III-9.1.1.3. L’implantation de la démarche

L’implantation de la démarche a nécessité que l’on travaille en lien constant avec l’encadrement, profondément déstabilisé par la situation du service. Les agents renvoyant que les encadrants manquaient de légitimité, il était nécessaire de les impliquer et non de les mettre de côté. Le changement ne pouvait pas se faire en dehors de l’encadrement. Pour cela, avant de présenter la démarche aux agents eux-mêmes, nous avons eu plusieurs échanges avec la directrice autour de la situation ainsi que pour valider le questionnaire. De plus, l’implantation de la démarche de diagnostic a nécessité que l’on communique précisément sur notre méthodologie d’intervention auprès des agents afin de favoriser leur implication. Ainsi, lors d’une réunion hebdomadaire, au mois d’avril 2007, nous sommes intervenue, en présence également du directeur des ressources humaines, à la fois pour nous présenter et expliquer notre démarche, et pour montrer en quoi elle constituait un espace efficace à investir pour témoigner des difficultés vécues dans le cadre du travail. Compte tenu de l’effectif limité du service, nous avons pu réaliser directement une présentation auprès des agents. La présentation de la démarche a été introduite par la directrice du service. Cet exercice ne s’est d’ailleurs pas avéré facile pour elle, qui était en partie perçue comme responsable des difficultés que traversait le service. Néanmoins, ce fut indispensable. Elle a pu exprimer également que pour elle, comme ses collaborateurs, il fallait trouver une issue, et que la meilleure se trouverait ensemble. Ensuite, elle nous a donné la parole. Après avoir présenté VTE et l’expérience d’ingénierie que nous avions réalisée au sein de la collectivité territoriale par la mise en place d’un dispositif spécifique de prévention de la souffrance au travail, nous avons présenté, en toute transparence, la progression de la définition de l’intervention : la première proposition qui avait été transmise, puis la réunion avec l’encadrement et puis enfin la deuxième proposition.

Les questionnaires ont été diffusés à la suite de cette réunion. Celle-ci a permis de renseigner directement les agents sur le questionnaire. Elle devait permettre d’assurer un fort taux de répondants. Les modalités de restitution de l’enquête devaient être claires et définies en amont. L’implantation de la démarche a nécessité que l’on dégage clairement les objectifs de l’évaluation et les modalités de la restitution. De cette clarté dépendait en partie l’engagement ou le sentiment pour les agents de s’engager dans un processus suffisamment défini et « sécurisant ». Pour cela, nous avions également dressé un planning prévisionnel des différentes actions relatives à l’évaluation.