I-2.1.2. Travail et souffrance psychique

Les recherches initiées sur l’analyse des rapports entre santé psychique et travail sont relativement récentes. Les premières sont apparues après la seconde guerre mondiale. Elles devaient mettre en évidence et décrire les pathologies spécifiques du travail et liées aux contraintes de travail, comme on en trouvait alors dans le domaine des pathologies du corps, telles que l’asbestose, la silicose ou le saturnisme. Mais ces recherches concluent qu’il n’existe pas de maladies mentales spécifiques du travail. Par ailleurs, Dejours (1980) a mis en relief, qu’entre les contraintes pathogènes de travail et les maladies mentales, s’intercalent des stratégies de défense produites par les travailleurs pour lutter efficacement contre la souffrance et pour éviter la décompensation psychique. Il a ainsi montré que ces défenses limitaient l’élucidation des processus en cause dans les pathologies mentales liées au travail puisque, pour demeurer dans la normalité, les individus mobilisaient des défenses.