1.2.1. Le nerf auditif :

Le nerf auditif ou cochléaire est constitué d’environ 30000 neurones chez l’homme, ceux-ci ont leur corps cellulaire dans le ganglion spiral situé dans l’axe de la cochlée. Les neurones auditifs afférents ont leurs dendrites au contact avec les cellules ciliées et leurs axones se dirigent vers le noyau cochléaire. Il est important de noter que le nerf auditif contient aussi des faisceaux efférents, issus du complexe olivaire supérieur. Chaque fibre du nerf auditif produit une série d’impulsion dont les caractéristiques tiennent compte de la fréquence, de l’intensité et de la durée du stimulus. A chaque fibre auditive correspond sa courbe d’accord caractéristique : pour chaque fibre correspond une fréquence optimale, aussi appelée fréquence caractéristique déterminée par la position de la cellule ciliée qu’elle innerve. L’organisation tonotopique observée au niveau de la cochlée se poursuit donc le long du nerf auditif. Les fibres apicales, codant les basses fréquences, sont localisées dans la région centrale du nerf, alors que les fibres basales, codant les hautes fréquences sont plus localisées en périphérie (Kimura et al, 1964). En ce qui concerne le codage de l’intensité, celui-ci est codé, au sein d’une fibre, par le taux moyen par seconde de ses potentiels d’action. Différents types de fibres, différant entre elles par leur taux de décharges spontanées, codent pour différentes gammes d’intensité.

Par ailleurs, comme nous le verrons plus loin, les cellules du système auditif sont capables de se synchroniser sur la périodicité du stimulus acoustique, c’est le principe de « calage de phase » (ou phase-locking). Ce calage de phase se répercute tout le long des voies auditives afférentes en se limitant à des fréquences de plus en plus basses au fur et à mesure que le message nerveux est intégré : il intervient jusqu’à des fréquences de stimulation de 4 à 5 kHz au niveau du nerf auditif, et pour des fréquences inférieures à 80 Hz dans le cortex auditif (Palmer & Shamma).