III-10.2.1.2. La construction de l’intervention

La base d’une proposition d’intervention a été envoyée en juillet 2006. Celle-ci allait être formalisée pendant le mois de novembre. Entre-temps, l’intervention avait déjà débutée. Nous avions mis en place un comité de pilotage composé des représentants de la DRH, du directeur des ressources humaines, du président du CHS, des représentants de l’encadrement et du médecin du travail. Le directeur de VTE participait également à ce comité. Celui-ci devait se réunir en amont de la démarche afin de valider les étapes à venir et de préciser les orientations de l’intervention. Il devait également se réunir à mi-parcours afin de suivre la progression de l’évaluation et d’en connaître les résultats, puis à la fin de l’intervention afin de discuter des préconisations formulées par l’intervenant. L’un des représentants de la DRH était l’animatrice du dispositif « Violences internes ». Nous percevions un malaise du groupe autour de sa présence, et une attitude défensive de la personne en question à l’égard du groupe. Quelque chose ne parvenait pas à se dire dans le collectif et qui pesait fortement sur son fonctionnement. Nous comprendrions rapidement que l’animatrice était considérée par le groupe comme l’un des « problèmes » au fonctionnement du dispositif et qu’elle-même ne se sentait pas suffisamment en sécurité pour s’impliquer dans le processus d’intervention.

Ici on remarque qu’aucun groupe de travail n’a été mis en place pour participer à la construction de la démarche, à la mise en débat des résultats de l’évaluation et à l’élaboration de préconisations. C’est l’intervenant qui était au centre de l’intervention. Néanmoins, en ce qui concerne l’évaluation du dispositif alcool et psychotropes, nous avions sollicité l’aide d’un autre intervenant spécialisé, qui avait, par ailleurs, participé à la mise en œuvre de ce dispositif dans la collectivité. Nous étions au centre de l’évaluation de la démarche santé au travail, et ce second intervenant viendrait compléter notre action sur ce dispositif en particulier.

Après avoir défini les attentes des différents acteurs concernant la démarche d’intervention et après avoir formulé plusieurs hypothèses relatives aux limites des dispositifs, nous avons convenu de réaliser, dans une première étape, une étude auprès des membres du dispositif « Violences internes » à partir de la diffusion et du traitement d’un questionnaire en direction des écoutants (niveau 1) et de la passation d’entretiens individuels avec les membres et professionnels engagés dans l’analyse et le traitement des situations (niveau 2). Puis, dans une deuxième étape, nous avions convenu d’organiser des entretiens collectifs avec l’ensemble des acteurs concernés par ces dispositifs104. La collectivité souhaitait fortement impliquer l’encadrement dans la démarche d’intervention. Ainsi, l’évaluation devait être centrée sur la perception des acteurs formellement impliqués dans les différents dispositifs ou seulement concernés par leur mise en œuvre. Enfin, dans une troisième étape, nous envisagions de présenter les résultats de l’évaluation et nos préconisations au CHS. Ces axes d’amélioration, que nous produirions dans la logique des éléments recueillis, devaient être présentés sous forme de préconisations ouvertes. Il était convenu que la direction de la collectivité en disposerait préalablement afin de pouvoir les traiter dans les meilleures conditions avec ses partenaires.

Notes
104.

Ces entretiens permettraient d’approfondir avec les participants certaines pistes de réflexion. Les réunions seraient programmées sous deux formes. Nous devions organiser et animer au total quatre entretiens collectifs : un entretien dit « thématique » pour chacun des dispositifs donc trois au total. Ces trois entretiens devaient regrouper à la fois des écoutants et des professionnels ; et un entretien devait réunir un panel d’encadrants sur l’ensemble de la démarche « santé au travail », c’est-à-dire de manière transverse aux trois dispositifs.