1.4.3. Le modèle de Baddeley (1986, 1993) : les trois composantes de la mémoire de travail

Nous allons présenter ce système mnésique selon le modèle de Baddeley (1986, 1993) puis étudier les implications de cette mémoire dans la compréhension.

Ce modèle s’inscrit dans la classification des modèles systémiques, c’est-à-dire ayant une architecture structurale comme le décrit Tulving (1983). Plus précisément, il fait partie de la classification des modèles hiérarchiques qui supposent l’existence d’un système central allouant des ressources et dirigeant différents systèmes de stockage temporaire en fonction du type de matériel à maintenir. C’est le modèle dominant en psychologie générale expérimentale et en neuropsychologie.

Baddeley et Hitch introduisent en 1974 un modèle de travail qui est développé par Baddeley en 1986, et approfondi en 1993. Cet auteur définit la mémoire comme « un ensemble de sous-systèmes qui ont en commun la capacité de pouvoir stocker de l’information » et précise que « la mémoire de travail est […] le terme utilisé pour décrire l’association de différents sous-systèmes temporaires de mémoire qui jouent un rôle critique dans de nombreuses tâches cognitives telles que le raisonnement, l’apprentissage et la compréhension » (Baddeley, 1993, p.16). Selon ce modèle, la mémoire de travail est un système hiérarchisé, de capacité limitée, composé de trois éléments : un centre exécutif, l’administrateur central, qui contrôle l’attention, supervise et coordonne deux systèmes auxiliaires. Un premier système auxiliaire appelé boucle phonologique qui assure le stockage et le traitement de l’information verbale et un deuxième système auxiliaire, le calepin visuo-spatial, défini comme étant responsable du maintien des informations visuo-spatiales, de la formation des images mentales et de la manipulation de ces deux types de données.