Verbes légers

Certains verbes bénéficient d’une priorité d’acquisition en raison de leur sémantisme « léger », ou de leur haut degré de généralité sémantique (Clark, 1978 ; Pinker, 1989 ; Bloom, 1991 ; Goldberg, 1998 ; Ninio, 1999b) : plusieurs types d’explications ont été apportées, et comme le font remarquer Chenu & Jisa (2006 : 238) il s’avère difficile de distinguer les hypothèses liées au fonctionnement cognitif de l’enfant, de celles qui, plus récemment, ont permis de montrer que la fréquence de ces verbes dans le discours adressé à l’enfant pourrait être un élément d’explication tout aussi important (par exemple Theakston et al. 2004:63). Or si les verbes légers jouent un rôle dans l’expression du déplacement, il importe ici de les repérer, chez l’enfant et dans le discours qui lui est adressé.

Nous avons considéré comme verbes légers ceux qui figurent dans la liste ci-dessous : ils sont issus des travaux de Ninio (1999b), qui prennent en compte la fréquence d’occurrence, et ont été restitués en inventaire par Theakston et ses collaborateurs (2004), sur la base de neuf suivis longitudinaux d’enfants anglophones. Nous en donnons aussi les équivalents français présumés, déterminés à partir d’équivalents de traduction que nous avons ensuite redéfinis au cours de l’analyse des données : nous avons notamment ajouté les variantes itératives des verbes prendre, mettre et venir, comme équivalents partiels des usages de verbes légers avec des particules en anglais49.

Figure 47 : Verbes légers (d’après Theakston et al., 2004)
Figure 47 : Verbes légers (d’après Theakston et al., 2004)
Notes
49.

cf. Kopecka, 2006.