En première analyse, sur les 14 démarches de soutien à l’arboriculture recensées auprès des territoires administratifs, on constate que six sont des aides financières à la production (subvention pour achats de filets paragrêle par exemple) ; deux visent à la préservation du foncier agricole lors de la mise en place de plans locaux d’urbanisme (PLU) ; deux sont des aides à la valorisation (subvention de label par exemple) ; et enfin, quatre ont une ambition plus globale, organisant des lieux de dialogue et de réflexion sur l’avenir de la production fruitière.
Ces aides publiques sont légitimées par l’affirmation, de la part des élus, des fonctions économiques et sociales de l’arboriculture sur le territoire. Un élu seulement souligne la fonction paysagère de l’arboriculture420, importante pour l’attractivité touristique et le cadre de vie de son territoire. Dans ce sens, il n’est pas anodin de souligner que dans la grande majorité des cas recensés, les projets de soutien à l’arboriculture émanent de collectivités où des élus issus ou proches du milieu agricole occupent des fonctions dominantes. Ces acteurs « multicasquettes » (Gumuchian et al., 2003) sont en effet toujours présents dans les quatre lieux de dialogue cités précédemment. Connaissant à la fois le milieu agricole et le fonctionnement des institutions territoriales, ils relaient les besoins d’équipement pour la production ou organisent des lieux d’écoute des agriculteurs locaux afin de mieux les représenter devant les institutions, notamment dans les cas de mise en place de PLU.
Plus précisément, les deux premières catégories de soutiens qui sont des aides financières à la production et la préservation du foncier agricole concernent toute l’agriculture des territoires concernés. En appuyant les moyens de production que sont l’équipement (filets paragrêles en Ardèche), la main d’oeuvre (infrastructures d’accueil), les vergers (prospection sharka) et le foncier, ces territoires administratifs soutiennent l’arboriculture existante selon la logique traditionnelle des aides publiques, la logique guichet (Purseigle, 2004). En revanche, certains insufflent à leurs soutiens une dimension sélective ou prospective, explicitant ainsi le type d’arboriculture attendu par les acteurs de la collectivité territoriale.
Plus précisément, il évoque les systèmes de production du plateau ardéchois fondés sur l’association arboriculture / élevage, l’élevage étant l’activité la plus impactante sur le paysage, mais qui ne pourrait se maintenir sans l’apport économique de l’arboriculture.