Annexe 3.4.4.2. Claude : une femme, chef de département

Cet entretien met en relief l’émergence d’une situation de souffrance au travail, du point de vue de la personne qui la vit et les comportements de recours externes à l’organisation. Il s’agit d’une femme cadre qui a sentie qu’on cherchait à l’exclure de son service et qui a, en activant un recours à un avocat et grâce au soutien de ses pairs, rééquilibré le rapport de force pour se défendre.

Explication de l’intervention et présentation du guide d’entretien

Est-ce que vous avez des questions avant que l’on commence ?

Non non ça me va. Vous voulez qu’on commence par quoi ?

Peut-être commencer par me dire depuis combien de temps vous travailler dans l’établissement, me décrire votre métier et le lien que vous entretenez avec votre travail ?

Je suis à (EC) depuis mars 83. Et ma fonction est d’être chef du département… Qui décrit assez bien le métier puisque le métier c’est de faire la programmation de films, et d’organiser des projection-débats pour le public de (EC). Donc une expertise dans le cinéma. Je faisais déjà la même chose avant (dans une autre organisation culturelle). (…). Donc effectivement, je suis très ancienne dans cette fonction. Je pense que je dois être une des rare à (EC). Donc, je veux dire, on peut l’interpréter de deux manières. Soit on peut dire qu’effectivement, ça fait trop longtemps que je fais ce travail, et que aujourd’hui j’ai pas le rendement suffisant. Soit on peut le voir différemment en disant que j’ai acquis une grande expertise, et que je suis plutôt performante. Donc. Et bien voilà. Donc c’est ouvert. Alors moi mon rapport à ce travail, c’est le fait qu’y a eu une évolution dans cette fonction. C’est-à-dire que j’ai été appelée en 83, pour mettre sur pied l’activité cinéma. Donc y avait un rapport en 79. Donc il s’agissait de mettre sur pied une activité, de diffusion de films. Donc une offre cinéma Et donc on m’a appelée pour que je la mette sur pied. Donc j’ai eu évidemment un grand plaisir hein. Une grande fierté, un grand plaisir à tout, comment dire, créer. Donc de une personne on est passé à douze aujourd’hui. Alors j’ai tout créé hein. L’activité, les fichiers, les équipements de salle, les équipes, etc. Donc, trois ans avant l’ouverture, cette activité s’est développée sur le site de… Donc pour drainer et fidéliser un public. A partir de là donc, comme cette activité cinéma, bon, fonctionnait bien, qu’elle avait un public pour ça, elle a été intégrée sans difficulté à (EC). Et donc, nous étions cinq personnes, et nous sommes passés donc à douze, aujourd’hui. Alors pourquoi douze ? Non pas, complètement pour l’activité cinéma, mais c’est parce qu’on a cinq personnes, qui constituent l’équipe technique. Et donc nous exploitons, trois, quatre salles. Pas simplement d’ailleurs pour le cinéma, mais elles sont exploitées au service de (EC). Donc pour une réunion de d’encadrement, pour un séminaire, enfin bon. Donc à partir de là, si vous voulez, y a quand même au moins trois personnes, quatre personnes qui sont, tournées vers d’autres activités que le cinéma. Donc ceci étant, si vous voulez, cette montée en puissance d’activité, ces exploitations de salles, on fait que j’ai eu énormément de plaisir si vous voulez jusqu’à y a, trois ans. On va dire trois, oui quatre ans. Donc, si vous voulez ça a toujours été très agréable, d’abord parce que j’ai recruté mon équipe. Donc encore une fois, c’est une équipe qui est très ancienne. Y a des gens qui me suivent depuis 84, 86, 91. Donc j’ai recruté cette équipe. Bon, je veux dire ? j’ai envie de vous dire que ce sont presque des amis hein, même si au départ ce sont aussi des collaborateurs. Et donc c’est une équipe soudée. D’ailleurs ça m’a bien aidée, par la suite. Donc c’est une équipe, soudée, solide, compétente. Voilà. Donc, mon rapport au travail, si vous voulez, on a toujours, innové, on a. Avec les difficultés. Qui sont des difficultés de, comment dire, de, plutôt des contraintes techniques. C’est-à-dire que on a dès le début eu des salles qui n’étaient pas des salles fonctionnelles pour une activité cinéma. Mais ça on l’a su dès le départ. Donc c’étaient des contraintes techniques. Donc partir de là si vous voulez, la marge de manœuvre était, réduite. Et je pense qu’on a imaginé, élaboré des concepts de programmation, assez performants, qui tenaient compte donc de ces contraintes techniques.

D’accord

Donc globalement, ça a été bien pendant 20 ans. On va dire les choses comme ça, ça a été bien pendant 20 ans. Et c’est plus bien du tout depuis quelques années. Et c’est notamment dû d’ailleurs, à mon n plus 1, donc mon supérieur hiérarchique. Donc ça c’est. Ça c’est clairement, dit. (…). Voilà, alors pourquoi c’est plus bien ? Parce que, cette personne donc, ce directeur a été engagé en 2001. Donc au départ, mon activité. Donc moi j’ai été dans plusieurs directions parce que c’est une activité qui est un peu satellite. On savait pas très bien où la rattacher. Donc j’ai été dans plusieurs directions. Et puis, mais bon l’équipe est restée hein. Et ensuite donc j’ai été rattachée directement à la direction générale. Et puis à un moment donné donc en 2001, donc cette personne est arrivée de l’extérieur. Donc ça s’est à peu près bien passé pendant deux ans. Et puis très vite, j’ai compris, (l’EC) aussi dans sa globalité hein. Parce que ça a été à plusieurs niveaux. Que cette personne exploitait, si vous voulez nos connaissances, notre connaissance du terrain, notre expertise. Et après, si vous voulez il s’appropriait les choses. Donc voilà hein. Moi je peux donner des noms hein. Mon directeur c’est… J’ai pas d’états d’âme. A la direction… Donc, si vous voulez, bon moi je suis plus du genre à donner, à aider, je suis là depuis longtemps, je connais les circuits, donc j’ai pas. Je veux dire j’attends rien en retour. Sinon une certaine honnêteté. Et puis, assez rapidement, je me suis redue compte que cette personne était très, comment dire, très tournée vers sa propre carrière, vers ses propres, voilà. Son propre terrain. Et puis bon, j’sais pas. Si vous voulez c’était pas. Si vous voulez c’était compensé par le fait que en même temps il avait quand même, si vous voulez étoffé mon département. Donc il l’avait un peu porté. Et donc à partir de là, si vous voulez, bon nous, on s’est développé, on a fait des tas de choses. Donc on était plutôt bien. Donc y avait une compensation. Et puis les choses se sont un petit peu envenimées dans le sens où ce directeur ne supporte pas les problèmes. Alors que y en a toujours des problèmes. Donc l’idée c’est d’essayer de trouver des solutions ensemble. Et puis, si vous voulez, dans cette direction, y a trois départements. Bon un département qui s’appelle…, un peu à part. Et puis un autre département, qui est, ce qu’on appelle… Qui est donc, conférence, essentiellement. Et en fait, pour bien comprendre, si vous voulez, comment ça se passe. C’est ce directeur donc qui est arrivé avec son, je veux dire, son sujet qui était développer des conférences. Il avait essayé de mettre ça sur pied mais je l’ai su bien après au (un autre établissement culturel). Donc il est arrivé avec ça. Et pendant à peu près, un an et demi, deux ans je sais plus très bien. Il était en même temps, et chef de du département conférence, et le directeur. Parce que c’était son bébé etc. Et ça je peux tout à fait comprendre, qu’il avait pas le temps, qu’il voulait s’occuper du reste. Donc, à partir de là, si vous voulez, il s’est occuper que de son, son activité. Et du coup moi je suis devenue petit à petit si vous voulez la poubelle de la direction. C’est-à-dire que tout ce qui, je veux dire. L’autre homme fort de cette direction, puisque nous sommes deux femmes chefs de département depuis, (une des services de la direction dont le cinéma). Donc y a notre directeur qui est un monsieur, et puis donc (un autre service de la direction) qui est dirigé par un autre homme. Donc, lui était suffisamment fort pour s’éviter d’être, la poubelle. Mon directeur donc. Bon ayant le département, etc. Et donc moi je suis devenue poubelle. C’est-à-dire que, si vous voulez c’est toutes ces choses qu’on doit faire dans une direction et que, soit le directeur ne veut pas faire, soit son assistance ne veut pas, donc il faut que ça se fasse. Vous savez bon, tous ces petits zinzins qui demandent du boulot. La logistique. L sécurité, etc. Donc en plus de mon travail, ben j’ai fait poubelle. Donc, si vous voulez ça s’entassait, ça s’entassait. Donc, j’avais beau dire, beau faire, ça allait pas. Donc ça n’allait jamais assez vite, jamais assez bien, etc. Et puis, finalement, c’est vrai que j’étais, jusqu’en 2003, 2004, assez attachée. J’avais pas, si vous voulez, cassé le lien. Donc je pense que ça se sentait et que ça a été exploité. Je n’avais pas coupé le cordon avec cette activité, que j’avais créée, portée, etc. Et puis finalement y a eu une opportunité, de département, de, comment dire, de de. Y a eu une, vacante pardon. Au poste de chef de département au (un autre service), et donc j’ai postulé. Ce qui a été une grande, comment dire, surprise à (EC), parce que moi je suis complètement amalgamée à l’activité cinéma. Que je le veuille ou pas, si vous voulez, c’est une symbiose hein. Donc je suis madame cinéma. Et donc, en tous les cas j’ai montré que je pouvais faire autre chose. Ça s’est pas fait. Je sais que mon directeur s’y est opposé. Je sais pas très bien pourquoi. Donc ça c’était fin 2004. Donc dans la foulée, bon j’étais pas très en forme. J’ai fait un. Donc nos difficultés étaient, si vous voulez plutôt des difficultés un peu de fonctionnement. Mais c’était pas suffisamment, c’était pas grave, c’était pas. Bon c’était pénible mais c’était pas, grave. Moi je suis plutôt du genre à assumer mes responsabilités, et à dire quand ça va pas. Donc si vous voulez, ça se faisait comme ça, mais. Voilà, donc bon je veux dire ça se faisait. Après j’ai fait un bilan de compétences, parce que bon, petit à petit, je me suis amenée à me dire, il faut que je me décroche de cette activité cinéma et cetera. Et puis on est arrivé donc à la fin de ce bilan de compétences. Donc ça devait être en gros, printemps 2006. Et puis, je me suis dit bon ben maintenant il faut que je cherche un boulot. Bon j’ai 54 ans c’est pas très simple. Enfin, j’ai 54 ans aujourd’hui. Donc y a deux ans j’en avais 52. Bon. Je me suis dit, il faut commencer à chercher quelque chose. Donc il faut quand même savoir qu’entre temps je n’ai pas été augmentée du tout. Donc j’étais la plus mal traitée dans cette direction.

Depuis 2001 ?

Depuis 2001. Donc. Et encore, en 2000, j’avais été augmentée mais, ça avait été illégal. On m’avait filé sept points, alors que c’était illégal, qui était un reliquat de ma nomination sur le département trois ans avant. Bref. Donc, j’étais la plus ancienne de la direction. C’est moi qui avait le plus gros budget, c’est moi qui avait la plus grosse équipe. Donc j’étais la plus ancienne. Et, en plus je faisais poubelle mais, j’ai jamais été augmentée. Enfin si, j’ai eu 400 euros, je crois, en 2004, voilà en prime. Je sais pas très bien pourquoi d’ailleurs, mais bon j’ai eu ça. Enfin pendant ce temps y a une énorme différence de salaire avec mes collègues, surtout mon collègue masculin. Je sais puisqu’y a un papier, qui m’est arrivé alors que j’aurais pas dû l’avoir. Quelqu’un de, l’assistante n’avait pas tout, caché dans la photocopie. Donc on voit une énorme différence de salaire. Donc, voilà. Et donc on est arrivé en 2006. Donc autant vous dire que moi si vous voulez, mon travail i est sanctionné par des. Alors là du coup on va arrivé à l’autre partie qui est rapport, si vous voulez au travail

Allez-y

Ça va se mélanger, mais c’est pas grave. Donc. Je pense que la chronologie est intéressante. Et donc, c’est vrai que moi mon activité, elle est assez simple à cerner, parce que j’ai des objectifs, bon j’ai des missions, des objectifs, j’ai des indicateurs. Et moi j’ai des indicateurs qui sont très concrets, qui sont des indicateurs de fréquentation. Ça passe ou ça casse hein. Moi tous mes indicateurs, si vous voulez, ils étaient à la hausse. L’activité n’a jamais aussi bien marché. Elle était en croissance depuis 2003. Bon. Je veux dire, à tout niveau, que ça soit, la promotion à l’extérieur, enfin la médiatisation à l’extérieur, la fréquentation du public, la reconnaissance des professionnels, bon. Donc j’arrive à l’été 2006, et là bon j’ai mon entretien individuel, avec mon directeur. Qui se passe finalement assez bien. Donc, assez bien. Il me dit à la fin de l’entretien, on était en juin 2006, que ben finalement quand même cette année il va m’augmenter, et cetera. Donc moi je demandais quand même chaque année, pour mes collègues. Enfin au début je parlais que de mes collègues. Après j’ai fini par parler de moi parce que, j’ai vu que si j’en parlais pas ça viendrait pas. Donc, donc il m’a dit qu’il allait m’augmenter, bon. Donc j’étais plutôt contente. Mais bon j’ai toujours été méfiante envers cette personne depuis 2001. Et aujourd’hui d’ailleurs je m’en félicite. Et puis, fin octobre 2006, donc. C’est ça, fin octobre 2006 je reçois un petit mail, de la DRH. Donc un petit mail, absolument pas explicite, disant que, voilà, j’aurais un entretien avec mon directeur et (le nom du DRH), le 23 octobre 2006. Donc, je n’étais absolument pas tranquille. En me disant qu’est-ce qui se passe ? Donc, on peut toujours trouver des trucs, mais je veux dire si vous voulez. Donc je me suis un peu raisonnée, en me disant, bon, c’est vrai que j’avais. On avait vu que j’avais voulu, postuler au (un autre service), on a vu que j’avais fait un bilan de compétences. On avait dit lors de cet entretien individuel du mois de juin, que, est-ce que j’étais ouverte à d’autres choses, oui. Et qu’il fallait voir avec la DRH comment, quelle piste on pouvait, bon et cetera. Donc, je trouvais que c’était un peu une drôle de méthode parce que. Mais enfin je me suis dit peut-être que c’est ça. Et puis, donc 10 jours avant le rendez-vous

Vous interprétez ça comme, une attention particulière, une vigilance, qui se disait tiens peut-être que cette personne si elle postule là, c’est, si elle fait telle démarche, y a quelque chose qui va pas ?

Vous voulez dire quand j’ai reçu le mail.

Quand vous expliquez, quand ils ont vu que j’avais postulé au (un autre service)

Oui. Oui oui. Je me suis dit tiens. Oui ils se sont peut-être dit ben tient finalement, ben on va la recevoir, elle a peut-être envie de bouger, et cetera ? En fait, au fond de moi, je savais que c’était pas ça. Je savais que c’était beaucoup plus grave que ça. Et donc. Il faut savoir aussi que comme je suis au forfait, donc je ne badge. Enfin je badge au début et à la fin. Donc pour que vous comprenez bien comment ça se passe. Donc si vous voulez, le badgeage est censé dire, les jours où on est là ou on n’y est pas. Enfin, c’est une manière de. Si vous voulez ça sanctionne pas notre, temps de travail ou autre. C’est une manière de dire on est là ou pas. Et en plus c’est explicite parce qu’on a signé un avenant pour ça, expliquant bien, que compte tenu, pour les chefs de département, qui sommes. Nous sommes au forfait. Que compte tenu de la durée de, enfin du degré de responsabilité, de l’autonomie dont on jouit, et cetera donc. Je veux dire on est au forfait mai qu’y a pas d’horaires affectés. Donc mon directeur me dit, voilà. Et comme j’ai toujours été très très méfiante, chaque fois que j’avais un rendez-vous à l’extérieur, qui était soit la matinée soit à l’extérieur. Et d’ailleurs je suis la seule à faire ça dans cette direction. C’est d’ailleurs étonnant que la DRH ne s’en soit jamais, étonnée. Si vous voulez je fais signer à mon directeur, un papier. Parce que j’ai toujours été méfiante, en me disant, qu’est-ce qui va se passer ? Donc, une semaine avant ce rendez-vous, mon directeur me dit, vous savez, vous savez pour le rendez-vous de la semaine prochaine, 10 jours après, voilà (le nom du DRH) est très remonté contre vous. Alors je lui dis ah bon et pourquoi ? Voilà. Parce que, parce que, en fait, voilà, vous ne faîtes pas vos horaires, et cetera. Je lui dis ah bon ? C’est quoi ce. Oui oui, d’ailleurs, il m’a donné les dates, alors voilà, il faut que, pour vos rendez-vous extérieurs, donnez-moi les papiers du tant tant tant et tant. Il m’a dit je les ai pas gardés. Vous devez les avoir. Finalement j’avais tout. Ok. Et donc je lui dis. Je luis dis oui mais alors. Il me dit apportez-les moi tout de suite. Donc je lui apporte. Et je lui dis, ben écoutez si la réunion doit porter là-dessus, je vois pas l’intérêt de faire une réunion là-dessus. Puisque voilà les papiers, vous les transmettez. Oui mais enfin vous savez, il est très remonté contre vous. Voilà, vous faites pas vos heures, et cetera. Alors, mais des soirs je partais à cinq heures. Et quand je partais à cinq heures, j’estimais que j’avais pas à faire un papier, parce que, à l’époque, si vous voulez je. Moi habitant Boulogne, (l’EC), le temps où elle était, travaillant beaucoup avec (deux autres villes proches), si vous voulez, c’était plus simple pour moi, quand je faisais un rendez-vous à cinq heures et demie. Je partais à cinq heures, je rentrais chez moi à huit heures, mais bon je refaisais pas un papier pour dire. Donc, voilà. Donc, dans la semaine qui précède, il en parle à mon ami. Alors je vous raconte ça, là ça va être un tout petit peu long puis après, de toute façon, ça éclairera sur tout le reste. Donc dans la semaine qui précède, donc cet entretien. Il sait que je suis très proche de mon autre collègues, chef de département,(un autre service de la direction). Et donc, il lui dit, je suis très inquiet pour Claude, elle risque gros. Elle se rend pas compte de ce qu’il lui arrive. A cause de ces horaires. Il savait que de toute façon, elle me le dirait. Donc évidemment dans la semaine, j’étais pas tranquille. Donc je vais voir un collègue directeur. Et je lui dis, comment est-ce que tu vois les choses ? Voilà. Je le sens pas très bien. Il me dit, moi non plus. Il me dit, surtout tu restes calme, tu ne signes rien, et tu tu essaies surtout de pas donner prise et cetera. Donc j’y vais. C’était un lundi matin neuf heures trente. Donc (nom et prénom du DRH) me voit dans le hall. Bonjour Claude, comment ça va ?! Mais oui ça va ! Entrez, entrez ! Bon. Et là, donc en face de moi, j’ai donc (prénom et nom du DRH) et mon direction (ses prénom et nom). Et en fait là, ce que j’ai su après, mais bon je suis un peu trop naïve, c’est qu’en fait j’aurais pas dû accepter de rester. Comment ça s’est passé, vu comment ça s’est passé, au bout de trois minutes, j’aurais dû me lever et partir. Or je suis restée. Donc ça a duré une heure, une heure et quart. Donc, voilà, (prénom et nom du DRH) m’a dit tout de suite, voilà on vous reçoit parce que ça n’a que trop duré. Cette situation dure depuis des années. De toute façon c’est porté par la direction générale. On peut plus vous faire confiance. D’ailleurs c’est quoi ces horaires ? Et là il m’a fait, ce que moi j’appelle la danse du scalp. Un truc, hallucinant, comme on voit dans les mauvais films. C’est-à-dire, humiliations, machins. Il était complètement, complètement, excité, complètement. Voilà, quand je regarde les horaires. Donc en fait il avait calculé mes heures d’arrivée sur une semaine type, en septembre mes heures d’arrivée, mes heures et cetera. Il avait imaginé que j’avais fait j’sais pas quoi, parce que donc il s’en servait. Parce que, si je suis à (EC) de telle à telle heure c’est que je travaille. Et donc il avait multiplié par cinq et il trouvait trente deux. Donc j’essaie de lui dire, et interdiction de parler. Donc, donc, donc je fais trente deux heures. Et puis qu’est-ce que c’est que ça Claude ?! Et où est-ce qu’on est ?! Et vous comprenez bien ma petite Claude, trente deux heures, c’est pas du tout l’aménagement du temps de travail, nous on a signé na na na ! Et où est-ce qu’elle se croit ?! Et cetera.

Et votre directeur ?

Donc mon directeur disait rien. Un tout petit peu gêné mais il disait rien. Lui il a été, grandiose, mais vraiment grandiose. Ça a été ça, tout le temps. Alors, donc je pouvais toujours pas parler. Donc, il me dit que, ben ça va pas du tout, et que donc dans ces cas là, on est là pour trouver des solutions ! Et que, et d’ailleurs où j’étais tel jour à telle heure ?! Donc, ben j’essaie de répondre. Je dis que, que, que je peux pas lui dire mais que je lui dirai après. Parce que là. Donc, il se tourne vers mon directeur. Donc il fait un parfait numéro. Et donc mon directeur. Alors bon, rien de grave. Je rends des notes. Alors justement, cette semaine-là. C’était un vrai mensonge ! Parce qu’il avait rendez-vous à, mon directeur avec le directeur général le vendredi. Je lui donne une note le lundi en lui disant comme ça vous pourrez réagir, et cetera. Donc lui il dit exactement le contraire. Il dit, ben ouais, quand je lui demande des notes, elle me les rend au dernier moment ! Regardez vendredi ! Que des choses qui étaient, donc on pouvait prouver le contraire. Alors je me dis, tiens le choc. Donc, voilà. Donc, et puis bon, et puis, ils y vont. Alors je sais plus quoi, mais c’était des choses, je peux même pas dire. Enfin après, je les ai vite compris en ressortant, mais bon. Je je. Et donc, (nom du DRH) à la fin, reprend la main et dit, bon ben maintenant. Alors au bout de trois quarts d’heure de trucs pas possibles. Et il me dit bon ben maintenant voilà donc, de toute façon dans quinze jours. Donc vous n’êtes plus chef de département, on peut plus vous faire confiance. Donc, cette situation va se régler dans les quinze jours, et donc voilà. Donc on voudrait savoir, qu’est-ce que vous avez l’intention de faire ? Tout en sachant que nous, ne nous poussez pas à des grandes extrémités parce que, nous ne voudrions pas en arriver à des choses beaucoup plus difficiles, vous voyez ce que je veux dire. Mais bon, si vous de votre côté, éventuellement vous trouviez autre chose, et cetera. Alors je lui dis. Donc là là j’ai la possibilité de m’exprimer. Donc je lui dis que je suis très étonnée de cet entretien. Je me tourne vers mon direct. Non je me tourne vers lui en lui disant que, un, moi j’ai absolument aucun problème pour, justifier mes horaires. Que, la je peux pas lui répondre présentement sur, j’sais pas quoi, 15 septembre, mais que je peux tout à fait. Que je peux, faire justifier par tous les, par tous les personnes chez qui j’étais, où j’étais et jusqu’à quelle heure. Non non c’est trop tard, c’est du passé. Donc je lui dis, on peut aussi convenir d’un autre système, pour l’avenir, si vraiment, ça comptait pas. Non non trop tard, c’est du passé. Et puis je me tourne vers mon directeur. En lui disant écoutez je suis quand même très très étonnée de ce que vous me dîtes parce que, un, on a fait un entretien individuel où vous me dîtes que vous allez m’augmenter. Deux, j’ai de votre part des mails de félicitation, de votre part. Je parle même pas du DG, du président qui m’ont félicitée. Devant mes collaborateurs, ils m’ont félicitée. Donc je lui dis, je comprends pas. Alors il essaie de rattraper le coup, en disant deux trois petits trucs et tout. Mais que bon moi, j’attaquais le tout, le DRH donc reprend la main, en me disant mais de toute façon. AH oui et puis, de toute façon, et puis en plus vous vous permettez de refuser les propositions d’évolution qu’on vous fait. Je me suis dit c’est pas possible, je suis vraiment, ils ont dû se gourer de personne ! Enfin, à l’instant, je me suis dit. Mais attendez, j’ai jamais rien reçu. Alors il me dit, ah bon ? Et tel poste et tout. Et j’avais su par quelqu’un qui, un soir, entre deux, allait quitter la DRH, m’avait dit, est-ce que vous seriez pas intéressée par ce poste, je sais que vous avez des difficultés avec votre DRH. Vraiment un truc. Bon. Donc. Enfin, j’ai jamais rien reçu de. Donc, et il me dit, vous partez. Donc de toute, on vous recontactera et tout. Alors je sors de là, complètement assommée. Donc je vais voir mes collègues. Et je leur dis, voilà, je vous raconte ce qui s’est passé parce que je suis pas sûre dans quinze jours d’être encore là. Mais le meilleur service que vous puissiez me rendre, c’est de ne rien dire, parque que je comprends pas d’où ça vient, et il fait que je comprenne comment ça fonctionne. Donc, est-ce que vous pouvez m’aider mais vous ne dîtes rien. Le lendemain, on avait une réunion de programmation audiovisuelle avec mon directeur. Donc mes collègues. Mes trois collègues chargés de formation et ma collègue chargée de com. Quatre femmes. Voilà. Donc, on me dit, Claude, vous nous demandez un exercice difficile, mais bon on est capable de le faire. Donc on y va. On se trouve autour de la table, avec mon directeur. Qui les sonde. Et qui leur dit, ça va ? Vous avez pas l’air de bien aller. Si. Alors il les regarde tout. Vous avez l’air, vous avez pas l’air d’allez ? Vous m’en voulez de quelque chose ? Alors, ils disent ben pas du tout. Et comme il les titillait, encore plus, y en a une qui lui dit ben, pourquoi on a des raisons ? Non non. Bon ben alors, travaillons. Donc on commence. Et là, tout le monde entend, Claude. Alors on était le 24 octobre. Claude, vous ferez ça à Noël. Pour la programmation de l’été prochain, il faudra pas qu’on fasse ci. Claude, faudra faire ça, voyez avec vos collègues, et cetera. Tout le monde joue le jeu. Le lendemain donc j’ai une réunion. Ça ça devait être le matin. L’après-midi j’ai une réunion, de direction, donc avec ma collègue chef de département et amie avec qui je l’avais raconté, plus l’autre chef de département. Et puis l’assistant de mon directeur. Et là le directeur, j’sais pas on devait rendre des trucs. Claude, c’est toujours la première à rendre ses documents, toujours, toujours. Ah oui de toute façon les résultats on était sur les indicateurs bon. Le cinéma ça n’a jamais aussi bien marché et cetera. Ça a été tout le temps comme ça dans toutes les réunions qui ont suivies de semaine en semaine. Donc quatre jours après, à la fin, fin octobre, donc là, je devais partir en congé. Les deux deux jours, on avait pas des projets très très précis. Donc une semaine après, on me, l’assistante me fait passer un message en me disant est-ce que tu peux faire l’intérim du directeur ? Donc je vois avec mon mari qui me dit oui oui, au lieu de partir lundi mardi, puisqu’il devait y avoir un jour férié au milieu. Ben d’accord, jeudi vendredi tu fais l’intérim. Donc je fais l’intérim. Et je me dis, puisque je suis si nulle, si et cetera. C’est pas. Le DG va dire non. Enfin, je me disais. Ah pas du tout. Donc je fais l’intérim de mon directeur. Du tant au tant, et cetera. Donc je commence à imprimer. Je commence à rechercher tous les autres mails que j’avais fait, des mois et des années avant. Et là je commence à me constituer un dossier. Et puis donc je fais l’intérim. J’ai la signature, de mon directeur. Et puis, le DRH m’avait déjà dit que c’était lui qui se mettrait en. Donc (prénom et nom du DRH) qui de toute façon, me ferait signe pour, pour la suite. Donc moi évidemment je bouge pas. Et puis quinze jours après, je reçois un mail de sa part. Il était d’une mauvaise foi, totale, mais finalement ça m’a servi. Un mail très énervé, où il me dit, madame, je vous avais demandé de prendre contact (le prénom et le nom de la responsable de la formation à la DRH), je constate que vous ne l’avez pas fait. Je vous demande de le faire dans les plus vifs délais, nien nien nien nien nien nien. Sans rien et cetera. Donc je prends contact. Et alors là, je. Donc j’ai un rendez vous avec (prénom et le nom de la responsable de la formation à la DRH). Qui est quand même chef du département, comme moi. Je comprends bien qu’elle a pas un rôle facile à faire mais enfin. Enfin en même temps elle est chef de département, je suis son homologue. Je trouvais qu’y a quand même une manière. Donc elle me reçoit. Je m’étais préparée à tout. Parce qu’entre temps ce que j’ai oublié de vous dire, c’est que j’ai la chance d’avoir une famille, donc. J’ai une famille, très soudée. J’ai des collègues, qui m’ont énormément aidée. Je pense que j’aurais pas tenu le choc. J’ai une équipe qui m’a énormément soutenue. Et y a eu un réseau, à l’intérieur de (EC), qui tout de suite s’est mobilisé pour moi. Des amis proches, et qui se sont mobilisés. Sinon j’aurais pas tenu. Et puis ma psy que je suis retournée voir parce que c’était vraiment trop dur. Donc. Donc, je vais à ce rendez-vous. Avec les conseils qu’on m’avait donné. Donc de tout noté et cetera. Et alors là, j’avais beau lui répéter. C’est-à-dire qu’on est toujours, très surprise, très surpris. Donc, elle me, voilà bonjour. Et elle me dit, voilà, je voudrais savoir ce que vous avez compris de l’entretien ? Alors je lui dis, écoutez je comprends pas votre question, je comprends pas ce qui y a derrière, est-ce que vous pouvez. Alors elle me dit, ben écoutez c’est pourtant très clair. Vous savez très bien pourquoi on se voit. Suite à une rendez-vous. Alors elle joue sa maîtresse d’école. Avec (prénom et nom du DRG) et (prénom et nom du directeur). Et donc je voudrais savoir ce que vous avez compris de cet entretien. Ben je dis rien, rien. Comment rien. Je lui dis écoutez moi je comprends pas. Donc. Oui, enfin, c’est quand même très simple. Vous n’êtes plus chef de département et on est là, on est là aujourd’hui pour vous trouver un poste. Alors je lui dis ah bon, mais je comprends pas. C’est quoi la raison ? Alors elle me dit, enfin c’est très simple, le motif c’est que vos résultats. Non vos. Oui vos résultats, ne correspondent pas aux attentes de votre directeur. Alors je lui dis, mais écoutez, moi je sais pas, en tout cas les attentes de mon directeur je. Moi en tous cas mes résultats ils sont, ils sont sanctionnés par des indicateurs, chiffrés, dont je rends compte. Donc je commence à lui expliquer, rapidement, ça l’énerve. Je vois bien que ça l’énerve. Elle me dit écoutez, en tous cas, c’est comme ça, donc où est-ce que vous vous voyée ? Et elle attend. Alors je me suis dit bon là je vais essayer de faire la gourde parfaite. Donc je lui dis, écoutez ben moi je me vois nulle part. Oui enfin bon, de toute façon, faut bien que vous vous voyée quelque part, puisqu’on est là pour trouver des solutions. Alors bon. Je trouvais bizarre. Mais enfin. Donc je lui dis, ben écoutez moi j’en sais rien. Bon. Et là pendant une heure on a un peu joué au chat et à la souris, et ça a donné, bon ! Alors je regarde l’organigramme. Ah ! chez un tel. Alors que cette personne faisait même plus d’audiovisuel depuis des années. Donc, ben oui, ben vous pourriez être là. Alors là vous pourriez être ben chef de, chef de. Ah non pas chef, chargé de programmation, senior. Où là j’étais chargée de production, expert. Alors que c’est pas du tout le même boulot, la production, la formation. Bon. Alors on a deux pistes ! Elle était, alors là je la voyais très contente hein. Moi je sortais des directions. Je disais alors (un nom de direction) peut-être. Ah oui oui à la (nom du service), vous voyez qui ? Et moi je disais j’sais pas, un tel. Ah oui oui, elle fait du cinéma ?! Alors je dis, ben je crois bien. Et en fait j’ai su après que cette personne. En fait on me mettait là où chaque fois un chef de département avait demandé donc à la DRH, si vous voulez, des collaborateurs en plus. Et moi en fait si vous voulez j’étais là, bouche-trou. Et donc après, elle était très contente, parce que donc elle avait trouvé cinq pistes. Donc elle me dit, voilà, ben écoutez, voilà, on a cinq pistes. Vous voyez autre chose ? Alors je lui ai dit que non. Et elle me dit, bon maintenant il faudrait quand même que. Alors faut que vous alliez sur internet. Parce que y a beaucoup d’informations sur les métiers. Donc vous regardez, sur les métiers, puis vous allez voir les gens, vous les questionné. Je lui dis ah bon ? je vais voir les gens, comme ça ? Rien n’est officiel. Faudrait que vous m’aidiez. Bon. Oui oui, de toute façon je vais vous aider, je reviendrai vers vous, et cetera. Et alors après. Après elle me dit. Mais, de toute façon. De toute façon on se revoit. Je lui dis oui mais j’ai pas mon agenda, exprès. Donc je lui dis que j’ai pas mon agenda. Elle me dit ben de toute façon, c’est pas pressé, quinze jours trois semaines. Je luis dis ah oui oui dans quinze jours je peux pas, dans trois semaines, oui, d’accord, ben rappelez-moi. Et puis évidemment quand je suis partie, je suis allée voir un avocat. Spécialiste de droit du travail. Qui m’a dit qu’il était temps que j’arrive parce qu’en fait, je commençais à descendre du cocotier. Et je les accompagnais dans leur démarche. Et comme c’est un très très bon, si vous voulez, immédiatement, il a fait une lettre. Il a pas fallu lui expliquer, longtemps. Donc il a fait une lettre, qui a tout bordé, qui les a coincés de partout. C’est-à-dire que, un, j’ai un avenant, donc, que bon, voilà. J’ai un avenant normalement. Parce qu’en fait, ils divisaient si vous voulez, ma ma capacité de travail, où je travaillais, en fonction de mes horaires. Donc il a rappelé, ce qu’y avait dans l’avenant sur mes conditions de travail. Deux, il a rappelé que j’étais pas augmentée depuis des années, et qu’y avait un problème au niveau de la parité. Que trois, bon j’avais des bons résultats. Que quatre, on m’avait dit qu’on m’augmentait. Augmentation que j’attends depuis longtemps.

Des faits

Voilà. Donc tout bien. Et à la fin il disait mais que bien sûr, si on maintenait la décision, que j’étais ouverte à d’autres postes, à la condition que ça soit pas une rétrogradation, sanction, et cetera. Et là donc, je. Là je vais être aussi encore détaillé, et puis après ça va, ça va très vite s’arrêter. Donc, à la suite de ça, si vous voulez. Parce qu’après, une fois que vous aurez compris ça, et vous allez pas être pas au bout de vos surprises, vous comprendrez pourquoi aujourd’hui ça va pas du tout (rire). C’est qu’en fait, à la suite de ça. Donc on arrive en novembre 2006. Alors ça je l’ai su bien après. Parce qu’après j’ai, j’ai recollé les morceaux. Mais c’est que quatre jours après. Alors attendez, non là je dis une bêtise. Donc je donne ma lettre. Donc je l’apporte. Donc je porte une lettre. J’adresse cette lettre à mon directeur (prénom et nom du directeur), copie (prénom et nom du DRH). Et je dois les porter. Donc, j’ai le courage de la porter chez (prénom et nom du directeur), surtout qu’il est pas là. Mais j’ai pas le courage de l’apporter chez (prénom et nom du DRH). Donc ma collègue, une des mes collaboratrice qui est déléguée du personnel. Je lui dis. Et que je connais depuis 84. Je lui dis, est-ce que vous auriez pas le courage. Et elle me dit, oui oui bien sûr. Y a pas de problème. Donc elle y va. Et puis bon, elle tombe sur (prénom et nom du DRH). Et donc elle dit ah ben tiens je devais la remettre et tout, vous êtes là, je vous la remets. Sauf que lui il l’a vu pas comme (prénom et nom de sa collègue), en l’occurrence ma collègue, mais comme déléguée du personnel. Donc il a dû se dire, ouah elle est en train d’ameuter tout le monde. Alors que moi j’avais pas pensé à ça. Lui, qui est pas sot, très vite, il comprend que, qu’y a un problème.

Bien sûr

Voilà. Ce que j’ai su après, c’est qu’y a des gens de la DRH qui se sont mobilisés, en me disant mais comment, Claude (et son nom de famille), c’est une preuve de grande professionnelle ! Elle fait ci, elle fait ça ! Et cetera et tout, bon. Donc qu’est-ce qu’il fait ? Lui, ça c’est lui. Ce que je sais, mais que j’ai su quatre mois après, c’est que, dans la semaine qui suit la remise de cette lettre, il a une opportunité, (prénom et nom du DRH). Il assiste à une réunion où y a le DG, le président, et tous les directeurs. Et normalement, il parle jamais parce que si vous voulez, c’est des, ça ne parle que de projets et cetera et il a rien a dire. Et là, on me rapporte, que, y avait une discussion sur, de la logique de projets, d’espaces et cetera. Et tout d’un coup il dit, ben moi je vais vous raconter une anecdote. Moi aussi j’ai une anecdote sur la logique. On me dit, tu te rends compte, tout le monde le regarde, parce qu’il ouvre jamais la bouche. Moi aussi, sur la logique. C’est pas des projets d’espaces mais j’ai une anecdote justement qui a rapport avec la logique. Figurez-vous que récemment, j’ai été sollicité par un directeur, bien entendu je ne vous dirais pas lequel. La personne qui est concernée peut se reconnaître dans la salle. Et donc, bien entendu, cette personne, qui est là depuis, dans la maison depuis très longtemps, qui est un cadre, plutôt bien perçu, et cetera. Est à la limite de la mise à pied. Et j’apprends concomitamment que, cette personne, et bien, devait être augmentée par son directeur. Alors vous voyez, aussi, la logique. Donc et ben moi aussi j’ai cette anecdote. Alors, évidemment, tout le monde, se demande qui c’est. La personne qui me le rapporte, je lui dis ben en fait c’était moi (rire). Et il me dit ben oui maintenant je comprends mieux, mais non personne n’a compris. Et il me dit donc qu’il s’est servi de cette tribune pour s’en dégager. Je lui dis, ben oui c’est ce que je comprends au travers de ce que tu me racontes. Donc, mon directeur. Et puis il montrait que, bien sûr, il attaquait le directeur. Après donc mon directeur. Donc voilà. Donc vous directeur il avait reçu sa lettre. Donc évidemment on a des réunions. Et, je sentais que de toute façon il voulait me retenir. Donc j’arrive à échapper à une ou deux réunions, mais pas à la troisième. Et à la fin il me dit Claude, est-ce que vous pouvez rester ? Voilà. Et il me dit voilà, j’ai une lettre à vous remettre, je vais la lire. Alors je lui dis écoutez, si vous avez une lettre à remettre, vous me la remettez, mais vous avez pas besoin de me la lire. Si si je vais vous la lire. Alors je lui dis, écoutez, je la lirai, vous me la remettez. Donc. De toute façon tien ne m’a été épargné. Donc, j’étais debout. Quand il a vu, qu’il a fallu que je lui dise, que vraiment je voulais pas la lire pour la quatrième fois. Donc il l’a sorti de son caisson, il a sorti la lettre, il l’a relu. Moi j’attendais debout. Il a relu. Tac tac. Il a signé. Il l’a éventée, comme ça. Il a dit, ah je crois qu’il faut que je fasse des photocopies. Il a appelé son assistante. Elle est partie avec la lettre comme ça, elle est allée faire des photocopies. Moi j’attendais debout, à côté. Ensuite, elle est revenue. Donc, il l’a pliée entre trois. Comme ça. Il m’a dit, il faut que je l’a plie. Donc il l’a pliée. Il faut que je la mette dans une enveloppe. Donc il a pris une enveloppe. Il a mis son nom. Moi j’attendais toujours. Donc il me l’a donnée. Et il en a gardé une copie. Donc je suis partie. Donc j’ai lu sa lettre. Et donc, là, la réponse. Il me répondait. Il maintenait, si vous voulez en gros, ce qu’ils avaient dit sur. Ça m’a énervée mais en fait c’était très bien, parce que finalement, y avait enfin la, une preuve de quelque chose. Donc, je l’envoie à l’avocat. Qui boom, par retour du courrier, me renvoie un message. Alors beaucoup plus court. J’sais pas, dix lignes, en me disant que bon, effectivement il répondait à côté. Que, que que c’était. On maintenait note position. QU’on allait par redire ce qu’on avait déjà dit et cetera, qui ne changeait rien. Mais que. Et que, on rappelait que, on était ouvert à des propositions écrites, et qu’on serait vigilant pour que ce ne soit pas une rétrogradation, sanction. Donc là, je, pareil. Deuxième lettre. Donc la deuxième bon, je l’apporte. Chez (prénom et nom du DRH). Et je rapporte la deuxième à mon directeur.

Donc là c’est vous qui l’avez apportée

Voilà. Donc là c’est moi qui l’ai apportée. Et là mon directeur. Alors, entre-temps, à chaque fois, je suis toujours, bien, j’ai toujours des très bons résultats, et cetera. Et tout. Donc là on arrive à peu près, avant Noël.

Et avec vos collègues, vous êtes alors toujours proche ?

Donc mes collègues, ça va, voilà. Donc, tout le soutien. Et là mon directeur me téléphone et me dit, écoutez. Alors. Premier appel. Vous comprenez, avec vos lettres. Non c’était pas par téléphone. C’est un soir, à la sortie d’une réunion, il me dit, voilà je souhaiterais qu’on parle. Alors je lui dit ben écoutez si vous avez des choses à me dire, sur ma situation, écoutez vous m’écrivez. Non non je veux qu’on parle, et cetera. Alors, comment vous refusez de parler avec votre directeur ? Je lui dis, je refuse pas de vous, de vous parlez quand il s’agit de mon travail, mais si il s’agit de ma situation, je veux dire, c’est par écrit. Il me dit. Alors il se rapproche de moi, il me dit, si vous continuez, comme ça, avec vos lettres, faites gaffe, il va vous arriver des bricoles, ou j’sais pas quoi. Donc j’écris à l’avocat, menace. Et puis, donc il répond. Donc il répond. Donc deuxième lettre, je sais plus ce qu’il raconte, sur la deuxième lettre. Et, donc. Moi. Alors je veux dire moi je passais mon temps. Si vous voulez les difficultés que j’avais c’est que j’ai un collaborateur qui lui est en lien avec la DRH, a été absent pendant deux mois et demi. Et j’avais compris que la DRH était sur moi et que, tout ce que je faisais pas, je savais que j’étais, complètement exposée. Donc là, j’étais en lien avec la DRH, par mon boulot. Et j’étais. Donc il fallait vraiment pas que je fasse un faux pas. Donc j’avais les warning, en permanence allumés. Et toute mon énergie était, passée à ça. Donc. Alors ce qui se passe aussi, c’est que juste avant Noël, donc mon directeur me dit, oui mais. Il me téléphone un jour et il me dit je voudrais avoir un entretien avec vous, de manière confidentielle. Entre temps, il était allé voir, deux directeurs, et il leur avait dit que, en fait, il me protégeait de la DRH, et que, il fallait qu’ils me trouvent une place, et que j’allais aller les voir, et que tout ça, ça allait s’organiser. Donc, même moi si j’en avais très envie, évidemment j’y suis pas allée. Et donc toute sa stratégie ça a été de me faire accepter ça. Donc un jour il m’appelle et il me dit, voilà, je voudrais avoir un entretien confidentiel avec vous. Alors je lui dis, ben écoutez je vous écoute. Alors il me dit, voilà, en fait je voudrais vous expliquer. Je vous protège de la DRH. Alors comme on était au téléphone je lui dis, attendez je trouve que vous êtes gonflé. Vous me dîtes que vous me protégez de la DRH, vous m’avez envoyée au charbon, sur la base de choses absolument fausses en octobre. Et là en décembre, vous me dîtes que vous me protégé de la DRH. Oui ! Mais c’est une stratégie ! Et cetera. Il faut absolument, deux directeurs, et cetera et tout. Et je pense qu’il avait dealer avec le DG. Je pense qu’il avait un ultimatum. Parce qu’on devait lui dire, bon maintenant ça commence à suffire avec cette histoire, faut arrêter. Donc. Je pense qu’il avait dû dire, non non mais moi je vais la faire accepter, elle va aller à gauche, à droite. Moi évidemment, je tenais bon. Et puis juste avant Noël, donc 2006. Il m’appelle. Et l’avocat me dit, vous êtes obligée de vous rendre à un rendez-vous avec le directeur. Donc j’y vais. Je sors mon calepin. Il me dit ah vous allez prendre des notes, donc bon je vais faire attention. Alors moi j’avais la tête baissée, donc j’écoutais. Et alors ça a donné ça. Ça a donné, voilà, je sais pas pourquoi on en est arrivé là. Peut-être que c’est, ça fait longtemps que vous faîtes ce travail. Alors il attendait que je réponde. Moi je répondais pas. Donc, quand, quand y avait un blanc je levais la tête. Et puis à un moment donné j’entends, mais voilà, je suis très content, je trouve que vous avez progressé, les résultats se sont améliorés. Subitement en un mois. Donc, voilà. Donc je suis, je suis prêt à revenir sur mes conclusions. Mais en même temps, je suis allé voir deux directeurs. Ils ont des propositions à vous faire. Je sais pas si ça va vous plaire. Enfin tout comment ça. Pendant deux heures. Et puis à la fin il s’arrête. Donc moi je me lève. Enfin, j’allais me levée. Et puis il me dit. Et puis je prends mes affaires, pour partir. Donc il me dit, mais vous partez ? Alors je lui dis, ben oui, je pars, vous m’avez convoquée. Visiblement vous avez fini de me dire ce que vous aviez à me dire, donc moi je pars. Mais vous avez peut-être des choses à me dire ? Alors je lui dit ah mais moi j’ai rien à vous dire, rien. Donc il me dit, mais n’empêche que j’attends votre réponse. Ben je lui dis, quelle réponse ? Alors il me dit je veux que vous me disiez que vous alliez voir ces deux directeurs. Alors je lui dis attendez, moi je comprends rien, vous me dîtes que là, vous revenez sur vos conclusions, maintenant vous me dîtes qu’il faut que j’aille les voir. Moi je sais plus où j’en suis, de toute façon il faut que je réfléchisse, c’est trop compliqué pour moi. Et là, il me dit, il me faut votre réponse tout de suite. Il devenait blême. Il était presque. Il a presque failli en tomber. Il s’est levé, il a presque failli en tomber. Donc j’ai senti que c’était cas d’urgence. Et j’ai pensé qu’il, qu’on était vendredi, et qu’il avait une deadline le vendredi. Alors il me dit est-ce que vous pouvez me donner la réponse dans une heure. Alors je lui dis écoutez je verrais mais, ppp, je suis pas sûre. Bon, je pars. Une heure après il me téléphone. Alors je lui dis ben écoutez je sais pas on verra lundi. Le lundi il me rappelle. Je lui dis j’ai pas réfléchi, je sais pas, c’est trop compliqué et tout. Et puis mardi il me rappelle. C’était l’avant-veille de Noël, là ça commençait à me prendre la tête, alors je lui ai dit écoutez j’ai rien à vous dire, le jour où vous aurez un truc écrit à me demander, là je pourrais vous répondre par écrit. Et puis du coup il a raccroché. Et puis moi j’ai dû faire entre temps ma troisième lettre qui était encore plus courte et qui disait proposition écrite soulignée. Donc ils ont dû se dire elle lâchera pas, maintenant que c’est souligné. Donc je suis partie en vacances, je me suis calmée et cetera. Quand je suis rentrée, j’avais complètement oublié, donc il m’a remis sa lettre. Mais sans faire autant de patacaisse. Une lettre, qui habillait, j’sais plus comment. Et puis les choses se sont arrêtées. Donc là on était en février 2007. Donc on a refait un entretien, en février 2007, où il a redéfinit des objectifs. Donc moi j’ai fait ce qu’il m’a donné. Donc j’étais en train de me dire que vraiment cette situation était infernale parce que bon je travaillais avec quelqu’un en qui j’avais plus confiance. En juin 2007, je suis tombée sur une bande dit d’aveugle, mouillée. Je me suis cassée le haut du bras. Donc j’ai été absente de mi-juin à mi-octobre. Et j’ai repris de mi-octobre au premier avril en mi-temps thérapeutique, et là je suis à plein temps depuis début avril. Donc, si vous voulez, tant que j’étais absente, tant que j’étais à mi-temps, ça allait. En février j’ai commencé à réangoisser à l’idée de revenir. En mars aussi. Ah oui ! Donc j’ai repris le 15 octobre. Le 30 octobre on a fait un entretien, mon entretien individuel, qui a duré deux heures vingt, deux heures vingt, sans qu’on aborde les objectifs, donc c’était pied à pied. De toute façon je savais qu’il me ferait chier, excusez-moi du terme mais c’était vraiment ça. Donc j’avais fait rapatrier des kilos de documents, chez moi. Et ça a donné, mais vous n’avez pas fait ci avec (un autre service). Je lui dis ah bon, ben je suis très étonné, on a eu huit réunions, le 12 septembre, le 25 novembre, le 4 décembre, le machin. Voilà ce qui a été dit à la première, voilà ce. Ça a été ça pendant deux heures vingt. Et au bout de deux heures, il me dit bon de toute façon il faut quand même faire ce bilan. Alors moi j’estime que vos objectifs c’est partiellement. Alors j’ai dis ben écoutez si vous voulez on peut continuer, on peut en reprendre pour deux heures, mais moi j’estime que c’est pas partiellement, et je vais vous expliquer pourquoi. Du coup, il s’est rien passé, et je n’ai jamais eu mon entretien individuel, ni de nouveau rendez-vous, ni document ni rien. C’est vrai aussi qu’entre temps le DG demandait s’il allait, pour des raisons politiques, stratégiques, qui sont pas l’objet ici, de savoir si on allait maintenir l’activité cinéma. Moi j’ai pas d’état d’âme hein, je suis pas accrochée à l’activité. Si on me dit qu’il faut la supprimer, comme j’ai dit, j’ai dit on le fait mais on le dit proprement à tout le monde et on explique pourquoi. On dit que les gens n’ont pas démérité. Donc c’est vrai qu’on a fait deux réunions avec le DG. Les choses sont pas tranchées, le DG est parti. Donc je sais même pas ce qui va se passer. Toujours est-il que moi j’ai un nouveau rendez-vous, pour l’entretien individuel, qui m’angoisse d’ailleurs, le 2 juin. Donc je vais être obligée de faire un mail à mon directeur copie (prénom et nom du DRH) pour dire que j’ai bien noté le rendez-vous du 2 juin et que je ne sais pas ce que l’on va dire de cet entretien, puisque le dernier qui a eu lieu le 15 octobre s’est pas terminé par rapport aux objectifs. Voilà bon donc je sais pas, qu’est-ce qu’on va se raconter le 2 juin ? Donc voilà, donc l’idée si vous voulez c’est que aujourd’hui moi j’ai une, j’ai aucune confiance dans mon directeur. Je sais très bien que je suis sous surveillance. Que je passe mon temps si vous voulez, une énergie colossale à faire en sorte de pas tomber dans un faux pas. Je sais aussi que mon directeur a été, a été bon, a été sur la sellette. Moi mon but c’est pas qui soit viré. Moi mon but c’est qu’on me fiche la paix et qu’on me sorte de cette direction. Je sais que la DRH est très emmerdée parce qu’ils ont pas bien géré cette affaire. Soit effectivement on allait droit au procès et ils savaient qu’ils perdaient. Soit il fallait tout de suite me déplacer. Donc aujourd’hui, moi je vais pas bien. Je vais pas bien. Et je suis toujours dans cette direction et que, ce que je voudrais c’est. Alors avec une charge de travail, mais là qui est propre de toute façon au fonctionnement aujourd’hui. Les gens sont pas remplacés. On nous demande de plus en plus de boulot sous prétexte que tout doit maintenant converger sur les opérationnels. Donc on loue des gestionnaires, tout en étant des financiers, tout en étant ce qu’on veut. Voilà, donc moi je suis beaucoup plus fragile qu’avant parce que, comme je lève toujours pas mon bras complètement j’ai toujours trois séances de rééducation par semaine. Donc j’ai demandé au médecin qu’elle écrive que j’avais toujours de la rééducation pour pas qu’on m’emmerde sur les horaires quand je pars à 17 heures. Donc moi je suis plus fragile qu’avant, donc je supporte mois bien qu’avant, et en fait je me rends compte qu’il faut que j’en supporte plus qu’avant. Et par exemple, je l’ai noté, je crois que c’était le 13 mars, ou le 23 mars je sais plus mais j’ai tout noté, quand donc j’étais pas encore revenu à plein temps. Ça y en a toujours eu mais ces deux là je les ai vraiment noté. Donc je pose une question très tranquillement en réunion de direction. J’ai pas intérêt à être agressive parce que sinon on pourra dire que comme je suis caractérielle c’est normal, donc j’ai vraiment pas intérêt à montrer quoi que ce soit. Donc je pose une question à mon directeur et j’ai comme réponse devant tout le monde, arrêtez de me harceler sinon je porte plainte. Quand je lui dis pardon ? Je veux dire vous avez un drôle de vocabulaire. Non non c’était une plaisanterie Claude. Et un quart d’heure après quand je repose une autre question il me dit arrêtez de penser que c’est toujours un complot permanent contre vous. (…). Donc voilà. Donc vous dire qu’aujourd’hui c’est bien, non c’est pas bien. Donc il me faut encore de l’énergie pour porter à bout de bras une équipe. Et aujourd’hui mon seule souhait c’est, évidemment essayer de quitter (l’EC), mais je suis pas assez bien si vous voulez pour être en position de négocier, de me vendre et cetera. Mais c’est surtout me refaire une petite santé dans une autre direction que, que ce bonhomme. Parce que mon souci. Mon souci c’est que aujourd’hui, si vous voulez ce directeur je ne sais pas ce qu’il dit au-dessus. Si vous voulez moi j’ai beau l’alimenter avec des notes et cetera, si vous voulez je comprends bien qu’à un moment donné lui, bon soit il dit que je fais pas, et on sait pas si j’ai fait ou pas, soit il me fait passer qu’une partie de l’information si vous voulez donc. Alors je vois bien qu’à chaque fois je le contrains un peu plus. Que bon je suis plus protégée aujourd’hui, d’abord parce que j’ai toujours les séquelles de mon accident du travail, mais en même temps bon, ça se réduit quand même.

Aujourd’hui la seule issue que vous voyez c’est de changer de direction ?

Oui.

Vous ne travaillerez plus avec vos collègues

Non. Non moi aujourd’hui si vous voulez je pense que d’abord tous ils sont. Enfin j’ai pensé sûrement par, ben je sais pas par quoi d’ailleurs, par orgueil peut-être que, il fallait que je les protège, qu’il fallait qu’ils soient là, qu’ils soient. Aujourd’hui d’abord je pense qu’ils ont grandi, qu’ils ont tous un vrai métier. Que voilà ils peuvent tout à fait faire sans moi et que voilà bon. Mais si eux disent que non mais. Je pense que de toute façon aujourd’hui j’ai même plus envie. Mais d’ailleurs ce que m’a souvent dit mon directeur. Au tout début il m’a dit vous les protégé eux, et pas moi.

Comment vous vous interprétez le fait que ce soit vous qui ayez vécu ces

Pourquoi moi ?

Pourquoi vous ?

Ben parce que je pense que ce qui s’est passé c’est que. Je pense qu’à un moment donné y a eu un truc, enfin peut-être personnel hein, des deux côtés qui s’est. Est-ce qu’il y a eu des fêlures qui se sont retrouvées ? Alors je pense qu’il y a quelque chose qui lui déplaît fortement dans. C’est un type qui qui est loin d’être sot hein, qui est agrégé de philosophie mais surtout qui a une tête vraiment bien faire, et je pense qu’il pourrait être très bien mais ailleurs que, qu’à être un manager si vous voulez. Parce qu’il sait pas du tout manager une équipe, il a pas le sens de l’équipe ni rien. Mais en même temps, donc je pense que, si vous voulez moi je le mettais face à ses contradictions et ses défauts. Parce que quand par exemple il prenait du budget dans mon département, je disais mais enfin quand même Bertrand, tu peux pas piquer du budget comment ça ? Alors il me disait je suis directeur je vais où je veux. Si vous voulez moi à un moment donné je lui dis bon ben dîtes moi, si moi j’ai plus d’argent je suis plus c’est pas grave. Donc si vous voulez je pense que moi j’étais, je le mettais face à ses contradictions. Je pense que y avait le fait aussi que c’est pas quelqu’un que j’admire. Je l’ai jamais admiré. Que je pense qu’il a une tête bien faite qui, qui fait bien. Je veux dire il a une telle perversité, une telle malveillance que j’ai vu dès le départ que je, bon que ça suffit à faire en sorte que je l’admire pas. Y a des génie pervers bon qu’on admire, bon lui, il est pervers, il est intelligent, très intelligent mais c’est pas un génie donc je l’admire pas voilà. Donc il a un égo mais surdimensionné donc il a besoin qu’on soit, et ça moi je sais pas faire. Je suis respectueuse et tout. Donc ça je pense que ça lui a pas plu. Je crois que mon côté mère de famille l’énerve, je sais pas pourquoi. Mais quelque fois comme moi je suis en charge de l’exploitation si vous voulez souvent je dis bon attention, là faut faire attention pour les enfants pour ci pour ça. Donc il dit toujours ah ben oui c’est la mère de famille qui parle. Bon mais voilà moi je vois plutôt ça comme une qualité mais bon après tout ça peut en heurter d’autres. Donc je sais pas pourquoi est-ce que c’est sur moi. Alors je sais aussi qu’il a eu quand même d’autres problèmes avec d’autres femmes dans la direction. Donc ça c’est sûr, qui ce sont, sui ce sont, comment dire, pas à ce point mais il a vu, oui il a eu un problème avec quelqu’un, ça s’est terminé par un procès. Donc il a, si si il a des problèmes comme ça.

Est-ce que vous avez quelques inquiétudes par rapport à votre souhait de changer de direction et de vous rapprocher de la DRH ?

Ben si vous voulez dans cette affaire là ça m’a beaucoup apporté, ça m’a beaucoup grandi, d’abord parce que je me suis rendue compte que ces gens-là avaient un cynisme pas possible puisque quelque temps après (prénom et nom du DRH) me demandait comment j’allais, si j’allais bien et cetera. Donc au départ moi j’étais très surprise. Et je suis même prête aujourd’hui, c’est pour vous dire comment j’ai compris que de toute façon j’ai intérêt à faire ça, à aller, comment dire, à faire alliance avec la DRH. C’est-à-dire que puisque (prénom et nom du DRH) fait comme si rien n’avait existé, je crois que je suis même capable aujourd’hui de faire comme si effectivement ça n’avait pas existé avec (prénom et nom du DRH). Je me suis dit qu’après tout si c’était ça ma. Si vous voulez avant dans une autre vie je serai restée sur mes principes, ma loyauté, mes engagements et cetera. Aujourd’hui, comme si vous voulez ma seule survie c’est vraiment de sortir de cette direction, j’ai l’impression que je tiendrais pas très longtemps, je suis même prête à faire alliance avec (nom du DRH). Comme (prénom et nom du DRH), je pense que ces gens-là ont la trouille, et des procès et qu’ils ont une certaine forme de lâcheté. Qu’ils ont la trouille des procès ou de j’sais pas quoi d’autre. Je veux dire ben voilà.

Et vous n’accepterez pas d’être rétrogradée ?

Non parce que j’estime que j’ai pas, y a aucune raison, si vous voulez j’ai pas fait de. Si j’avais fait une bêtise, une erreur et cetera je veux dire j’accepterai tout à fait la sanction, même si ça fait pas plaisir. Mais aujourd’hui j’estime que j’ai rien à me reprocher et que franchement je trouve que c’est. Et c’est aussi pour ça que. Alors je pense que j’attendais de (l’EC). Moi j’ai attendu aussi beaucoup de la DRH, mais j’étais d’une naïveté totale, de penser que la DRH allait me protéger, en fait pas du tout. Entre un directeur et un chef de département les directeurs se soutiennent. Mais c’était une bêtise de ma part d’imaginer que, parce que quelqu’un était en danger, était malmené on allait voler à son secours. C’était ridicule d’imaginer ça. (…).

J’ai l’impression que dans ce conflit, qui s’est installé comme ça, progressivement, vous n’arrivez pas à trouver une raison ?

Non. Alors en fait ce qui s’est passé. Alors la seule chose c’est qu’il est voulu mettre quelqu’un. Je pense. Moi je pense mais ça j’en sais rien. Je sais qu’y a, en fait. La seule chose c’est que apparemment y aurait eu un mail qui serait arrivé un soir sur le bureau de (prénom et nom d’un directeur), de mon directeur disant c’est plus possible avec Claude J. faut la remplacer, y a un problème et cetera. Et donc, (prénom et nom du même directeur) aurait dit, voyez avec (Prénom et nom du DRH). Sans savoir et cetera. Puisque je crois que lui il avait plutôt, nos on se voyait on se côtoyait donc je crois qu’on avait plutôt des bons contacts et qu’il percevait que j’étais plutôt quelqu’un d’équilibré et professionnelle plutôt qu’autre chose. (Prénom et nom de son directeur : Bertrand) en disant à (nom du DRH), mais ça je le vois bien comme ça, tu vois bien que ça vient de la DG, tu vois bien que voilà. Et après effectivement moi me disant voyez bien que ça vient de la direction générale. Si vous voulez le faisant porter et cetera. Et apparemment c’est un mai en disant c’est plus possible, je peux pas mener à bien mes projets, elle bloque tout, elle a une résistance au changement, elle refuse les trucs. Alors que simplement je suis professionnelle et que. C’est vrai que je pourrais faire du vent, dire on va faire ci on va faire ça mais dans une salle de 120 mètres carré, heu de 120 places, qui est mal fichue, qui n’a pas l’accréditation du CNC dans lequel on peut rien faire pas de trucs commerciaux, alors qu’on n’a pas la si vous voulez. Bon voilà on aurait une salle accréditée de 300 places on pourrait tout à fait imaginer d’autres choses mais avec les contraintes qu’on a franchement, je trouve que c’est une prouesse d’avoir réussi à faire ce qu’on fait. Donc, sauf qu’il a toujours su ça, y a eu les rapports les enquêtes et cetera. Alors peut-être qu’il nous l’a jamais dit et qu’il s’est trouvé coincé je sais pas. QU’à un moment donné peut-être que la simplicité c’était de dire bon avec quelqu’un d’autre ça marchera mieux. Peut-être qu’à ce moment-là il a eu quelqu’un. Toujours est-il qu’on est obligé de collaborer l’un avec l’autre. J’imagine que lui ça lui plaît que je sois là parce que bon maintenant je sais comment il est, il s’est dévoilé, dans son fonctionnement. Donc lui il s’est dévoilé mon directeur donc bon aujourd’hui on peut plus travailler comme avant. Moi je sais comment il est, je sais ce qu’il y a eu entre nous, lui aussi. Lui il sait que il arrivera plus. Si il a pas réussi a faire ce qu’il voulait avant il y arrivera encore moins maintenant. Parce que bon, ça s’est pas fait une première, si il continue moi je plaide le harcèlement hein. Donc je veux dire ça devient. Donc bon là il est coincé. Donc j’imagine que lui pour faire ses, pour mener à bien ses projets, ce qu’il a envie de faire, ben je veux dire je le gêne. Et moi je suis pas là pour.

Aujourd’hui pour vous il est important de partir. Ce qu’il y a d’assez positif malgré tout c’est que vous avez toujours pu comptez sur vos collègues, qui vous ont apportée un soutien.

Ah oui oui ils m’ont soutenu. Si j’avais pas eu ce soutien-là. Et en plus je leur en veux beaucoup parce que si vous voulez moi je me suis vraiment bagarrée pour moi mais aussi pour les autres parce que j’estime que, si vous voulez l’entretien que j’ai eu était d’une telle violence que j’estimais qu’il fallait être sacrément équilibré et avoir un soutien pour accepter ça. Parce que y a des gens qui en fait vivent tout seul, n’ont pas les moyens de se payer un avocat, n’ont pas les moyens d’avoir, enfin pas de famille pas de soutien. Et que en fait ces gens-là ils rentrent chez eux ils se balancent du sixième étage et franchement je trouve que c’est incroyable quoi. JE veux dire c’est, enfin ce comportement au-delà d’être inhumain, c’est criminel de faire des trucs comme ça. Et ça veut dire que si ils le font avec moi je veux dire ils sont capables de le faire à d’autres. Et que et que voilà.

Il est important que vous pensiez à vous

Oui oui. Aujourd’hui maintenant, aujourd’hui je pense à moi mais ce que je veux dire. C’est vrai que ça me fragilise. Si vous voulez je suis assez équilibrée pour, ça je peux le dire si vous voulez je commettrais pas d’acte irréparable. Je serai pas le sixième suicidé de (l’EC), mais n’empêche que je suis pas très bien si vous voulez voilà. De toute façon. Si vous voulez je bon je veux dire voilà

Vous avez des ressources

Oui j’ai des ressources. Puis bon j’ai des gens qui veillent sur moi et que voilà. D’abord j’ai beaucoup d’amis. Comme je dis en rigolant j’ai mes coachs. Mais bon voilà. Je trouve des petits mots sur mon pare-brise de voiture parce, on me dit haut les cœurs et cetera. Donc si vous voulez je trouve que c’est vraiment adorable quoi. Ça me donne la pèche hein.

Est-ce que vous avez pensé à la ressource syndicale pour

Non parce que je trouve que nos syndicats sont pas. Non j’ai eu le sentiment si vous voulez que, d’abord je voulais pas que ça soit visible mon action. Donc si ça avait été les syndicats ça serait visible. Y a toujours des gens pour dire pour croire qu’y a pas de fumée sans feu. Et puis comme on sait aussi à (l’EC) que je fais valoir mes droits, que je suis capable de dire, bon si vous voulez y a des gens qui peuvent dire bon ok, y en a qui disent elle est grande gueule hein. Donc grande gueule c’est aussi être une chieuse c’est aussi bon, voyez l’interprétation qu’on peut en faire. Donc j’ai préféré si vous voulez que les choses soient un peu, soient un peu, pas souterraines mais me défendre différemment et plus confidentiellement. J’ai pensé que dans cette affaire c’était plus habile pour moi. Et puis par ailleurs les choses de toute façon les choses seront rattrapées parce que y a eu des tracts, y a eu des tracts qui ont été faits, qui sont encore faits d’ailleurs hein, donc y a un an et demi comme maintenant. A un moment donné on a dit qu’on voulait supprimer nos activités parce qu’on faisait de l’ombre à (un autre service à part de l’établissement). Donc du coup si vous voulez ça a été dit sur des tracts, moi j’ai rien dit donc si vous voulez ça me sert finalement. Donc les gens se sont imaginés que finalement on voulait me dézinguer pour supprimer l’activité et cetera alors qu’en fait c’était tellement simple. J’avais dit que j’étais ouverte à d’autres propositions. On pouvait faire les choses très proprement. A partir du moment où moi on me déplaçait, comme c’était quand même moi qui avait créé l’activité et tout. Je dis pas que je suis pas remplaçable mais je veux dire c’est assez facile si vous voulez après de. Bon et puis y a eu d’autres, des collègues qui partent à la retraite, y a des collègues qui et cetera. Donc c’était assez facile si vous voulez de faire les choses normalement. Et puis là récemment avec (un grand projet de l’établissement) alors que moi je pense que c’est une opportunité pour (l’EC) pour le département cinéma, si vous voulez ça fleurit encore dans les tracts. Et le devenir du département cinéma ? Et vous pouvez pas empêcher les gens de s’imaginer que que ça a un lien avec, et ça (prénom et nom du DRH) le sait très bien tout ça. Donc je me dis du coup moi j’ai pas fait, je suis pas allée vers les syndicats mais je l’ai fait différemment.

Dans votre parcours y a donc deux phases différentes

Oui oui. Si vous voulez en plus. Oui mais là-dessus je l’ai bien digéré parce que d’abord je suis un peu loin de la retraite et je me dis que ben c’était le moment de prendre les choses en main. Je voulais pas quitter si vous voulez. Moi j’attendais surement naïvement. Si vous voulez on croit toujours que parce qu’on a beaucoup donné dans un établissement on attend quelque chose. C’est une grosse erreur (rire). Moi il m’a fallu ça pour comprendre. Donc d’abord j’attends rien. Je n’attends plus rien et j’attends rien et en même temps je ne veux pas terminer sur cette note là. Donc heureusement d’ailleurs que j’étais pas à la retraite juste après parce que ça aurait été catastrophique. Donc je n’attends pas. Ok bon c’est je veux dire j’essaie de tirer profit de ce qui m’est arrivé pour voir les choses aussi différemment. Et puis j’espère que j’aurais bon encore quelques années soit ici ailleurs soit ailleurs ailleurs, et comme ça ça me permettra de pas être amère parce que je trouve que rester longtemps et puis. Moi j’ai vu des collègues refuser même leur pot de départ tellement ils sont en guerre quoi. Je termine une carrière là-dessus c’est pas possible.

Ça a été bénéfique pour vous justement de vous poser pendant un moment ?

Oui ça a été vraiment très bien. D’abord ça m’a

Pour prendre un peu de distance

Oui. J’ai re-minci d’ailleurs. Bon là évidemment j’ai repris. Ça y a pas photo. Donc j’ai re-minci j’ai.

Vous avez senti que ça avait des effets sur votre qualité de vie ?

Oui. Un peu oui. Alors bon en même temps je suis aussi dans une période sensible hein où la prise de poids peut être liée à autre chose. Mais oui, d’abord parce que y a le stress et puis d’abord je dépense une énergie considérable à tout faire par mail, comme toujours, mais je veux dire à imprimer, à doubler mes mails, à constituer un dossier qui est à la maison. Donc je veux dire je fais rien au hasard. Dès que ça atteint le directeur donc je veux dire je. SI vous voulez donc ça ça me demande beaucoup d’énergie et ça je trouve que c’est quand même très dommage de passer son énergie à ça et de pas l’utiliser plus positivement. Donc ça je trouve ça très dommage. Les influences que ça a eu sur moi c’est que moi je suis plutôt quelqu’un de marrant et qui à l’origine, enfin qui pratique l’autodérision et cetera et je trouve que je suis plus du tout rigolote. Donc je. J’entendais une amie l’autre jour qui parlait à une personne et qui disait non mais tu l’as pas connue comme ça mais je t’assure c’est vraiment une marrante c’est. Et ça je me suis dit. Ça m’a touché. Je me suis dit à la raison je suis plus du tout légère comme avant. Avant j’étais plutôt, plutôt une déconneuse et tout et en fait je me dis bon, j’ai plus du tout d’humour. Ça ça m’embête.

Y a peut-être moins de spontanéité

Voilà. Alors ça je trouve que c’est pas, c’est pas bien parce que je trouve que voilà. En plus je suis dans une période où bon moi mes fils sont grands maintenant. J’aurais envie d’être un peu tranquille et c’est le moment où bon je trouve que je le suis pas. Voilà mais par contre j’attends rien d’ici. J’ai compris que j’attendais mon salaire à la fin du mois. Je fais mon boulot comme il faut le faire et cetera mais bon. Je pense à moi. (L’EC), avant si vous voulez j’étais capable de sortir et de vous dire Anh ! ce panneau mais les gens vont voir ce panneau c’est pas possible y a encore la date de la fermeture d’y a quatre mois. Parce que par orgueil j’imaginais que j’étais bon (l’EC). Je veux dire le panneau il peut rester maintenant quatre jours cinq jours je veux dire je. Mais je comprends maintenant pourquoi y a des collègues qui en fait, je me dis ils sont passés par là.

Vous avez jamais douté, dans ce conflit que vous avez eu, ou ressenti de la culpabilité

Oui mais moi je l’ai dépassé ça. Je l’ai dépassé. Je l’ai eu. Je l’ai dépassé parce que, d’abord parce que j’ai, d’abord ça me faisais sombrer. J’ai, vraiment effondrée. J’étais vraiment une victime. Et surtout j’arrivais plus à prendre pied et j’avais l’impression d’être dans un piège et donc c’était pas possible. Mais par contre en avril quand je suis revenue, j’ai senti que j’avais de nouveau des problèmes avec la DRH parce que j’ai un collègue défaillant. Et j’ai senti que de nouveau j’étais rattrapée par ça et pendant trois semaines j’ai senti que je sombrais à nouveau. Alors c’est pas que j’étais coup. Enfin oui j’étais un peu coupable parce qu’on me balançait le fait que avec raison je suis la responsable et que j’aurais dû aussi être responsable de ça. Ce qui était quand même de la mauvaise foi quand on connaissait le contexte hein. Mais si vous voulez, on pouvait aussi le dire que comme chef de département je devais aussi être responsable de ça. Et donc ça c’est quelque chose que je peux tout à fait entendre. Sauf que je me disais mais je. En plus c’est à nouveau avec la DRH je vais pas me servir, je vais pas m’en sortir. Donc là je perdais pied pendant trois semaines. Et puis, qu’est-ce qui s’est passé ? Tout d’un coup pendant un weekend end où j’étais très mal je me suis dit mais pas du tout je vais refaire mes mails je vais faire ça et tout. Et là j’ai contre-attaqué, j’ai fait plein de mails. D’ailleurs j’en ai fait un à (prénom et nom de la responsable formation de la DRH), je pense que c’était ma vengeance un an et demi après. D’un coup j’ai eu ce mail un peu par hasard et je me suis dit mais c’est génial ce truc, en plus c’est elle la fautive, l’air de rien, et je peux vous dire que ça a déclenché tout un truc à la DRH. Donc tout le monde. Et on sait très bien parce qu’avec tous les mails qui se sont, avec mon directeur et tout, on peut tout à fait voir qu’il y a une entente en plus entre (nom du DRH adjoint) et mon directeur et moi j’étais même pas concernée. Sur des trucs qui n’ont pas de, enfin ça a aucun rapport, c’est sur le travail peu importe. Mais en tous les cas on peut voir que moi un on a rien fait malgré mes mails de secours, que la DRH m’a laissée en plan. On peut voir aussi que deux y a eu contrordre machin, qu’on m’a laissé voilà. Que trois y a eu une entente derrière et cetera et cetera. Donc je me dis ben c’est très bien c’est des pièces pour le dossier. Donc après je les ai vus eux essayer de se justifier et cetera. Et pendant une semaine comme ça j’ai eu une illumination et j’ai repris la main. Et du coup en reprenant la main, si vous voulez au bout de la semaine, je me suis dit bon ben là au mis, ça m’avait bien secoué mais je me suis dit bon maintenant ça va. Ce qui fait que j’ai eu ma semaine de vacances dont j’ai bien profité. Je m’en rappelais même plus que je travaillais à (l’EC). Et là si vous voulez ça allait beaucoup mieux quoi. Donc. Mais bon c’est vrai aussi que, il en faut pas beaucoup si vous voulez pour que je replonge quoi. Donc. Mais en même temps j’essaie de sortir du statut de victime. De la perte de confiance en soi, de la culpabilité et cetera. Puisque je sais qu’on attend que ça pour me mettre la tête sous l’eau. (…). Moi qui sais pas nager donc. C’est pas très beau. (…).

Comment vous comprenez l’origine du conflit que vous avez eu avec votre directeur ? Est-ce que vous pensez que c’est seulement une histoire de personnes ou que le contexte ou un problème organisationnel, qui a lui aussi une responsabilité ?

En même temps. (…). C’est vrai qu’à aucun moment donné quelqu’un s’est dit que c’était un problème organisationnel. Parce que parce que ça remet en cause. Parce que si vous voulez moi je trouve qu’on a une DRH qui joue pas son rôle. Donc aujourd’hui si vous voulez. Une DRH qui aurait joué son rôle si vous voulez. Y a eu des problèmes avec mon directeur, je veux dire y en a eu plein des problèmes, alors plus ou moins si vous voulez importants mais y a eu quand même des retours à la DRH. Donc je veux dire on a rien fait. On pourrait aussi demander. Alors moi je sais pas si VTE à un moment donné, si les choses vont converger mais moi je trouve qu’à un moment donné on pourrait quand même s’interroger pourquoi dans cette direction qui est aussi petite y a autant de gens qui sont malheureux. Si vous voulez à un moment donné, on peut pas imaginer que c’est quand même les gens qui. Parce qu’y a eu quand même beaucoup de personnes de cette direction qui sont allées remonter donc des choses à la DRH bon. C’est vrai aussi qu’au travers, alors je sais pas si ça va apparaître au niveau du travail que vous faîtes ou ailleurs mais je veux dire, au niveau du médecin mais enfin à un moment donné on pourrait aussi, alors est-ce que c’est la DRH est-ce que c’est la direction générale est-ce que c’est le président, se dire qu’y a quand même beaucoup de gens malheureux dans cette petite direction qui est ma direction. Et je trouve qu’à ce moment là si vous voulez quand même on peut aussi se poser la question. Parce que si vous voulez bon moi je prends j’ai le cas d’un collaborateur qui est défaillant, j’ai essayé de porter à bout de bras pendant des années, je pense qu’il est dans une grande, comment dire, situation de détresse, enfin dépressive depuis trois ans voilà bon. Mais en même temps si vous voulez en même temps, bon là il est à mi-temps mais il fait quand même des grosses bêtises si vous voulez qu’il devrait pas faire quand même. Donc il fait quand même des grosses bêtises, donc on peut pas tout couvrir donc y a quand même des trucs qui vont pas. Puis y a des trucs qu’il a fait quand moi j’étais pas là non plus, bon, pour lequel je veux dire il a été convoqué à la DRH et tout. Je veux dire il a un dossier comme ça. Mais je veux dire de choses un peu graves quand même. Graves, ça dépend, il a pas piqué dans la caisse mais je veux dire graves au niveau de son fonctionnement. On lui demande de faire un travail il le fait pas, et puis des choses qui ont quand même des incidences parce que le fait de mal planifier des techniciens qui normalement, qui eux ne badgent pas et donc il faut qu’on fasse des plannings très rigoureux ce qui est pas le cas. Je veux dire si ils vont aux Prud’hommes, (l’EC) perd beaucoup d’argent. Donc y a beaucoup de choses, y a des choses quand même un peu graves. SI l’inspecteur du travail vient et cetera bon. Donc il fait ça un peu par-dessus la jambe et cetera. Il a un dossier comme ça. Je veux dire moi je suis convoquée à la DRH et cetera, ah ben on m’explique que on peut rien faire pour lui, si il veut pas partir, mais qu’on va essayer de le convoquer et que bon on va essayer de lui proposer, comme ça hein je veux dire. On va lui proposer, faire un accompagnement, et puis ben maintenant qu’y a un décret on va lui proposer une somme d’argent et peut-être que. Non mais attendez moi les bras m’en tombent. Tant mieux pour lui, je veux dire tant mieux bon. Attendez moi, choum, je veux dire comme une catapulte on m’envoie comme ça, et puis lui qui a un dossier comme ça de choses assez graves on m’explique que en fait bon on va négocier, on va essayer de le faire partir avec un, de l’argent et puis on espère qu’il sera pas trop exigent. (…). Donc c’est vrai aussi que, moi je dis aussi que ce genre de pervers manipulateur de type 3 puisque j’ai vu récemment sur un truc que le mien avait été bien gratiné, si vous voulez ils trouvent aussi leur plein épanouissement quand autour il y a une structure si vous voulez qui est défaillante. Parce que y a plus si vous voulez des vigies qui sont là pour dire bon stop ici on fait pas ça voilà. Donc moi le seul. Alors si vous voulez d’abord, en plus moi je connais assez bien ces personnes donc j’ai un peu travaillé la question donc c’est aussi, ça a été ma sauvegarde. Donc je sais que un, il faut surtout pas pas les contredire comme ça et cetera, certainement pas devant tout. Il faut pas les alimenter parce que de toute façon ça se retourne contre nous. Ça sert à rien de toute façon de leur dire qu’ils ont tort puisque de toute façon ils le savent très bien qu’ils ont tort, puisque c’est un autre système de penser, de fonctionnement. Sauf que bon je veux dire ok une fois qu’on a tout bien compris comment ça fonctionne et tout, ben on a déjà perdu beaucoup de temps, que on sait dit non je vais pas faire ça parce que ça ça va le rendre fou de rage et donc ça va me retomber dessus. Puisque bon je veux dire, ce genre de caractères, de psychologies je veux dire c’est à manier avec des pincettes hein.

Comment vous comprenez a posteriori l’attitude de la DRH notamment?

Si vous voulez moi ils ont rien fait contre moi donc si aujourd’hui, ils ont rien fait pour moi plutôt. Si aujourd’hui bon ma seule roue de secours c’est (rire) c’est d’aller les trouver bon. (…). Quelque part je suis un peu contente si vous voulez que des gens comme, même si je m’entendais bien avec (prénom et nom d’un autre directeur) qui trouvait que ce que je faisais c’était bien, je me dis bon finalement y a l’ancienne équipe qui a été associée à ma ma misère qui parte. (Nom du directeur adjoint de la DRH) part, (prénom et nom de la responsable formation), (nom du directeur cité précédemment) bon, je trouve ça assez sain. En même temps je sais pas non plus bon, qu’est-ce qu’on va dire à leurs successeurs. Est-ce qu’on a dit à leurs successeurs ? Est-ce qu’on a dit ben attention elle ça va pas du tout. Je sais pas hein.

Vous allez faire cette demande, de changer de direction ?

Euh. Je sais pas parce que moi j’ai l’appui du médecin, donc qui me surveille de toute façon pour me, pour mon bras.

Le médecin du travail ?

Oui le médecin du travail. Voilà donc voilà. Donc (…). Donc il trouve que de toute façon pour que mon bras récupère il faut que je sois dans un contexte plutôt, plutôt favorable sans stress, ce qui est pas le cas aujourd’hui. Donc voilà je sais pas ce qui va se passer, moi j’essaie de tirer un peu toutes les sonnettes d’alarmes hein (…).

Bon.

Si vous voulez en même temps je suis quand même, je suis obligée de faire très attention parce que je peux pas y aller non plus avec mon gros sabot parce que bon mon dossier il est toujours ouvert hein à la DRH. Donc je veux dire je peux pas non plus (…). Faut que je fasse attention quoi, je veux dire je peux pas, je veux pas que les choses en plus se retournent contre moi. Donc je suis quand même obligée très vigilante. (…).

Donc là ils ne vous relancent pas sur le fait de

Non je crois qu’ils laissent pourrir une situation hein. Je pense que soit ils pensent que je vais me lasser. Soit ils pensent que je vais partir de moi-même soit que bon je vais me lasser. Mais bon je tiendrais. Je tiendrais pas très bien mais je tiendrais, ça c’est sûr. Je veux dire bon j’ai quand même fait le plus dur hein. Mais bon je trouve que c’est un gaspillage. Je pourrais être utile à, je pourrais être utile à autre chose ici je me sens complètement coincée, sanctionnée, enfin bon c’est nul quoi. En plus je sais très bien que je vais pas être augmentée quoi. On trouvera toujours un truc pour pas m’augmenter hein. (…).

Et vous avez déjà pensé partir complètement de (l’EC) ?

Ben oui mais bon il faut d’abord être très en forme pour se vendre à l’extérieur et pour. Donc moi ce que je voudrais c’est vraiment quitter cette direction, me refaire une petite santé et puis une fois que je suis un peu bon plus tranquille. Moi je suis prête même à être, pas avoir d’équipe hein, du moment que je suis pas, que je rétrograde pas, être chargée de mission auprès de quelqu’un, d’un directeur si vous voulez donc c’est pas. (…). J’ai répondu à vos questions ? (rire)

Oui. Je vous en remercie d’ailleurs

A travers une histoire, personnelle. (…). Voilà.

La manière dont vous avez présenté cette histoire, j’ai compris d’autres choses que je voulais comprendre

Oui parce que bon je pense que c’est au travers de l’histoire que ça explique un peu où j’en suis aujourd’hui, et ça fait bien le lien avec avant et aujourd’hui quoi. (…).

En tout cas, j’ai également compris que vous avez su réagir

Mais je le savais, mais je le savais. Je savais si vous voulez au moment de l’entretien je, quand ils m’ont reçue j’ai compris tout de suite que c’était grave et tout, et je savais que ce serait court et que et que, je savais que ça allait faire du, enfin une espèce de bombe à (l’EC). Encore une fois parce que si vous voulez je crois que je suis une des rares personnes qui ait été appelée pour faire ça et qui des années après fait la même chose. Et que en fait même quand je veux, par exemple quand j’ai voulu postuler pour le (un autre service), si vous voulez les gens me disaient ah bon mais tu veux quitter le cinéma ? donc je vous dis c’est une sorte de, je suis un peu, c’est un peu emblématique. Même si je veux partir si vous voulez on me bon. Donc je savais que ça serait pas simple parce que bon. Et donc j’ai su immédiatement que, en faisant ça en tous les cas ils allaient s’atteler à des grosses difficultés. Parce que je savais aussi que je serais soutenue et que ça serait pas simple. Donc oui j’ai réagi. J’ai eu cette capacité. Parce que j’ai aussi, j’avais fait un travail avant et que j’avais été suivie par une psy. Donc j’avais reconstruit. Je pense que si ça m’était arrivé un an avant, j’avais pas fini mon travail de puzzle et je pense que ça aurait fait plus de dégâts. Disons que j’avais terminé un travail personnel et donc finalement. Mais alors c’est drôle ce qui s’est passé parce que si vous voulez ça faisait quelque temps que j’étais, que j’avais réglé des trucs personnels mas si vous voulez j’étais pas, je sais pas comment vous dire, j’étais pas reconstruite. Si vous voulez c’était amalgamé, si vous voulez c’était pas

Les liens

Voilà. J’étais comme ça, si vous voulez j’étais bon. Et à l’instant si vous voulez où j’étais devant eux, fouch ! Comme dans un film, si vous voulez tout s’est remis en place. Voyez ce que je veux dire ? Si vous voulez y avait les morceaux qui étaient comme un puzzle mais on était pas sûr que ça ça aille avec ça. Et à l’instant où je, si vous voulez c’était très curieux comme sensation. Tout s’est remis en place. Ça y est. C’était. On aurait dit qu’il fallait ça, si vous voulez pour me pouf, ça y est pour refaire une nouvelle Claude qui était là, pleinement. C’était surprenant mais d’ailleurs en même temps, ben c’était plutôt bien parce que du coup j’ai été vigilante quoi. Mais moi qui me disait, on essayait avec la psy, vous savez y a toujours des trucs, essayez ci essayez ça, bon. Puis en fait je le sentais pas, ça aboutissait pas. Ben en fait ben fallait ça quoi. Et puis c’est ça qui a redonné de la cohésion au truc.

On a une collègue qui fait des entretiens pour soutien psychologique à (l’EC)

Oui mais moi je la vois.

Vous la voyez

Ah je croyais que vous faisiez le lien c’est pour ça que j’en parlais pas. Donc.

C’est confidentiel les entretiens donc non elle ne me dit pas les gens qu’elle reçoit

Si si moi je suis allée la voir. Donc j’ai eu deux. J’en ai un cet après-midi. J’en ai fait deux et là j’ai le troisième cet après-midi. Oui je vous en ai pas parlé parce que j’étais persuadée que vous le saviez donc.

Non pas du tout. Je me disais que ça pourrait être bénéfique pour vous mais je ne savais pas si vous le saviez

Si si donc moi j’exploite tout ce que je peux. D’abord parce que je trouve que cette histoire est vraie. Donc j’ai rien à cacher puisqu’elle est arrivée. Y a suffisamment de témoins et que je trouve que, d’abord ça fait toujours du bien d’en parler et puis en plus je trouve qu’il faut la dénoncer parce que je trouve que c’est pas bien ce qu’il s’est passé. J’aurais tout à fait compris qu’on me dise ça fait 25 ans que vous faîtes ça, on aimerait bien essayons de voir ensemble. Si vous voulez bon ça c’est une autre manière de voir les choses. Mais je trouve que la manière dont et puis bon ils ont dû se dire avec elle ça va être facile, ben non. Ça c’est sûr que voilà. Bon ben je vous ai peut-être sûrement, je vous ai bloquée ?

C’est vrai qu’on a pris plus de temps, mais c’est pas grave.

Ben merci de m’avoir reçue

C’est moi qui vous remercie et j’espère que votre situation s’arrangera

Ben j’espère oui (rire). J’attends beaucoup de VTE parce que je me dis qu’il en sortira forcément quelque chose.