2. La question du sens de UP: pour une caractérisation « fonctionnelle »

La question du sens des premiers satellites est au cœur de ce travail : nous l’avons rencontrée à plusieurs reprises et sous diverses formes. Car s’il importait peut-être d’abord pour nous de repérer leurs usages spatiaux, directionnels (dont on peut raisonnablement penser qu’il constitue un moyen de faire référence au mouvement en anglais) nous ne voulions pas nous limiter à une caractérisation topologique-géométrique. Nous espérons avoir suffisamment montré les limites d’une telle approche. Reprenons seulement la mise en garde d’Evans (2010 : 218) formulée à propos de l’ensemble des « prépositions spatiales » de la langue anglaise :

‘“My purpose in this section is to make the case for a functional characterisation of the ‘spatial’ lexical concept associated with a given preposition. By ‘functional’ I mean the following. To understand how language users employ the core ‘spatial’ lexical concept of a preposition we must also allow for non-spatial parameters which form part of the linguistic content encoded by the lexical concept. The use of the term ‘functional’ is motivated by the observation that such non-spatial parameters are a functional consequence of humanly relevant interactions with the spatio-geometric properties in question. Moreover, the way ‘spatial’ lexical concepts are ordinarily employed by language users would appear to require such a functional understanding if ‘spatial’ lexical concepts are to be correctly interpreted in context.”’

Il est évident qu’un tel point de vue est plus conforme à l’usage, puisqu’en réalité up, comme tous les marqueurs spatiaux, ne sera que très rarement employé seulement pour faire référence à des relations spatiales:

‘“In fact, we seldom employ prepositions simply to describe a purely spatio-geometric relationship.” (ibid, p.220)’

Et à la différence d’autres travaux en linguistique cognitive, Evans nous invite ici à considérer qu’il n’y a pas de discontinuité entre les emplois spatiaux et leurs extensions métaphoriques. La mise en pratique d’un tel parti pris n’a cependant rien d’évident