Le marché de Chanas, déjà recensé en 1925 (Rufin, 1961) a toujours été géré par une association loi 1901 regroupant les producteurs-vendeurs. En 2007, elle comptait 140 producteurs adhérents. Les usagers vendeurs doivent obligatoirement adhérer à l’association, moyennant une cotisation de 30€ par an, et s’identifier par un autocollant collé sur le véhicule. Ce montant revient à l’association, pour assurer les frais de fonctionnement. Ensuite, s’applique un droit d’entrée de 2€/jour/véhicule, qui revient à la mairie de Chanas. De ces recettes, la mairie reverse une petite subvention de fonctionnement à l’association. L’association du marché emploie deux personnes pour l’organisation : « le garde »367 et « le peseur ». Une employée municipale assure les paiements à l’entrée et l’attribution des places, c’est « la placière ».
Consacré aux fruits d’été, le marché est saisonnier, ouvert quotidiennement et deux fois par jour, à 14h et à 19h30, de mi-mai à mi-août généralement (sauf le dimanche). Le placement est libre, les vendeurs s’installent où ils veulent à mesure de leur arrivée. La fréquentation ayant beaucoup diminué, aujourd’hui, les places occupées représentent un quart à un cinquième des places disponibles (une centaine environ). Spécialisé dans la pêche dans les années 1960 et jusqu’en 1975, aujourd’hui, tous les fruits et légumes sont autorisés, mais le marché est particulièrement connu et attractif pour les abricots et les cerises.
Les prix de la veille (Tableau 34) sont affichés sur un grand tableau noir à l’entrée du marché, bien visible de loin. Ces prix sont ceux déclarés au garde par les vendeurs à leur départ. Ils peuvent être parfois surestimés, mais impossibles à vérifier. Les prix du MIN de Lyon sont également affichés quotidiennement.
A la session de 14h du 26 juillet 2007, étaient présents une vingtaine de vendeurs et une quinzaine d’acheteurs. Du côté des vendeurs, pas de gros camion, les plus gros étant de la taille d’un traffic ou d’un master, et une majorité de camionnettes (express, C15), immatriculées dans la Drôme, l’Ardèche ou l’Isère. Les fruits sont laissés dans les véhicules, de belle qualité (calibrés, catégories 1 dominante), souvent vendus en un seul lot. La taille des lots pouvant être estimée à environ 200 kg, multipliée par vingt vendeurs, près de 4 000 kg de fruits ont transité sur le marché ce jour-là. La majorité des vendeurs a visiblement plus de 50 ans368. L’ambiance est conviviale, une bonne entente règne entre les producteurs, la placière, le peseur et le président du marché (lui-même producteur mais ne vendant pas ce jour-là).
Rôle du garde : faire respecter les horaires, empêcher les échanges et les contacts entre acheteurs et vendeurs avant le coup de sifflet. La chose n’est pas évidente à Chanas car il n’y a pas de séparation physique (pas de grille comme à Pont-de-l’Isère).
Un producteur parait moins de 40 ans, et un autre, plutôt âgé est accompagné d’un jeune qui reprend l’exploitation (grand-père/petit-fils).