Résumé

Ce court chapitre a pour vocation de donner un aperçu, en fin de parcours, de l’élaboration de constructions complexes à partir d’un marqueur que les enfants anglophones de nos données produisent tous deux très tôt. Il permet notamment de montrer comment l’importance de valeurs sémantico-pragmatiques que les modèles cognitifs ne permettent pas de bien prendre en compte.

Nous montrons ainsi comment la prise en compte par le tout jeune enfant de l’aspect résultatif, qui nous semble indissociable de l’expression de la trajectoire dans le fonctionnement de up, dessine une continuité des premiers usages aux constructions plus complexes. Up est d’abord repéré, et utilisé par l’enfant pour l’expression du résultat tout autant que pour celle de la trajectoire. Il servira ensuite à élaborer une deuxième prédication permettant l’expression de l’état résultant, dans l’expression linguistique du déplacement comme d’autres changements d’état.

L’analyse des premières constructions avec up chez deux enfants anglophones permet aussi de voir comment se mettent en place deux familles de constructions qui semblent d’abord fonctionner relativement indépendamment l’une de l’autre, l’alternance ne se mettant en place que progressivement par la suite.

Dernier point important : nous avons voulu insister sur l’impact du contexte dans la détermination d’une primauté du spatial pour l’ontogenèse. Il apparaît en effet que la priorité donnée aux usages spatiaux de marqueurs comme up est une caractéristique des interactions avec le jeune enfant et non de la langue anglaise en général. Elle témoigne, notamment, d’une préférence pour le concret.