1. Immobilisme quant à l’élaboration d’un référentiel AOC/IGP

En comparaison des filières viticoles et fromagères, où les produits sous AOC/IGP représentent des surfaces, un nombre d’exploitations et des volumes de production importants (Delfosse, 1992; Frayssignes, 2005), les outils que sont les AOC et IGP apparaissent timidement dans la filière fruitière222. Le nombre de fruits labellisés en AOC et en IGP montre une progression sensible entre 1993 et 2009 (Tableau 18), avec le passage de deux à onze AOC et la création de six IGP223. Les volumes de fruits et légumes produits en AOC sont multipliés par deux entre 1993 et 2004 pour atteindre le volume global de 30 000 t. en 2004 (Vernin, 2005), ce qui ne représente que 0,3% de la production française. On observe en revanche une stabilisation ces dernières années. Pourquoi y a-t-il si peu de signes d’identification de l’origine dans cette filière pourtant affectée par la concurrence internationale et la baisse des prix ?

L’analyse des cas existants en France permet de déterminer les caractéristiques des fruits qui bénéficient aujourd’hui d’une AOC ou d’une IGP, et les éléments définissant leur lien au terroir. En les confrontant à la production de la Moyenne Vallée du Rhône, nous questionnerons l’applicabilité du référentiel de ces SIQO à ce bassin de production.

Notes
222.

Une analyse très proche pourrait être faite pour la filière légumes.

223.

Contre un nombre total de 427 AOC et 79 IGP existantes en France (Site de l’INAO, www.inao.fr , consulté en février 2007).