III-8.3.2. Déroulement de l’accompagnement

Cet accompagnement a consisté à assurer les différentes sessions de formation des écoutants aux questions des RPS au travail et à l’écoute active. Il a également reposé sur la formalisation du second niveau du dispositif. Cet accompagnement a permis de débuter une nouvelle phase de collaboration avec la DRH.

III-8.3.2.1. La formation des écoutants

La formation de l’ensemble des écoutants a nécessité que nous organisions trois sessions de formation. Nous avons noté une forte participation des personnes lors des formations. Ce temps d’appropriation a permis à chacun d’acquérir des outils de communication propres à l’écoute active et de développer des liens dans le réseau. Les participants semblaient avoir une compréhension partagée de leur rôle, de ses limites et de ses difficultés. Toutefois, pour l’une des sessions, soit pour l’un des groupes, nous avons connu quelques difficultés. Un autre intervenant de VTE qui assurait la première partie de la formation relative aux RPS au travail, nous avait indiqué, lors d’une réunion d’équipe interne, que le bilan de cette journée était assez négatif dans la mesure où ce groupe en particulier, le dernier par ailleurs, s’était montré lui-même assez négatif. Elle le qualifiait de groupe plutôt « virulent », dans la critique négative et dans la passivité. Ce qui était plutôt surprenant pour des personnes qui souhaitaient s’engager dans le dispositif et l’écoute de collègues. Cet élément ne nous rassurait pas dans la mesure où nous allions rencontrer ce groupe dans le cadre de la formation à l’écoute active. Et en effet, celle-ci s’est révélée assez négative pour nous également. Pour commencer, un représentant de la DRH devait ouvrir la première journée de formation. Il devait présenter les objectifs du dispositif et le rôle attendu des écoutants. Mais il est venu avec une heure de retard. Nous proposions donc aux participants de commencer le travail. A cette proposition, ils ont émis un refus catégorique. Voyant dans ce retard une marche-arrière de la DRH de porter le dispositif, ils ont appelé plusieurs fois le service des ressources humaines pour s’en plaindre. Le reste du temps, les participants étaient effectivement critiques, passifs et virulents. Ce qui nous a amenée à transmettre un courrier à la DRH lui faisant part de notre ressenti à l’égard de cette journée. Par la suite, ces écoutants potentiels se sont finalement engagés officiellement dans le dispositif. Deux éléments avaient contribué à générer un malaise dans ce groupe, semble-t-il : le premier était la présence d’un représentant de l’encadrement considéré comme l’antithèse de la prévention de la souffrance au travail y contribuant largement dans le cadre de sa fonction ; l’autre était la présence d’une participante, considérée comme l’envoyée des élus pour nuire au dispositif et était perçe comme dissimulant une stratégie visant à saboter le dispositif. Ces interventions allaient toutes dans ce sens. Cela nous amenait à considérer que si les acteurs souhaitaient s’engager, les politiques, quant à elles, semblaient ne pas adhérer à la démarche qui pouvait représenter pour elles un risque.