Université Lumière Lyon 2
École doctorale : Lettres, Langues, Linguistique, Arts
Dynamique du langage
L’expression du mouvement et son acquisition en français et en anglais :
Des premières formes aux premières constructions
Doctorat de Sciences du Langage
Dirigée par Harriet JISA
Présentée et soutenue publiquement le 9 décembre 2010
Composition du jury :
Harriet JISA, Professeur des universités, Université Lyon 2
Aliyah MORGENSTERN, Professeur des universités, Université Paris 3
Maarten LEMMENS, Professeur des universités, Université Lille 3
Martine SEKALI, Maître de conférences, Université Paris 10
Maya HICKMANN, Directrice de Recherche, C.N.R.S
Christophe PARISSE, Chargé(e) de recherche habilité(e), INSERM

Contrat de diffusion

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[Dédicace]

Pour Léa,

[Epigraphe]

“Im Anfang war die Tat.”
Goethe, 1808 (Faust, I)

Such is the constitution of all things, or such the plastic power of the human eye, that the primary forms, as the sky, the mountain, the tree, the animal, give us a delight in and for themselves; a pleasure arising from outline, color, motion, and grouping .”

R.W. Emerson, 1836 ( Nature, chap. 3: Beauty)

« Rendre géométrique la représentation, c'est-à-dire dessiner les phénomènes et ordonner en série les événements décisifs d'une expérience, voilà la tâche première où s'affirme l'esprit scientifique. C'est en effet de cette manière qu'on arrive à la quantité figurée, à mi-chemin entre le concret et l'abstrait, dans une zone intermédiaire où l'esprit prétend concilier les mathématiques et l'expérience, les lois et les faits. Cette tâche de géométrisation qui sembla souvent réalisée - soit après le succès du cartésianisme, soit après le succès de la mécanique newtonienne, soit encore avec l'optique de Fresnel - en vient toujours à révéler une insuffisance. Tôt ou tard, dans la plupart des domaines, on est forcé de constater que cette première représentation géométrique, fondée sur un réalisme naïf des propriétés spatiales, implique des convenances plus cachées, des lois topologiques moins nettement solidaires des relations métriques immédiatement apparentes, bref des liens essentiels plus profonds que les liens de la représentation géométrique familière. On sent peu à peu le besoin de travailler pour ainsi dire sous l'espace, au niveau des relations essentielles qui soutiennent et l'espace et les phénomènes. La pensée scientifique est alors entraînée vers des « constructions » plus métaphoriques que réelles, vers des « espaces de configuration » dont l'espace sensible n'est, après tout, qu'un pauvre exemple. »

G. Bachelard, 1934 (La formation de l'esprit scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, discours préliminaire)

Remerciements

Ce travail a été réalisé grâce à une allocation de recherche du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche .

Mes premiers remerciements vont à Aliyah Morgenstern, qui m’a tout appris : la linguistique, puis l’acquisition du langage et le travail sur corpus. Elle m’a montré que la recherche n’était pas seulement une activité solitaire, en m’impliquant dans deux grands projets financés par l’Agence Nationale de la Recherche. Elle m’a accompagnée jusqu’ici comme une mère, m’a guidée pas à pas, et je n’oublierai jamais les longues heures passées à relire mes travaux ou à me guider dans la préparation de conférences. Eblouie par son dynamisme et son infatigable entrain, je ne pouvais que concevoir l’envie de m’investir toujours plus, mais elle m’en a aussi donné les moyens.

Je remercie l’ensemble des membres du jury, pour m’avoir fait l’honneur et le plaisir de consacrer un temps que je sais précieux à l’évaluation de mon travail. La rencontre de chacun d’entre eux, par la lecture de leurs travaux et aux détours de mes chemins de jeune chercheuse, a constitué un enrichissement considérable et m’a orientée –parfois même empêchée de me perdre. Merci à Maya Hickmann, dont les travaux constituent l’une des premières rencontres, et pour ainsi dire le point de départ de ce travail : merci de m’avoir fait partager un système de codage, et bien plus encore. Merci à Martine Sekali pour son rappel de bon sens, formulé au terme d’une présentation de mes travaux l’année dernière : « il faut conclure ». Je n’y serais peut-être pas parvenue dans ces délais sans l’avoir entendu ! Merci à Christophe Parisse pour le support technique de tous les instants, et pour son grand art d’apporter des réponses simples à mes questions les plus tordues. Merci à Maarten Lemmens, qui apporte à la linguistique anglaise une voix et des perspectives nouvelles : j’ai essayé de suivre certaines d’entre-elles, j’espère en avoir préservé l’esprit sinon la lettre.

Merci à Harriet qui m’a supportée (ce n’est pas un anglicisme) et a finalement tenu le pari de la « course à la soutenance » que je lui ai imposée.

Je dois au laboratoire Dynamique du Langage d’excellentes conditions de travail, un environnement stimulant tant au niveau scientifique que sur le plan humain.

Je remercie tout particulièrement Sophie Kern pour sa patience, son dévouement, ses excellents conseils et ses encouragements. Un immense merci aussi à ma « grande sœur » Audrey qui m’a montré le chemin, et avec qui j’ai partagé un bureau, une passion pour le développement du langage, mais aussi de bonnes rigolades et de belles tasses de thé ! Merci à Christian pour son soutien plus qu’informatique et pour les pauses café « offertes par la maison » ! Merci à Florence qui m’a aidée à naviguer dans les données…et dans les méandres de CLAN ! Merci à Anetta Kopecka qui m’a apporté des réponses d’une admirable clarté et m’a donné d’excellentes lectures. Merci à Miyuki Ishubashi pour son aide dans mes démêlés avec la terminologie. Merci à Yvan Rose, DDLer d’adoption, qui m’a donné envie de le suivre, ici comme dans les champs de bosses ! Merci à Egidio, Vincent, Françoise, Seb, Manu, et à tous ceux qui sont passés un jour par le bureau 220S et m’y ont apporté encouragements ou conseils.

A mes parents, qui se sont étonnés d’avoir une petite fille si bavarde, mais l’ont bien encouragée à devenir ce qu’elle est ! Merci d’avoir donné à ma passion pour le langage les ailes grâce auxquelles elle a pu s’épanouir, merci de m’avoir appris le pouvoir des mots. Merci à ma mère d’y avoir ajouté une langue -pas si étrangère, et à mon père (alias le mouvement perpétuel) qui a réussi la réussi la prouesse de me transmettre une culture dont on avait refusé de lui apprendre la langue.

A ma sœur, qui n’a eu de cesse de s’intéresser à mes cogitations, à Marco et à leur petite Louise qui nous montre chaque jour que le mouvement, c’est la vie ! A Fantine, qui bavardera comme tantine ! Au frangin, à ses premiers mots : oui, je m’en « trappelle » !

A mon unique Angèle et mon cher oncle Jules, qui depuis toujours croient en moi, et m’ont envoyé du soleil pour tenir bon jusqu’au bout.

Et à toute la famille, c’est-à-dire aussi à ma belle-famille, qui a compris que j’aimais me sentir entourée, et qui le fait si bien.

Aux copains grâce à qui, même quand on se bat avec sa thèse, y a d’la joie !

A mon « fabulous Fab » qui m’a comprise, soutenue et même contenue quand la coupe était pleine, et qui a su attendre patiemment que je refasse surface. C’est pour moi la plus belle preuve d’amour.