2.2.2.2. Matériel

Textes expérimentaux

Nous avons construit sept textes narratifs, six textes expérimentaux et un texte d’apprentissage. Les textes portaient sur différentes thématiques mais étaient tous en relation avec des informations spatiales.

Chaque texte expérimental se déclinait en trois versions différentes selon le type d’informations présentées.

Leur structure était la suivante :

Une partie introduction présentant au lecteur en 2 phrases la situation générale du texte avec le personnage principal.

Une seconde partie longue de 3 phrases contenant deux informations spatiales différentes (i.e. information A et information B). Le personnage se trouvait ainsi devant un choix quant à l’itinéraire à emprunter. Une direction correspondant à l’information A et une autre direction à l’information B. C’est la partie présentation de A&B.

La partie suivante appelée développement de A présentait en 4 phrases au lecteur le choix de l’itinéraire du personnage. Pour une version des textes, le récit finissait après cette partie.

Dans une deuxième version, une partie appelée renforcement de A portait encore sur le choix d’itinéraire du personnage, choix présenté dans le développement de A avec ici 2 phrases supplémentaires.

Enfin, dans une troisième version appelée développement de B, le choix d’itinéraire B, présenté dans la partie présentation de A et B était réintroduit.

Nous présentons ci-dessous un exemple de texte avec sa structure :

Introduction Stéphane ne savait pas quoi faire en ce dimancheensoleillé.
Il décida d’aller se promener dans les bois, il marchait depuis un moment lorsqu’il arriva à une intersection.
Présentation A & B
Sur le chemin de droite, il aperçut quelque chose au pied d’un arbre.
En regardant plus attentivement il vit qu’il s’agissait d’un cèpe.
Sur le chemin de gauche, il remarqua plusieurs gros châtaigniers.
Développement de A
Stéphane aimait beaucoup les champignons, il décida d’aller le ramasser.
Il se dit que s’il en trouvait d’autres, il pourrait faire une omelette.
En avançant le long du chemin il prit le temps de regarder sous les feuilles mortes.
Il en trouva quelques uns de plus mais pas d’autres cèpes.
Renforcement de A
Le chemin devenait de moins en moins praticable, il y avait des ronces et des orties.
Stéphane se dit qu’il ne trouverait pas d’autres champignons ici, et il fit demi-tour.
Développement de B
Après avoir ramassé le cèpe, il décida d’aller ramasser également quelques châtaignes.
Il avait le temps de faire une bonne cueillette avant de rentrer.

Le but était de construire 6 textes ayant chacun 3 versions différentes. Dans chaque version la partie introduction, présentation de A&B et développement de A étaient présents. Dans une première version, appelée développement de A, le texte s’arrêtait à la fin de ces 3 parties. Dans la version 2 des textes, la partie Renforcement de A suivait celle sur le Développement de A, et dans la version 3 des textes, la partie Développement de B était réintroduite. Ainsi nous avons créé 18 textes différents.

Le texte en version Renforcement de A était plus long que le texte en version Développement de A. Le but étant de voir si nous observions une suppression progressive de l’information non pertinente (i.e. Information B).

La construction de 3 versions d’un même texte avait pour but de tester la construction d’une représentation mentale cohérente en fonction d’une information spatiale mais également sa suppression progressive (i.e. version Développement de A et Renforcement de A) et/ou sa récupération (i.e. Développement de B).

Épreuve de reconnaissance de mots

À la fin de chaque texte, il était proposé aux sujets une épreuve de reconnaissance de mots présents ou non dans les textes Après la lecture de chaque mot, les lecteurs devaient répondre le plus rapidement possible si le mot présenté était présent ou non dans les textes étudiés.

Cinq mots étaient proposés à cette épreuve, et ceci pour chaque texte :

Un mot neutre (e.g. dimanche) présent dans la deuxième phrase de la partie introduction,

Un mot cible A (e.g. champignons) présent dans la première phrase de la partie développement de A,

Un mot cible B (e.g. châtaigniers) présent dans la dernière phrase de la partie présentation de A&B.

Enfin un mot relié sémantiquement à l’information A (e.g. girolle) et un mot relié sémantiquement à l’information B (e.g. branche) étaient également présentés, ces 2 mots n’étaient pas présents dans le texte. Les mots étaient identiques dans toutes les versions des textes.

Les mots A et les mots B étaient censés nous permettre de tester la mise en arrière-plan, la suppression et/ou la réactivation de l’information à laquelle ils se rapportaient.

Épreuve de schéma spatial

Pendant la lecture des textes expérimentaux (après la partie présentation de A et B), il était demandé aux participants d’effectuer un schéma spatial de l’information qu’ils avaient représenté. Cette épreuve n’a nécessité aucun matériel spécifique, chaque sujet devant dessiner un schéma sur une feuille de papier A4 de ce qu’il avait retenu sur les informations présentées dans les textes.

Test de Corsi 

L’épreuve de Corsi développée par Baddeley (1985) nous a permis de déterminer la capacité de la mémoire visuelle et de calculer un empan visuo-spatial pour chaque sujet.

Méthode générale : La méthode consiste à disposer devant le sujet une planche sur laquelle 9 cubes sont fixés de façon aléatoire. À chaque essai, l’expérimentateur pointe une séquence de cubes et la tâche du sujet est de rappeler la séquence qui vient de lui être présentée en respectant l’ordre des cubes. Au cours des essais successifs, la longueur de la séquence augmente progressivement de trois à huit. L’empan spatial correspond à la plus longue séquence de cubes que le sujet peut rappeler dans l’ordre sans commettre d’erreurs.

Passation : Le test est présenté aux sujets sous forme d’un grillage vierge 3x3 imprimé sur une feuille de format A4 (cf. figure 1). Chaque carré est numéroté selon son rang dans le quadrillage. De cette façon, si la séquence de carrés à désigner est : 2-4-6-3, l’expérimentatrice pointe le deuxième carré de la première ligne puis le premier carré de la seconde ligne ensuite le sixième carré du quadrillage, et ainsi de suite. En outre, cela facilite la notation de la séquence que montre le sujet. Il est à préciser que cette numérotation n’apparaît pas sur le quadrillage de passation afin d’éviter la mémorisation la séquence des numéros, ce qui reviendrait à une épreuve de mémoire verbale.

Figure 1 : Quadrillage de passation de l’épreuve de Corsi.
Figure 1 : Quadrillage de passation de l’épreuve de Corsi.

Le mode de passation était individuel. Le sujet et l’expérimentatrice étaient assis côte à côte. Le participant doit désigner la séquence de cubes pointés. Deux essais étaient réalisés afin de s’assurer de la bonne compréhension de la consigne. L’expérimentatrice note sur une feuille la suite de cases désignées. Après trois désignations d’enchaînements erronés, l’épreuve est stoppée.

L’empan chez le sujet adulte est de 5 en moyenne. Un sujet ayant un empan strictement inférieur à 5 est considéré comme ayant un empan « faible » et les sujets ayant un empan supérieur ou égal à 5 est considéré comme ayant un empan « élevé ».