II.1.2. Les mutations de la ville antique : vers un abandon des techniques hydrauliques ?

II.1.2.1. La disparition de l’hydraulique publique

À partir de la fin du IIIe siècle apr. J.-C., la société est en profonde mutation73. L’ancienne ville étendue, disposant de nombreux monuments publics, se dote de remparts qui entourent une partie de la superficie qu’elle occupait dans le haut Empire. Le paysage monumental se transforme. Les édifices nécessaires à la conception romaine de l’urbanité comme les théâtres, les thermes, etc., sont très progressivement effacés du nouveau contexte urbain. Ce mouvement ne s’effectue pas sans la définition de nouveaux pôles qui vont ancrer dans la longue durée le phénomène urbain. Avec la construction de cathédrales, de baptistères, de basiliques suburbaines et de monastères, l’Église participe activement à la composition de centres dans lesquels la vie des citadins va se réorganiser. L’édifice religieux devient le nouveau lieu de réunion et de cohésion de la collectivité. Dans ce grand chantier, les édifices des eaux apparaissent délaissés. L’hydraulique monumentale propre à la culture romaine du Haut Empire s’estompe pour finalement disparaître des pratiques collectives.

Notes
73.

Alain Ferdière, 1988, T. 2, p. 226-234.