b. Le plan de Cantorbéry et les lieux de l’eau.

Le plan de Christchurch de Cantorbéry est considéré par les historiens comme un document technique destiné à la maintenance du système hydraulique du monastère (fig. 57). Pour Klaus Grewe, la destination du plan est très claire : « ce n’est pas l’œuvre d'un artiste ou d’un architecte que nous avons sous les yeux, mais bien le travail d‘un ingénieur ou d’un technicien très expérimenté, destiné à la maintenance des systèmes d’alimentation en eau et d’évacuation des eaux pluviales, usées et matières fécales dans un important monastère du Moyen Âge369. »

En effet, ici, contrairement au plan de Saint-Gall, les réseaux d’adduction et d’évacuation du monastère sont dessinés. Le document pourrait avoir été dressé vers le milieu du XIIe siècle, sous le prieur Wibert (1151-1167). Il serait de toute façon antérieur à la campagne de construction gothique que connaît la cathédrale entre 1175 et 1184. Au moment où le plan est établi, le monastère n’est pas bénédictin. Il accueille en effet depuis 620 une communauté de chanoines augustins qui dessert la cathédrale de Cantorbéry. La conservation du document est vraisemblablement liée à son intégration dans le Canterbury Psalter qui se trouve actuellement à la Trinity College Library de Cambridge.

Le dessin, en couleur, est détaillé et descriptif. Toutes les constructions sont dessinées en aplat sans perspective. Les conduites sont coloriées de différentes façons. Jusqu’au lavabo du cloître, l’amenée d’eau est signalée en vert. Le réseau de distribution est dessiné en rouge. Les écoulements des eaux de pluies sont en jaune.

Notes
369.

Klaus Grewe, 1996, p. 124.