3.1. Optimisation de la chaîne de mesure :

L’ensemble des résultats obtenus jusqu’ici étaient encore trop artéfactés pour obtenir des traces reproductibles à l’échelon individuel. En effet, l’artéfact électromagnétique a été fortement diminué par l’utilisation d’insert et le relai de la cage de faraday à une masse, mais l’utilisation de l’audiomètre AC 40 dans la chaîne de stimulation induisait un bruit surajouté au stimulus audible à l’oreille nue. De même, il persistait des problèmes de pollution par du 50 Hz au niveau de l’envoi de la stimulation. Il s’avérait donc nécessaire d’isoler l’ordinateur en le remplaçant par un ordinateur fonctionnant sur batterie et donc isolé du réseau. Comme nous allons le voir plus en détails, de nombreuses petites modifications ont du être effectuées afin d’optimiser les traces PEASP recueillies.

Stimuli :

La durée des stimuli a été diminuée car en diminuant celle-ci on diminue non seulement le temps d’acquisition, mais aussi sa sensibilité au 50 Hz. Sachant que la durée du stimulus ne doit pas être identique à l’une des cadences de répétition du 50 Hz. Ainsi la durée des stimuli est diminuée à 150 millisecondes.

Les inserts :

Il est nécessaire de vérifier les inserts avant toute expérience, la moindre altération de ceux-ci entraine une variation de 10 dB dans l’intensité du stimulus transmise au sujet. Par ailleurs les inserts précédemment utilisés présentaient une Impédance très forte (300 Ω vs 50 Ω pour les nouveaux) entrainant ainsi une diminution rapide de l’autonomie des piles, problème résolu par le changement de ceux-ci.

La chaîne de stimulation :

L’ordinateur est utilisé en mode batterie afin de l’isoler du réseau électrique, diminuant ainsi la contamination artéfactuelle électromagnétique. Une carte son externe remplace celle de l’ordinateur afin d’éviter le problème de diaphonie, la diaphonie (cross over) étant le recueil de signal du côté gauche alors que celui avait été envoyé à droite et vis versa. Ainsi l’impulsion du trigger, pouvait se retrouver ajoutée au stimulus et être perçue comme un clic surajouté à celui-ci. La carte son externe n’étant pas assez puissante pour permettre un gain suffisant en sortie des inserts, un amplificateur avec gain variable sur batterie a été rajouté.

Afin d’optimiser la qualité du signal recueilli, le nombre d’acquisition est augmenté à 2500 acquisitions en polarité alternée, ce qui fait une durée de recueil de l’ordre de quinze minutes pour une trace.

L’ensemble de la chaîne de stimulation a été re-calibrée de manière précise au moyen de l’oreille artificielle, ceci à 5 reprises, avec un résultat d’intensité en sortie des inserts stables lors de chaque test/re-test.

Chaque stimulus étant précédé de quelques millisecondes de silence, le bruit ambiant peut ainsi être apprécié sur les traces PEASP.

La nouvelle chaîne de stimulation est représentée sur la figure 29.

Figure 29 : Schéma de la nouvelle chaîne d’acquisition.
Figure 29 : Schéma de la nouvelle chaîne d’acquisition.

La nouvelle chaine d’acquisition des signaux PEASP est entièrement portable, afin d’éviter au maximum les problèmes du secteur et de rayonnement. Ainsi, l’ordinateur fixe est remplacé par un ordinateur portable, l’audiomètre a été remplacé par un amplificateur sur batterie, une carte son externe est utilisée afin d’éviter la diaphonie entre la voie de gauche et la voie de droite. En effet, ces 2 voies n’ont pas les mêmes fonctions, il ne faut pas que l’impulsion au niveau du trigger se retrouve dans le son que l’on envoie à la personne car il y a risque d’obtenir une réponse à un clic sur les enregistrements. La carte son externe permet d’éviter se problème en séparant les deux voies et en ayant des amplificateurs indépendant.
La chaine d’acquisition des données est restée la même, à la différence que le stockage des données se fait dans l’ordinateur portable.

Par ces modifications de la chaine d’acquisition des PEASP, nous avons pu observer une amélioration du rapport signal sur bruit (Figure 30). Des exemples de traces PEASP obtenues avec la nouvelle chaine d’acquisition sont visibles figures 31 et 32.

Figure 30 a et b : Représentation des améliorations du rapport signal sur bruit (RSB) en décibels.
Figure 30 a et b : Représentation des améliorations du rapport signal sur bruit (RSB) en décibels.

a : le résultat du RSB antérieur est tiré de ceux obtenus avec le montage précédent (Akhoun et al, 2008), pour un même stimulus. Ce résultat est représenté à partir de la grande moyenne des sujets. b : le résultat du RSB antérieur est tirés de ceux obtenus par Akhoun et al, toutefois ici sont représentés les résultats à l’échelon individuel (6 sujets issus du montage antérieur et 6 du nouveau montage).

Figure 31 : Exemple de traces individuelles en réponse à un même stimulus /ba/.
Figure 31 : Exemple de traces individuelles en réponse à un même stimulus /ba/.

Les courbes vertes représentent les traces PEASP obtenues avec le montage utilisé antérieurement, tandis que les courbes bleues, obtenues avec le nouveau montage, permettent de mieux visualiser la synchronisation de la RSF par la diminution du bruit de fond, visible sur les premières millisecondes de recueil.

Figure 32 : Représentation temporelle de résultats individuels et la grande moyenne en résultant.
Figure 32 : Représentation temporelle de résultats individuels et la grande moyenne en résultant.

On obtient visuellement une disparition du bruit de fond lors du calcul de la grande moyenne.