Si l’analyse synchronique des stratégies des 25 exploitations montre les complémentarités et les oppositions fonctionnelles entre les différents circuits de commercialisation, leur analyse diachronique permet d’interroger leur évolution. Cette diversité des pratiques a-t-elle toujours existé ? Les résultats exposés dans une première partie de ce chapitre montrent que non. De nouvelles pratiques de commercialisation se développent au sein des exploitations, s’ajoutant aux formes traditionnelles d’expédition, pour rechercher plus de valeur ajoutée. Ceci nous conduit à interroger de manière plus approfondie ce que sont ces pratiques nouvelles, ou en recrudescence, ainsi que ce qu’elles signifient pour le bassin de production.
Nous procéderons par éclairages thématiques, résultats d’enquêtes ciblées. Ainsi, la seconde partie aborde la question des charges et des résultats inhérents à différentes pratiques de commercialisation. L’analyse économique d’une exploitation qui vend à la fois sur des circuits régionaux et d’expédition permet une comparaison de ces différents débouchés.
Ensuite, la troisième partie approfondit l’analyse de la vente directe, pratique en forte évolution et la plus favorable à la valorisation de ressources territoriales. Il nous a semblé important de mesurer plus précisément ce phénomène : est-ce un simple effet conjoncturel lié à la crise ou une tendance de fond modifiant le fonctionnement du bassin de production ? Ainsi, les données issues de l’enquête systématique de 2006 ont été enrichies par deux enquêtes thématiques conduites en 2007 : 15 stands de vente de fruits de bord de route ont été enquêtés en pleine saison, puis 19 producteurs pratiquant la vente directe ont été interrogés l’hiver suivant291. Les résultats de ces enquêtes sont incorporés à ceux issus de 2006 : au total, l’analyse menée dans cette troisième partie porte donc sur 31 exploitations pratiquant la vente directe.
Une partie d’entre eux étaient les producteurs identifiés sur les stands de bord de route, l’autre partie a été identifiée via les réseaux de vente directe (« Bienvenue à la Ferme », « Accueil Paysan », « De Ferme en Ferme »), les annuaires des collectivités territoriales et le bouche-à-oreille.