2.3.2. Tests neurophysiologiques :

  • Différence voie 1 versus voie 2 :

L’analyse visuelle sur les traces temporelles représentant les grandes moyennes de l’ensemble des 6 sujets, suggère une meilleure synchronisation sur la voie 1 (dipôle mastoïde droite-vertex) que sur la voie 2 (dipôle mastoïde gauche-vertex).

  • L’onset :

Sur les traces temporelles, l’onset est difficilement individualisable dans les conditions de bruit, excepté pour les conditions de bruit blanc et speech noise +6 dB où celle-ci apparaît mais de façon retardée (1,7 et 2 millisecondes respectivement) par rapport à la condition sans bruit de référence (Fig 26).

En revanche, sur les spectrogrammes, l’onset n’est pas individualisable, apparaissant totalement noyée dans le bruit (Fig 27).

  • La réponse soutenue en fréquence :

Celle-ci apparaît être bien synchronisée dans les deux conditions de bruit blanc, alors qu’elle n’est pas identifiable dans les autres conditions de bruit. La RSF apparaît même être « améliorée », d’amplitude plus importante dans les deux conditions de bruit blanc par rapport à la condition sans bruit de référence.

Sur les spectrogrammes, la fréquence coupure des PEASP étant comme nous l’avons vu précédemment de 500 Hz (Akoun et al. 2009, ceux-ci apparaissent difficilement individualisables du bruit de type speech noise et cocktail party. Toutefois, une réponse PEASP est visible dans la condition BB+6 avec un pic d’énergie au niveau de la RSF.

Les résultats obtenus sur les spectrogrammes étant difficilement analysables de manière visuelle, des bandes de fréquences ont été choisies à 200 Hz (F0), 400 Hz (premier harmonique) et 600 Hz (deuxième harmonique).

L’analyse de ces bandes de fréquences sur les spectrogrammes à la fréquence de 200 Hz, a permis de retrouver une énergie supérieure dans le cas de la condition bruit blanc +6dBpar rapport aux autres conditions de bruit possédant le même rapport signal/bruit. Concernant les conditions sans bruit et bruit blanc +6 dB, les énergies ne sont pas statistiquement différentes (p=0,12), alors que l’on constate une dégradation de cette énergie pour les autres conditions de bruit (p=0,031), (Fig 28). Les coupes à 400 Hz, retrouvent une diminution de l’énergie, ceci de manière semblable entre les différentes conditions de bruit (p=0,023).

Figure 26 a et b : Représentation temporelle des grandes moyennes des traces PEASP en réponse aux différents stimuli.
Figure 26 a et b : Représentation temporelle des grandes moyennes des traces PEASP en réponse aux différents stimuli.

a : traces recueillies sur la voie 1 et la voie 2 ; b : traces recueillies sur la voie 1.
bb=bruit blanc (bb+3=SNR +3dB, bb+6= SNR +6dB) ; cp=cocktail party (cpp6=SNR +6dB, cpm6=SNR -6dB);sn=speech noise (snp6=SNR +6dB, snm6=SNR -6dB). 

Figure 27 a, b, c, d: Représentation spectrographique de la grande moyenne des traces PEASP.
Figure 27 a, b, c, d: Représentation spectrographique de la grande moyenne des traces PEASP.

a : traces recueillies dans la condition sans bruit (voie 1 à gauche sur l’image, et voie 2 à droite).
b: traces recueillies dans la condition bruit blanc SNR +6dB (voie 1 à gauche sur l’image, et voie 2 à droite).
c : traces recueillies dans la condition cocktail SNR +6dB (voie 1 à gauche sur l’image, et voie 2 à droite).
d : traces recueillies dans la condition speech noise SNR +6dB (voie 1 à gauche sur l’image, et voie 2 à droite)

Figure 28 : Représentation de l’énergie obtenue en réponse aux différents stimuli à 200 Hz (voie 1+2) pour les 6 sujets).
Figure 28 : Représentation de l’énergie obtenue en réponse aux différents stimuli à 200 Hz (voie 1+2) pour les 6 sujets).

L’énergie présente sur chaque spectrogramme à 200 Hz est représentée sous forme d’amplitude.
abscisses : stimuli utilisés
ordonnées : amplitude de l’énergie sur la bande de fréquence 200Hz (unités arbitraires).