4.2. Premières combinaisons

Dans les premiers énoncés à deux termes, l’usage de up en première ou en deuxième position est en lien avec sa fonction discursive. Ainsi dans les deux exemples ci-dessous, Naima (1;4.03, L.M.E :1,8) instancie deux rôles sémantiques différents :

(166) Naima: Naima up

(167) Naima: Up mommy

En (166), on pourrait parler d’ébauche de prédication (Danon-Boileau & Morgenstern, 2009), puisque up est prédiqué de Naima. Dans l’exemple (167), en revanche, l’ajout de « mommy » fonctionne plutôt comme ajout à un énoncé holophrastique, permettant l’explicitation du destinataire en même temps que son interpellation.

Il est remarquable cependant que l’usage prédicatif de up en (166) reste relativement libre puisque le verbe dont il est censé dépendre n’est pas formulé. De ce point de vue, l’exemple (166) est comparable à un usage adulte comme « hands up », où up est prédiqué de « hands » tout en fonctionnant comme circonstant locatif.

Les constructions locatives, qui apparaissent peu de temps après, constitueraient donc une systématisation du fonctionnement de up dans les premières combinaisons ou ébauches de prédication. Ainsi dans les exemples suivants, produits respectivement par Naima puis William (LME 2):

(168) Potty up here

(169) It's, goin’up, up there…It's goin’ up there!

(170) Go up the slide?

Les premiers usages intransitifs de verbes à particule apparaissent en même temps, et même un peu avant chez l’un des deux enfants, mais nous ne sommes pas sûre qu’ils constituent une étape vers la production de constructions postposées.