II-6.1.1.3. L’implantation de la démarche

L’implantation de la démarche d’intervention est un élément capital puisqu’il va être à la source de l’adhésion des salariés à la démarche et leur désir d’y participer. Elle implique également de réfléchir, dans des espaces de travail appropriés, aux situations de travail qui posent des difficultés aux salariés, et de réfléchir à des pistes pour y remédier.

L’implantation de la démarche se traduit dans la mise en œuvre de deux actions différentes. La première est une action de communication à destination de l’ensemble des salariés concernant la démarche. Cette information précise l’origine de l’intervention et ses objectifs, présente l’intervenant et indique la contribution attendue des salariés à la démarche. Elle précise enfin le cadre déontologique de l’intervention. Cette communication favorise l’appropriation et l’adhésion à la démarche. Elle a également pour intérêt, vu de la direction, de rassurer le personnel sur la mise en place d’une intervention suite à l’expression du problème. La deuxième action est centrée sur la mise en œuvre de conditions de mise en débat et de construction collective. Cette dernière passe par la mise en place d’un groupe de travail paritaire et diversifié à qui l’intervenant et le comité de pilotage attribuent un rôle majeur, celui d’être le garant de la démarche, de la mise en sens des résultats de l’évaluation et de l’élaboration de préconisations. Il valide les éléments clefs du diagnostic et élabore ensuite les préconisations en matière de prévention des RPS. Les conditions de mise en débat sont favorisées par la parité. Ce groupe est ainsi composé d’acteurs de la direction et des organisations syndicales. Il repose sur la diversité et tend à refléter la réalité de l’organisation. Il est ainsi composé de professionnels divers. Parfois, le comité de pilotage précise la contribution que pourrait avoir la participation d’acteurs « à l’écoute » des salariés. Il peut s’agir par exemple de l’infirmier ou d’un salarié reconnu pour ses qualités d’écoute et pour la confiance que lui accordent ses collègues. L’intervenant anime ce groupe de travail.

La phase d’implantation de la démarche auprès du groupe de travail débute généralement par la présentation des modalités de l’intervention. L’intervenant assure cette présentation. Ce premier temps doit permettre l’appropriation de la démarche et la réflexion critique de ses modalités. Souvent, le groupe de travail permet de procéder à des ajustements qui attestent la faisabilité de l’intervention et qui n’avaient pas été soulignés par le comité de pilotage ni par l’intervenant n’ayant qu’une connaissance pour l’instant imprécise de l’organisation et de son fonctionnement. Parfois, les acteurs composant le groupe de travail sont réunis autour d’une formation à la compréhension des risques psychosociaux au travail. Cette formation à pour buts de clarifier les notions qui gravitent autour de la souffrance au travail, de dé-confusionner et d’élaborer un savoir nouveau partagé pour mieux aborder ensuite l’intervention.