I-2.2.2.2. Soutien social et santé

Le soutien social a été étudié dans le cadre des premiers modèles interactionnistes du stress professionnel. En jouant un rôle dans la médiation de l’impact des expériences stressantes sur la santé (Ponnelle & Lancry, 2007), il constitue une véritable ressource psychosociale censée protéger l’individu en lui permettant de surmonter les situations stressantes. Bien que les études mettent en évidence qu’il s’agit d’un élément constitutif de la santé psychique, leurs résultats divergent parfois quant à ses effets positifs ou négatifs (Rascle, 1994). En général, ses effets sont bénéfiques sur la santé. Et il peut jouer un rôle de tampon (Gerin, Milner, Chawla, & Pickering, 1995) entre des facteurs de stress et les issues adaptatives. Certains évoquent son effet parapluie contre les événements générateurs de stress (Cohen & Wills, 1985). Ainsi, il semble que son effet positif est néanmoins éphémère. Le soutien social peut être de nature émotionnelle, matérielle, d’estime, informative. Ses effets seraient liés à la nature du soutien mais également à son origine sociale, c’est-à-dire à l’entourage immédiat et quotidien de la personne (Rascle & Irachabal, 2001). Les approches du stress au travail conçoivent les modes de régulation de la santé au travail même en dehors des situations professionnelles. Il peut s’agir des membres de la famille, des amis ou des collègues de travail, ou encore de personnes spécialisées dans l’aide sociale, médicale et psychologique (Ibid.). Cohen & Syme (1985) étudient le soutien social perçu et le définissent comme la perception de l’individu à l’égard de la disponibilité de son entourage social, par rapport aux difficultés qu’il rencontre et la satisfaction qu’il peut anticiper de ce soutien. En parlant de soutien social perçu, ils mettent l’accent sur l’évaluation que l’individu fait du soutien et de la disponibilité de son entourage social par rapport aux difficultés qu’il rencontre et de la satisfaction qu’il peut anticiper de ce soutien (Ibid.). Il apparaît que le soutien social perçu peut être assimilé à un mécanisme de coping et permet de réduire les effets négatifs du stress (Thomas & Ganster, 1995). Il peut constituer à la fois une variable modératrice interagissant sur le stress, permettant de réduire ses effets, une variable médiatrice, lorsqu’il permet à l’individu de puiser dans ces ressources en recherchant du soutien (Ibid.), et il peut assurer antérieurement une fonction protectrice du stress et de ses effets.

Il est difficile de donner une définition de ce concept dans la mesure où il prend en compte plusieurs dimensions (Ponnelle & Lancry, 2007), ce qui peut d’ailleurs causer des difficultés d’ordre opérationnel (Winemiller, Mitchell, Sutliff & Cline, 1993). Toutefois, le soutien social est, dans les approches du stress au travail un élément qui participe aux processus de régulation des situations de travail qui s’imposent aux individus et peut favoriser le recours à un type de stratégie d’ajustement ou constituer une fonction possible de stratégie d’ajustement (Ponnelle & Lancry, 2007).

Enfin, la clinique de l’activité a également souligné le rôle joué par le collectif de travail dans le développement de l’action du sujet et le sentiment d’appartenance à un corps de métier.