I-2.1.3. Travail et stress

La littérature abordant la question du stress est abondante. Elle montre qu’il s’agit d’un phénomène complexe, « l’un des plus graves de notre temps » selon Gaussin, Karnas & Sporcq (1998). Il peut être à l’origine de simples perturbations ou de véritables maladies et ses conséquences sur la santé sont nombreuses : fatigue chronique, insomnies, anxiété, migraines, troubles émotionnels, ulcères d’estomac, maladies de la peau, lumbagos et rhumatismes, dépressions, consommation de tabac et d’alcool, etc., et peuvent entraîner des crises cardiaques, des accidents et conduire au suicide (Karasek, 1992). Le poids du contexte social (conditions d’emploi, les climats excessifs de compétition, la dilution des liens sociaux et l’individualisation) alimente ces vécus de stress. Les recherches portant sur les sources de stress démontrent que le milieu de travail demeure une source majeure de stress psychologique (Marchand, Demers & Durand, 2005a, 2005b). Ce dernier occupe, en Europe, la deuxième place des problèmes de santé liés au travail (European Agency for Safety and Health at Work, 2000). Il importe de distinguer les effets à court et à long termes (Beehr & Newman, 1978) ainsi que les symptômes biologiques et physiques, les symptômes psychologiques et les symptômes comportementaux du stress professionnel. Plus particulièrement concernant le stress au travail, plusieurs modèles théoriques sont proposés pour comprendre ces situations. Ponnelle & Lancry (2007) expliquent que c’est la prise en compte de l’existence de stratégies d’ajustement qui a modifié la façon de concevoir le stress.