I-3.3. L’efficacité des interventions et le problème de l’évaluation

L’efficacité se définit comme un critère qui permet « d’apprécier la réalisation des objectifs d’une intervention en comparant les résultats (au sens d’effets) obtenus aux résultats attendus, ces résultats étant imputables à cette intervention (efficacité propre) » (Jabot & Bauchet, 2009, p. 328). L’efficience, quant à elle, « met en rapport les ressources mises en œuvre et les effets d’une intervention. Cela suppose d’avoir fait la preuve de l’efficacité. Une intervention efficiente est une intervention efficace au moindre coût » (Ibid.). Par conséquent, existe-t-il réellement une ou plusieurs formes d’intervention efficaces pour prévenir les problèmes de santé psychique au travail ? En effet, on peut s’interroger sur les conditions réelles d’efficacité des interventions mises en œuvre dans les organisations pour prévenir ce type particulier de problèmes. On trouve dans la littérature des arguments qui vont dans le sens de ce qui fait obstacle à l’efficacité et, dans le même temps, d’autres qui soulignent les facteurs de réussite. Cette contradiction s’ajoute au fait qu’il n’existe que peu d’études qui se sont intéressées à la mesure de l’efficacité des interventions. Bien qu’il existe une multitude d’études qui s’intéressent à décrire les phénomènes en question, surtout celui du stress (Bourbonnais, Lee-Gosselin & Pérusse, 1985 ; De backer, Kornitzer, Karnas, Coetsier & De Corte, 1999) peu d’études sont centrées sur la question de l’intervention et de ses effets (Brun & al., 2007).