2.2.2. Le codage

Principes théoriques

La critique des termes relationnels que nous avons développée dans le chapitre précédent, ainsi que l’ensemble des problèmes que posent les analyses basées sur l’extraction des premières prépositions, premiers verbes ou même onomatopées, justifient trois principes de codage explicités ci-dessous:

  1. Nous avons cherché à établir des couplages forme-fonction. Il s'agit en effet ici non seulement d'analyser les usages que font les enfants de marqueurs qui, dans la langue adulte, servent à exprimer le mouvement, mais aussi de voir quels marqueurs le jeune enfant utilise pour parler de mouvement.
  2. Nous nous sommes appuyée sur tous les indices situationnels pour déterminer le "thème" conversationnel : nous n'avons ainsi codé que les énoncés produits avant, pendant ou après un "événement spatial" impliquant un déplacement (déplacement volontaire d’un lieu à l’autre, ou mouvement causé). Lorsque l’on considère des familles de situations relativement semblables, les choix énonciatifs sont, eux, toujours susceptibles de varier. Ce sont précisément ces variations qui nous semblent dignes d’intérêt.
  3. Nous avons voulu établir un codage distribué (Sinha & Kuteva, 1995) où ne soient restreints ni le nombre d’éléments possibles ni leur type, et qui permette de montrer la distribution d’une composante du sens sur plusieurs éléments du syntagme ou de l’énoncé ou la fusion de plusieurs de ces composantes sur un seul marqueur. Nous nous sommes inspirée du système de codage élaboré par Hickmann et al., en ajoutant des catégories pour le codage du contexte, et en simplifiant certaines distinctions.