III.9.1.1.2. La construction de l’intervention

L’intervention s’est construite progressivement à partir de plusieurs échanges avec la responsable du service et la DRH de la collectivité. La nouvelle proposition d’intervention, reposant sur la réalisation d’un diagnostic de la situation, a permis de poser les bases de cette construction. Néanmoins, la directrice du service préférait que l’on parle « d’évaluation » et non de diagnostic. Cette proposition définissait alors le cadre de l’intervention84. Nous devions nous consacrer alors à « évaluer le ressenti » des agents du service au terme de la mise en œuvre du plan d’action. Deux temps allaient constituer cette évaluation. Un temps où chaque agent répondrait à un questionnaire d’enquête portant sur le bien-être au travail, et un temps où l’intervenant, après avoir interpréter les résultats des questionnaires, organiseraient un ou plusieurs entretiens collectifs avec les agents. Au terme de cette évaluation, nous devions réaliser une restitution de cette évaluation qui viendrait compléter celle de l’efficacité des outils. Encore une fois, il fallait aller très vite : le diagnostic ne pouvait commencer que mi-avril et les résultats devaient être restitués au mois de mai. Nous ne visions donc pas à favoriser, en si peu de temps, un changement de l’organisation. Néanmoins, on pouvait aider le collectif à envisager quelques pistes pour un futur changement. Il est important de préciser ici que la convention ne mentionnait pas de modalité permettant d’accompagner le service dans l’élaboration de préconisations et le changement. Toutefois, la direction étant particulièrement fragilisée et ayant établi une relation de confiance envers l’intervenant, nous a sollicité dans le prolongement du diagnostic pour avoir notre regard sur les orientations choisies.

Parallèlement à cette évaluation, un temps d’écoute spécifique était réalisé auprès des agents qui souhaitaient exprimer, auprès d’un professionnel, des difficultés particulières qui leur pesaient. Ce temps d’écoute, en apportant le soutien nécessaire à l’expression d’une souffrance vécue, pouvait également être l’occasion, pour ces agents, de faire part d’éléments plus personnels sur la situation elle-même. Le diagnostic ne concernait bien sûr pas cette procédure, ce qui fut par la suite objet de malentendus et de tensions avec les agents. Ce point demandait d’être clarifié auprès des agents du service qui souhaitaient que soient restitués les « messages » qu’ils livraient pendant ce temps d’écoute. Ils souhaitaient utiliser le temps de soutien comme un temps de diagnostic qui viendrait encore davantage mettre l’accent sur les conséquences individuelles de la crise qui régnait alors dans le service.

Notes
84.

Nous avions, par ailleurs, personnellement souhaiter proposer d’apporter notre regard sur les outils envisagés et de les interroger par rapport à l’activité de travail. Cette modalité n’a pas pu être retenue n’étant pas a priori rattachée au domaine d’application de VTE.