Les chartes publiées

Le recueil des chartes de Cluny publié par Alexandre Bruel offre plusieurs documents qui intéressent directement notre propos.

Les plus anciens documents nous signalant des installations hydrauliques sont la charte d’Avane de 893 et le testament de Guillaume, duc d’Aquitaine. Les deux textes mentionnent la présence de moulins appelés farinarium dans la villa de Cluny à la fin du IXe siècle et au début du Xe siècle. La localisation de ces machines n’est pas possible. Elles peuvent avoir été mises en place sur la Grosne, mais il n’est pas exclu que les ruisseaux affluents en soient dotés¹¹⁵⁷.

Datés dans le courant du XIIIe siècle, quatre actes donnent les premières indications sur la disposition du cours de la Grosne dans les environs de Cluny.

La charte CLU 4430, datée de 1207, signale le dédommagement du seigneur de la Bussière sur des terres inondées par l’étang des moines. En 1261, Gauthier et Étienne des Maillys vendent au monastère de Cluny avec l’assentiment de Renaud Deschaux, seigneur de la Bussière, des terres situées à proximité de la chaussée de l’« Étang Neuf »¹¹⁵⁸. Le texte offre de très nombreux détails sur les biens et sur les confins de la vente. Les deux autres documents renseignent sur la disposition du cours d’eau au nord de Cluny dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. En 1282, Jean Meschin, bourgeois clunisien, et Mariette, sa femme échange un pré qu’ils tiennent au-dessus du moulin de Rochefort contre une vigne¹¹⁵⁹. La même année, Martin de Vergisson vend à l’abbé de Cluny une saulaie située vers le moulin de Rochefort¹¹⁶⁰. En 1308, l’environnement du moulin de Rochefort est de nouveau mentionné¹¹⁶¹. Dans ces trois textes, il est fait mention de la Grosne et de la manière dont elle est placée par rapport aux objets de transaction et par rapport au moulin de Rochefort.