a. Les types de moulins

Une autre limite à l’étude est la difficulté de saisir les caractéristiques techniques et le type de production des moulins. Seuls les recensements du XIXe siècle offrent des indications sur la production. Les moulins à céréales sont très majoritaires. Ils représentent plus de 80 % des machines dans l’ouvrage de Camille Ragut et près de 82 % dans l’annuaire de Saône-et-Loire de 1856. Les cinquante autres machines que l’on trouve recensées correspondent à des moulins à huile, de foulons, des battoirs et des scieries¹⁰¹⁴. En revanche, ces documents ne signalent pas, sauf quelques exceptions, les éléments qui intéressent la construction du moulin et le fonctionnement de la machine. 11 moulins possèdent plusieurs moteurs, le plus important étant l’usine de Beaumont-sur-Grosne ne comportant pas moins de 10 roues et un important battoir. Si l'on prend en compte les indications des documents du XIXe siècle, les moulins de la région entre Saône et la Grosne seraient principalement des moulins ne comportant qu’une machine hydraulique.

La carte de Cassini, si elle permet la localisation des moulins, ne donne pas non plus d’indication précise sur la capacité des moulins. En théorie, la codification de la carte de la carte de Cassini permet d’identifier le type de moulin, moulin à eau, moulin à deux roues, scierie ou forge hydraulique. Pour le secteur considéré, il apparaîtrait que les topographes du XVIIIe siècle ont exclusivement signalé de simples moulins à eau, ne comportant qu’une roue hydraulique. La confrontation avec des documents d’archives laisse cependant envisager que les géomètres du roi n’étaient pas nécessairement préoccupés par la comptabilisation du nombre de roues de moulins. Un état des lieux des moulins de la Grosne effectué en 1782 décrit des sites qui comportent chacun au moins deux roues hydrauliques. Or, sur la carte de Cassini, les moulins en question ne comporteraient qu’une seule roue.