1. Caractérisation de la production fruitière de la Moyenne Vallée du Rhône

L’arboriculture de la Moyenne Vallée du Rhône ne correspond à aucune entité définitivement délimitée. Aucun des découpages administratifs français ne convient. La Région Rhône-Alpes est trop vaste. Les départements de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Isère sont concernés mais seulement pour une petite partie de leurs territoires. Les découpages infra départementaux sont en revanche trop restreints. Pour autant, la dénomination « Moyenne Vallée du Rhône » est utilisée de manière informelle dans les organisations arboricoles pour désigner globalement l’espace situé le long de l’axe rhodanien53. Les bornes de cette entité sont mouvantes selon qui s’exprime, ou selon le projet évoqué. Sur l’axe nord-sud, l’écart le plus vaste est compris entre Vienne (38) au nord, et Avignon (84) au sud. Les représentants d’organisations départementales et régionales de la Région Rhône-Alpes arrêtent volontiers leurs limites au niveau de leurs propres limites administratives de compétence. Plus surprenant, la question de la délimitation sur l’axe est-ouest est littéralement absente de tous les documents consultés. Par défaut, ils s’appuient implicitement sur les limites départementales. A l’intérieur de ce périmètre, les marges de l’arboriculture sont floues. Il est donc nécessaire de délimiter l’espace concerné par la production fruitière, ainsi que d’identifier et de caractériser ce que nous appellerons « l’arboriculture de la Moyenne Vallée du Rhône ».

En 2006, l’unique source concernant la localisation précise des vergers à l’échelle infra départementale est le recensement agricole datant de l’année 2000 (RGA 2000). Des « enquêtes vergers » ont été publiées en 2002 et 2007 par les services d’Agreste, mais ils produisent des chiffres départementaux estimés à partir d’enquêtes réalisées sur des échantillons. Par ailleurs, la Chambre d’agriculture de la Drôme a entrepris, en 2005, la réalisation d’une enquête visant au recensement exhaustif de la totalité des vergers départementaux à l’échelle communale. En 2007, la Chambre d’agriculture de l’Ardèche a également entrepris cet inventaire pour son propre territoire. Mais ce très vaste chantier n’a pas encore pu être finalisé. En 2009, les services consulaires ne sont pas en mesure de nous fournir des chiffres suffisamment précis. Aussi, malgré l’évolution rapide des surfaces de vergers au cours des dernières années, nous ne pouvons nous fonder que sur les chiffres issus du RGA 2000, à partir duquel nous disposons de deux jeux de données.

Le premier correspond aux données générales, éditées à l’échelle communale pour toute la France. Pour ce qui concerne l’arboriculture, ces données contiennent une catégorie « verger six espèces » qui inclut les pommes, les poires, les pêches-nectarines, les abricots, les prunes et les cerises. Le RGA 2000 renseigne ainsi sur les surfaces de vergers six espèces par commune et sur le nombre d’exploitations agricoles ayant un verger six espèces par commune. Ce premier jeu de données communales permet une analyse précise de la localisation des vergers à partir de laquelle nous délimitons l’entité « arboriculture de la Moyenne Vallée du Rhône ».

Le second jeu de données issues du RGA 2000 correspond à une extraction réalisée sur notre commande pour les départements de la Drôme, de l’Ardèche et de l’Isère. Le tri opéré vise à obtenir la répartition spatiale des vergers par espèce, et à dégager les caractéristiques propres des exploitations arboricoles (qui déclarent posséder un verger). Compte-tenu de la règle de confidentialité54, l’extraction a été réalisée à l’échelle du canton. Ce second jeu de données permet de caractériser la production et les exploitations fruitières de la Moyenne Vallée du Rhône tout en conservant une dimension spatiale, à l’échelle des cantons.

Notes
53.

Sources : entretiens personnels menés en 2005 et 2006, documentation grise de ces organisations.

54.

Les statistiques dont le chiffre est inférieur à trois sont classées confidentielles pour protéger l’anonymat. A l’échelle des communes et avec des critères de tri sélectifs (comme le nombre d’exploitations arboricoles pratiquant la vente directe) ce niveau de confidentialité serait trop souvent atteint.