Le Liber tramitis et les coutumes de Bernard et d’Ulrich écrites sous l’abbatiat d’Hugues de Semur donnent des informations sur les usages de l’eau dans le monastère.
Au XIe siècle, les coutumes clunisiennes pourraient porter de l'intérêt à la propreté du corps et du linge. Cependant, rien n'est laissé au simple jugement du moine. Le bain, pris deux fois par an avant Noël et Pâques, l'accès aux latrines, les ablutions quotidiennes, le rasage, la lessive sont strictement réglés.
Si les documents nous dévoilent les usages, ils nous laissent aussi entrevoir des indices sur les dispositifs nécessaires aux besoins de la communauté. Le Liber tramitis mentionne l'existence dans le monastère d’Odilon de quatre latrines et de bains ou d'étuves (fig. 199)1327. Vers 1080, la cuisine des moines était alimentée par une fontaine. D’après le coutumier d’Ulrich, il existait deux potences de bois, permettant de faire passer sans effort les chaudrons de la fontaine, où on les remplit, au foyer1328. D'après un témoignage du temps d'Hugues de Semur, l'eau coulait en abondance dans le monastère de Cluny.
Latrines au sud dortoir de l’abbaye du XIe siècle « Latrina septuaginta pedes longitudinis, latitudinis uiginti et tres. Selle quadraginta et quinque in ipsa domo ordinatae sunt et per unamquamque sella aptata est fenestrula in muro altitudinis pedes duo, latitudinis semissem unum. Et super ipsas sellulas compositas strues lignorum et super ipsas constructionem lignorum facte sunt fenestrae decem et septem altitudinis tres pedes, latitudinis pedem et semissem ».
Latrines du noviciat du XIe siècle. « Et post istam positionem construatur cella nouitorium et sit angulata in quadrimodis, uidelicet prima ubi meditent, in secunda reficiant, in tertia dormiant, in quarta latrina ex latere ».
Deux latrines dans la maison des Hôtes du XIe siècle. Des latrines de 40 places pour les hommes et de 30 places pour les femmes.
Des bains existaient dans la première moitié du XIe siècle. Douze cuves sont installées dans un espace voûté peut-être situé en tête des latrines.
Liber Tramitis aeui Odilonis abbatis, C.C.M., t. X, 1980.
Vers 1080, la cuisine des moines était alimentée par une fontaine. D’après le coutumier d’Ulrich, il existait deux potences de bois, triangulaires, tournant à la manière des portes avec une chaîne de suspension permettant de faire passer sans effort les chaudrons de la fontaine, où on les remplit, au foyer. PL CXLIX, col 729 ; Ulrich, liber secundus, XXXVI.