Les enfants du corpus de Lyon

Marie est née le 31/03/2002, fille unique pendant la période des enregistrements, de parents enseignants. Marie a toujours vécu dans la région lyonnaise, et les parents parlent un français standard, la mère étant bourguignonne et le père ayant vécu dans le Jura (de père lyonnais et de mère bretonne). Elle va à la crèche quatre jours par semaine. Les enregistrements commencent en mars 2003, et Marie ne marche pas mais a commencé à produire ses premiers mots (un seul recensé dans l’inventaire à onze mois, deux le mois suivant).

Théotime est né le 09/05/2001, deuxième et dernier enfant au moment des enregistrements, il a une grande sœur (Amélie) que l’on mentionne parfois mais qui n’est que rarement présente lors des enregistrements (deux séances seulement) et ne modifie donc pas de manière décisive le type d’interactions filmées. La mère de Théotime est étudiante (en sciences du langage), et son père ingénieur. Théotime grandit à Lyon, où ses parents, tous deux d’origine provençale, habitent depuis 14 ans au début des enregistrements (2002), et va à la crèche deux demi-journées par semaine. Les enregistrements commencent fin avril 2002, Théotime n’a pas encore un an et la mère rapporte qu’il commence tout juste à produire des mots (un seul recensé dans l’inventaire à 11 mois, dix le mois suivant). Il ne marche pas encore.

Précisons que la diversité régionale qui apparaît dans la description des origines des parents ne trouve pas de correspondant linguistique dans les donnes, où la seule caractéristique régionale que nous avons relevée est le « à » possessif, surtout patent dans les interactions avec Marie. Il importe d’en tenir compte pour ne pas analyser en termes de surgénéralisations produites par l’enfant cette caractéristique de la langue qui lui est adressée. Cependant, nous avons montré dans une étude des premières prépositions (Kochan et al., 2007 ; cf. infra) que les premiers « à » de Marie, comme ceux de deux autres enfants francophones, avaient d’abord et surtout une valeur possessive19 plutôt que véritablement spatiale.

Notes
19.

Les enfants de nos données disent « à moi », avant de parler d’aller « à la maison », par exemple.