6.2. Résultats :

Les mesures des latences des ondes III et V, obtenues sur les PEA en réponse à des clics mettent en évidence une décroissance parallèle et linéaire de leurs latences. Il est à noter que les latences obtenues lors des mesures des PEA en réponse à des clics avec le montage utilisé pour les PEASP retrouvent des latences dont les valeurs sont dans la normalité. L’évolution des latences des ondes III et V sont similaires, mais diffèrent de celle des latences de l’onset (Fig 56). En effet, lorsque l’on regarde la représentation temporelle du stimulus /ba/ et de la réponse PEASP obtenues à différentes intensités de stimulation (Fig 57), on remarque que pour une voyelle française, l’onset (onde V-A) correspondrait à au passage du/ba/ au /a/. La sinusoïde du signal n’est pas encodée sur la réponse PEASP, l’encodage commence lors de la transition du /b/ au /a/.

Figure 56 : Potentiels évoqués auditif (PEA, ms) en fonction de l’intensité de stimulation (dBSL).
Figure 56 : Potentiels évoqués auditif (PEA, ms) en fonction de l’intensité de stimulation (dBSL).

C PEA V: latences de l’onde V sur les PEA en réponse à des clics
C PEA III: latences de l’onde III sur les PEA en réponse à des clics
PEASP OR: latence de l’onset sur les PEASP
Les latences des ondes III et V diminuent de manière parallèle avec l’augmentation de l’intensité de stimulation. Tandis que la latence de l’onset diminue de manière plus importante que celles des ondes III et V.

Figure 57 : Représentation temporelle des grandes moyennes des traces PEASP obtenues en réponse au /ba/, à différentes intensités de stimulation.
Figure 57 : Représentation temporelle des grandes moyennes des traces PEASP obtenues en réponse au /ba/, à différentes intensités de stimulation.

Pour Kraus et al (Song et al, 2008 ; Johnson et al, 2008) L’amplitude de la FFT (fast fourier transform, représentation fréquentielle du signal) sur la RSF serait le reflet de la synchronisation neurale. De manière visible (Fig 58), les amplitudes de la FFT sur l’ensemble des fréquences de la RSF, augmentent au fur et à mesure de l’augmentation de l’intensité de stimulation, évoluant d’un facteur 10 entre 0 et 50 dBSL.

La RMS, qui donne la valeur efficace du signal, c'est-à-dire l’amplitude moyenne du signal au carré (ou énergie), permet de mettre en évidence des valeurs supérieure obtenues sur la voie 1 (de droite) en comparaison de la voie 2 (Fig 59). Cela étant en accord avec des notions précédentes selon lesquelles l’oreille droite est reliée préférentiellement à l’hémisphère gauche, hémisphère principal dans le traitement du langage.

Figure 58 : Représentation fréquentielle des grandes moyennes PEASP en fonction de l’intensité de stimulation.
Figure 58 : Représentation fréquentielle des grandes moyennes PEASP en fonction de l’intensité de stimulation.

Voie 1 en rouge ; voie 2 en bleu

Figure 59: Valeurs RMS (Root Mean Square value, µV) calculées sur la RSF en fonction de l’intensité de stimulation (dBSL).
Figure 59: Valeurs RMS (Root Mean Square value, µV) calculées sur la RSF en fonction de l’intensité de stimulation (dBSL).

L’amplitude des valeurs de la RMS augmente avec l’intensité de stimulation.