2.4.6. Conclusions et perspectives

Pour les expériences 2 et 3, les résultats semblent indiquer une suppression de l’information en deux étapes, mais ne nous permettent pas encore de faire une distinction précise entre les deux processus. Une interprétation possible pourrait être que ces deux processus n’interviennent pas conjointement de façon systématique. Une autre interprétation serait liée au décours temporel différentié de ces deux processus : l’inhibition pourrait être un processus hautement précoce, automatique qui interviendrait pendant la lecture du texte, alors que la suppression interviendrait de manière plus stratégique, après un délai de traitement relativement long et ne serait identifiable qu’à la fin du texte. Enfin, il est possible que les deux processus n’interviennent pas pour le même type d’information. Dans nos recherches, les informations proposées étaient pertinentes ou non pertinentes mais jamais incohérentes. Nous pensons que le processus pourrait s’appliquer préférentiellement à des informations jugées incohérentes pour la construction de la représentation mentale du texte ce qui expliquerait notre difficulté à établir son existence et son intervention dans la construction du modèle de situation.

Plusieurs modifications permettraient d’apporter de la puissance statistique à nos résultats. Premièrement, il nous semble que des textes plus longs permettraient de rendre compte de manière plus fine de la construction du modèle de situation. Cela nous permettrait notamment de rajouter une épreuve de reconnaissance de mots pour les textes construits afin d’appréhender encore mieux le décours temporel dans la mise en place des processus d’inhibition et de suppression. Enfin il semble intéressant de créer d’autres versions de textes. En effet, nous pensons que l’introduction d’un texte comportant des informations incohérentes pourrait nous apporter des éléments de réponses quant à la distinction entre le processus d’inhibition et le mécanisme de suppression.