a. Ambiguïté du terme de farinarium

Les études récentes semblent indiquer que le terme de farinarium pourrait être utilisé pour caractériser le moulin hydraulique dans le haut Moyen Âge. Dans les sources régionales, il apparaît que ce terme est usité au côté des trois autres acceptions (molendinum, molinum, molinarium) jusqu’à la fin du premier quart du XIe siècle. Dans la plupart des cas, la locution semble bien identifier des moulins hydrauliques. Cependant, des documents font planer un doute sur une attribution systématique de l’expression. En 957, un manse seigneurial est donné sur Bezornay avec ses molendinis et ses farinariis 988 . L’utilisation de deux termes distincts pour désigner la même réalité apparaît difficile à accepter. Dans l’énumération qui est faite, le texte indique vraisemblablement deux constructions différentes qu’il est bien difficile d’identifier. Le terme farinarium signale-t-il dans ce cas une spécialisation de l’outil en permettant la production de farine ? Cela supposerait que le mot de molendinum ne s’applique pas uniquement à la mouture des céréales. On ne peut pas non plus exclure que, dans une partie de la documentation disponible, le terme de farinarium ne corresponde pas à la citation de moulin hydraulique. Une autre transaction dans les environs de Vitry-les-Cluny mentionne un farinarium sur la donation d’un manse dans lequel il n’est pas mentionné d’eau. Il apparaît surprenant que le rédacteur de cet acte à caractère juridique ait omis les droits sur l’eau. En fait, le farinarium de la charte CLU  469 n’est peut-être pas un moulin à eau. Il peut s’agir d’un moulin à sang ou même éventuellement d’une construction de type grenier.

Notes
988.

CLU 1038 …molendinis, pratis, aquis aquarumque decursibus, farinariis