III.4.5. Utilisation de l’énergie hydraulique

Dans les limites de l’aire de pureté concrétisée par la Carta de Pierre d’Albano de 10801422, les moines vont littéralement faire disparaître le réseau hydrologique au profit d’un système hydraulique performant. Sur plus de 3 kilomètres du sud au nord, la Grosne et son affluent vont être canalisés dans un réseau ramifié permettant l’alimentation du monastère, de deux étangs et la construction d’au moins quatre moulins. Rappelons qu’une des machines hydraulique, le moulin de Tornesac, est explicitement citée dans les limites du territoire immunitaire. Avec la Carta d’Albano est déclarée l’inviolabilité de la région située directement autour du monastère. Selon les mots de Didier Mehu, elle rappelle les liens étroits entre la sainteté du lieu, la pureté des moines et leur domination exclusive sur la terre et les hommes placés au voisinage du monastère. Les installations hydrauliques qui seront construites sur le domaine acquièrent dont un statut bien spécifique. Les moulins de l’aire de pureté sont au moins au nombre de cinq. Au centre du Bourg, en limite sud de l’enceinte abbatiale est implanté le moulin abbatial. Au sud, sur les eaux de la Grosne, se trouvent les Quatre-Moulins qui sont construits au pied de la chaussée du Grand-Étang. Le moulin de Rochefort est placé à 700 m au nord du moulin abbatial. Le moulin de Tornesac est identifié au pied de la digue de l’Étang-Vieux en limite nord du territoire. À cela, il faudrait ajouter le moulin de l’Œuvre qui serait établi sur le ruisseau de Dagonneaux, petit affluent de la rive droite de la Grosne.

L’origine de ces installations est difficile à cerner. En revanche, les textes indiquent qu’elles coexistent au plus tard à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle.

Notes
1422.

Cf. Didier Mehu, 2001, p. 140-151.