a. Les sources de l’historiographie : le pavillon de chasse et la métairie

Les historiens modernes expliquent les premiers temps de l’abbaye en prenant principalement appui sur six documents issus des sources clunisiennes. Il s’agit de chartes et deux vies d’abbés.

Les chartes attestent de l’ancienneté de Cluny, qui, propriété du fisc sous Charlemagne, passe progressivement dans les mains du comte Guillaume. Il s’agit de la donation faite en 802 par Charlemagne à l’évêque de Mâcon Leduard693. Elle est suivie en 825 d’un échange effectué entre Hildebaud, évêque de Mâcon, et Guérin, comte de Mâcon. La charte de 893 où Avane cède Cluny à son frère, scelle les destinées du duc d’Aquitaine et de l’illustre villa694. Dans les deux premiers documents, Cluny n’est pas décrite. La charte de la fin du IXe siècle signale la situation de la villa sur la Grosne. Elle énumère par ailleurs les diverses dépendances du domaine.

Les historiens disposent aussi de textes leur permettant de modeler une image de Cluny au moment où les moines s’installent. La charte de fondation de 909 ou 910, le testament de Bernon, de 927, la vie d’Hugues d’Anzy-le-Duc et la Vitae de Jean de Salerne apparaissent comme des sources exceptionnellement précises. Dans cet ensemble assez disparate au niveau des informations fournies, le testament de Guillaume et la vie d’Hugues, abbé de Saint-Martin d’Autun et fondateur d’Anzy-le-Duc695, offrent des éléments descriptifs qui ont été particulièrement exploités. C’est en particulier à partir de ces deux textes que se mettent en place les deux profils de Cluny.

Notes
693.

CLU 1. SVM 52.

694.

CLU 53

695.

B.C. col 5 et 6