4.2. La latéralisation corticale :

Chacun des hémisphères cérébraux est le siège de la perception sensorielle et de la régulation de la motricité volontaire du côté opposé du corps. La structure du cortex des deux hémisphères cérébraux est presque symétrique, mais ils ne sont pas tout à fait égaux sur le plan fonctionnel.

La démonstration par Broca (1865), de la localisation frontale gauche des lésions responsables d’aphasie a constitué la première preuve que les hémisphères ne sont pas équivalents quant à leur rôle fonctionnel dans la cognition humaine. Ces constations corroborées par l’étude de nombreux patients cortico-lésés présentant une aphasie de Broca ou de Wernicke par lésion hémisphérique gauche, mettent en avant le rôle dominant de cet hémisphère dans le codage de la parole (Efron, 1963 ; Geschwind, 1970 ; Tallal et al 1993). Cette hypothèse est soutenue par l’imagerie fonctionnelle, mettant en avant le rôle de l’hémisphère gauche dans le traitement des variations formantiques rapides du langage (Fiez et al, 1996 ; Belin et al ; 1998). Des arguments supplémentaires ont démontré ce rôle, par la mise en évidence de l’existence d’une résolution temporelle meilleure dans l’hémisphère gauche par rapport à l’hémisphère droit (Liègeois-Chauvel et al, 1999, 2001 ; Zatorre et al, 2001). La parole étant un signal acoustique présentant des changements rapides, celle-ci sera préférentiellement encodée au niveau de l’hémisphère gauche. Chez la grande majorité de la population (environ 90%) l’hémisphère gauche est celui qui exerce le plus d’influence sur le langage, les habilités mathématiques et la logique. C’est donc cet hémisphère qui intervient lorsque vient le temps d’écrire.

L’hémisphère droit, quant à lui, serait responsable, des habiletés spatio-visuelles, de l’intuition, de l’émotion, de l’appréciation de l’art et de la musique. En effet, la musique, phénomène sonore présentant des variations plus lentes, et plus précises en fréquence (variations de l’ordre de > 1/12 à 1/6 d’octave) est encodée de manière prépondérante dans l’hémisphère droit, où la résolution fréquentielle y est meilleure (Hornickel et al, 2009 ; Zatorre, 2002 ;Tremblay & Kraus 1997 ; Johnsrude et al, 2000).

N’oublions pas toutefois, que les hémisphères sont reliés entre eux par différentes connections parmi lesquelles le corps calleux, et qu’ils ne travaillent pas comme « deux cerveaux distincts », mais bien en inter- connection permanente (Liégeois-Chauvel et al, 2004 ; Friederici & Alter, 2004).

L’ensemble de ces données sont représentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Tableau récapitulatif des différentes caractéristiques fonctionnelles hémisphériques.
Tableau 1 : Tableau récapitulatif des différentes caractéristiques fonctionnelles hémisphériques.