II.2.4.2. Les lieux de l’eau dans les documents graphiques

Dans le cloître, la perception de l’eau passe par la définition des lieux de l’eau. Selon la taille du monastère, ces lieux peuvent être limités à quelques points ou être multiples et spécialisés. Deux documents permettent de bien replacer les différents endroits où l’eau se trouve utilisée.

Dans cette approche, le plan de Saint-Gall reste incontournable. Plus récent, le plan des systèmes hydrauliques du monastère de Christchurch de Cantorbéry et celui de l’adduction de la chartreuse de Londres offrent la possibilité de discerner les lieux de l’eau dans un monastère du XIIe siècle et une chartreuse du XVe siècle. Le plan de Cantorbéry pourrait avoir été établi dans la deuxième moitié du XIIe siècle pour les besoins du monastère de chanoines augustins desservant la cathédrale de Cantorbéry. Les deux documents ont servi de référence dans plusieurs études, en particulier celles de C.James Bond, de Glynn Coppack, ou de Klaus Grewe361.

Les plans de Saint-Gall et de Cantorbéry se trouvent avoir plusieurs points communs. En premier lieu, la chance a voulu que ces sources nous parviennent. Leur conservation pourrait être due à leur intégration à des textes hagiographiques ou sacrés. Une vie de saint Martin a été écrite postérieurement sur le plan sangallois. Le plan de Cantorbéry doit vraisemblablement sa persistance à son intégration dans un psautier. Autre ressemblance et non des moindres, il s’agit de documents graphiques représentants des monastères.

Les deux pièces se distinguent cependant par des différences fondamentales. Il y a bien sûr la chronologie. Mais, c’est surtout leur destination qui diffère. Le plan de Saint-Gall est une source purement conceptuelle alors que le dessin du monastère anglais s’apparente plus à un document technique.

Notes
361.

C.James Bond, 1991 ; Glynn coppack, 1996, 156-158 ; Klaus Grewe, 1991, p. 229-236 ; 1996, p. 123-133.