Chapitre 11 : Identification des logiques de recours en cas de difficultés vécues dans le travail et analyse des causes de non-recours aux dispositifs organisationnels

Nous avons choisi d’étudier les dispositifs à partir de l’efficacité perçue qu’en avaient les acteurs impliqués et du point de vue de ce qui favorisait ou empêchait le recours. Les préconisations étaient d’ailleurs déterminées dans le but de renforcer la crédibilité et le recours au dispositif. Nous avons interrogé l’efficacité perçue, qui soutient la crédibilité du dispositif, à partir de différents critères : la pertinence, l’exhaustivité, l’efficacité du traitement, la lisibilité, la visibilité et l’adhésion des acteurs. La crédibilité du dispositif était selon nous un des déterminants du recours. L’autre était le sentiment de sécurité éprouvé par l’individu. Le sentiment de sécurité fait référence au rapport que la personne entretient avec le dispositif. Solliciter un dispositif est impliquant pour le sujet et sa situation professionnelle. Celui-ci évalue le risque que constitue le recours au dispositif. La sécurité perçue, résultant des procédures inscrites dans le dispositif, est une variable de ce calcul qui favorise ou bloque sa prise de décision, ou encore, réoriente son recours vers d’autres systèmes d’aide internes ou externes à l’organisation. Ce sentiment de sécurité reposait, d’après nous, sur trois conditions : l’autonomie réflexive, les sentiments de maîtrise et d’être acteur. La première condition fait référence à l’interaction individu-organisation dans la mise en œuvre des modes de régulation appropriés ; le sentiment de maîtrise du processus fait référence au sentiment que l’individu éprouve de participer à ce processus et de ne pas être en dehors des décisions qui sont prises à son sujet. Il lui donne la certitude qu’il pourra faire « marche-arrière » s’il perçoit que le recours est un risque trop important pour lui. Le sentiment d’être acteur renvoie à son degré de participation au processus de traitement qu’il perçoit avant de déclencher le recours. Mais avant de se consacrer à l’évaluation des dispositifs, nous avons, grâce aux entretiens menés dans le cadre de la réalisation des précédents diagnostics, pu identifier différentes formes de recours internes et externes ainsi que les logiques sous-jacentes des non-recours internes et/ou externes à l’organisation.