Annexe 5.3. La réalisation du bilan du dispositif

Annexe 5.3.1. La réalisation du bilan quantitatif du dispositif

Le bilan mettait en évidence qu’un écoutant avait été interpellé par deux personnes et qu’il les avait rencontrées à trois reprises. La première difficulté exprimée était le lieu de rencontre. La confidentialité était très limitée. Une fois néanmoins, cette difficulté avait permis un changement favorable pour le salarié puisque le directeur de son service avait eu connaissance de sa démarche et avait, par la suite, mis en place une intervention dans son service. La seconde difficulté était la responsabilité endossée par l’écoutant devant le constat de son impossibilité d’agir face à un collègue qui manifestait sa souffrance et sa fragilité. Un écoutant avait d’ailleurs repris dans ce sens le propos d’un salarié qu’il avait écouté : « Je vis des choses très difficiles sur mon lieu de travail, si je commets un acte irréparable, il y aura au moins une personne au courant ». La troisième difficulté était le « statu quo » dans la mesure où « l’intéressé » ne souhaitait pas saisir le second niveau, souvent « par peur de représailles ». Le bilan précisait que l’écoutant qui avait été sollicité avait invité par la suite les deux personnes à contacter la directrice des ressources humaines. Parallèlement, VTE, qui avait donc mis à disposition un intervenant extérieur, avait fait part de deux saisines du psychologue au cours de l’année 2006. Enfin, un autre écoutant souligne qu’il était destinataire de demandes mais « qu’il y [avait] confusion avec ses fonctions de délégué syndical, délégué du personnel et écoutant ». Alors qu’au cours de l’année 2005, aucune saisine du dispositif n’avait eu lieu, l’année 2006 comptait quatre saisines au premier niveau.

Ce premier bilan montrait que le dispositif avait donc très peu fonctionné. Nous comptions quatre saisines du niveau d’écoute dont aucune qui n’avait débouché vers le second niveau. Les écoutants formulaient des hypothèses sur les raisons de cette sous-utilisation du dispositif. Il était possible que certains aspects aient pu retenir les agents concernés : le manque éventuel de confidentialité, compte tenu notamment des lieux de rencontre, mais pas uniquement ; une crainte ressentie par l’agent sur les suites qu’aurait sa demande de traitement. Par ailleurs, les écoutants avaient exprimé la difficulté qu’ils ressentaient devant la responsabilité qu’ils avaient à assumer la parole de l’agent qui ne souhaitait pas aller plus loin. De plus, l’écoutant pouvait également se trouver dans une confusion de rôles où se mêlaient sa fonction et sa mission d’écoutant.