IV Retour aux hypothèses et constructions

4.1. Le groupe dans tous ses états

Rappelons les deux hypothèses que nous avions formulées au sujet du groupe et de l’intersubjectivité primaire dans le groupe :

Tout d’abord, nous avions proposé que :

Les modelages produits par les sujets du groupe, formes du médium malléable , constitueraient des résidus métonymiques de l’état de constitution de l’enveloppe psychique groupale . Nous pourrions alors désigner comme suit ces résidus métonymiques : le groupe éthéré , le groupe pâteux , le groupe en miettes , et enfin le groupe conglomérat .*

Nous avions ensuite formulé une deuxième hypothèse :

L’appareillage de ces formes les unes aux autres, selon les modes continu et contigu, rendrait compte des chaînes associatives groupales.

Nous proposons alors d’étudier non seulement la constitution de l’appareil psychique groupal, mais aussi celle de l’enveloppe psychique groupale à l’œuvre (qui détermineront la réalité psychique groupale), à travers les états du groupe en lien avec ceux de la matière et les formes sensorielles que nous allons repérer.

Si nous allons décrire les différents temps de constitution du groupe à partir de ces formes, et qu’en apparence nous les présenterons sur un mode chronologique et linéaire, soulignons que dans la pratique il n’en n’est rien puisque si les formes évoluent dans le temps, elles apparaissent aussi simultanément. Il est manifeste qu’elles témoignent de processus qui s’emboîtent les uns aux autres, parfois se superposent, parfois s’excluent.

Si l’on considère les deux possibilités susnommées (penser les processus de façon diachronique mais aussi synchronique), alors ce mode d’appréhension des processus à l’œuvre dans le groupe fait penser à une image fractale, comme l’a mis en évidence F. Pérez (2001.) Chaque temps rendrait compte des autres dans un rapport d’interdépendance et d’inclusion. On pourrait alors presque penser la groupalité à l’infini...