Chapitre 5 : Conséquences méthodologiques

Notre premier chapitre précise les diverses conséquences méthodologiques qu’engagent l’étude d’un processus d’intervention, la mise en évidence des éléments clefs qui y participent et qui constituent des sources de variation de ce même processus, ainsi que l’étude des conditions de recours et d’efficacité de dispositifs organisationnels de prévention. Dans un premier temps, nous montrerons pourquoi cette recherche nous a amenée à nous orienter vers un travail de terrain. Nous ferons référence à la méthode de la field research qui associe le travail de terrain et la cohérence de la démarche. Ce travail de terrain a consisté à suivre et participer à plusieurs processus d’intervention dans les organisations. La collaboration avec VTE nous a permis de nous introduire dans ces organisations afin de mettre en place des interventions de nature différente. Dans un deuxième temps, nous nous attacherons à expliciter une autre conséquence méthodologique qui se pose, celle de la mise en œuvre d’une recherche diachronique. L’espace et le temps constituent deux dimensions qui ont fondé notre méthodologique. S’il fallait entreprendre un travail de terrain, il était également essentiel de nous situer dans une perspective diachronique. Tout d’abord, notre démarche scientifique s’est construite dans le temps et a reposé sur de continuels allers et retours entre notre cadre théorique, nos hypothèses et notre expérience des terrains. Ensuite, notre recherche a consisté à observer plusieurs terrains répartis dans le temps. Ces terrains ne se succédaient pas forcément mais le plus souvent se chevauchaient. D’une certaine manière, il nous fallait maîtriser plusieurs espaces organisationnels dans un même temps. Enfin, observer et analyser un processus d’intervention implique de soulever ce qui fonde, en soit, une problématique méthodologique associée à la perspective diachronique. Dans un troisième temps, nous définirons notre cadre de recherche. Après avoir identifié les finalités de notre recherche, nous préciserons les conditions d’observation à partir desquelles notre recherche a été menée ainsi que les contraintes liées à VTE et aux terrains qui ont pesé sur sa réalisation. Ces contraintes imposaient continuellement de faire des choix quant à la définition du cadre dans lequel nous allions intervenir en organisation.

Ainsi, l’association de terrains différents a permis de décrire l’évolution des modalités d’intervention et d’identifier les éléments permettant de faire évoluer une pratique d’intervention particulière. Etudier chacun des processus à partir d’une approche diachronique a permis de mettre en relief les effets des variations de l’intervention sur son processus. Elle s’est centrée sur l’étude de plusieurs cas d’organisations dans lesquelles nous avons réalisé des interventions de trois ordres : la réalisation de diagnostics puis la constitution de plans d’action ; la participation à l’élaboration d’un dispositif et à son suivi dans l’organisation ; puis l’évaluation de plusieurs dispositifs organisationnels. Pour mener cette réflexion, nous nous sommes appuyée sur l’analyse de différents cas d’intervention. La diversité des terrains et des enjeux qu’ils comptent nécessite de définir le positionnement des acteurs vis-à-vis de l’intervention et de ses résultats. De plus, la mise en œuvre d’une telle recherche a imposé de clarifier l’objet central d’analyse, les rôles et positions des acteurs participants ainsi que les contraintes relatives à VTE et aux terrains d’intervention. Ces contraintes ont agi sur la mise en œuvre des conditions d’observation. Par conséquent, le premier chapitre de notre partie intitulée « Démarche » précisera l’ensemble des ces implications méthodologiques.