Le niveau de traitement (niveau 2) : les limites de l’action

Peu de situation sont parvenues au niveau 2 du dispositif qui apparaît davantage une instance d’analyse et de proposition que de traitement et de décision. Cela peut constituer un frein à l’action et expliquer pourquoi il arrive que les agents ne soient pas satisfaits du traitement. Il s’avère que le traitement n’est pas facile, qu’il demande beaucoup de temps. Le GAC « peut faire un pas dans le traitement, mais il est loin d’avoir des propositions claires ». Malgré des efforts d’analyse, d’enquêtes, les propositions de traitement ne sont pas satisfaisantes. De plus, la compréhension ou le « diagnostic » de la situation est un exercice complexe. Il arrive que le courrier rédigé par la personne soit un élément qui facilite l’analyse de la situation par les membres du GAC. Mais cela ne suffit pas toujours ; et les règles définies par la procédure ne suffisent pas pour orienter le groupe vers des propositions satisfaisantes. Un décalage existe entre la théorie des procédures et la réalité de leur application. Dans la mesure où il s’agit de traiter des conflits, il s’est avéré pertinent d’entendre « la version » des deux personnes impliquées. Parfois, l’entourage professionnel a pu être entendu dans l’objectif de compléter l’analyse de la situation. Par conséquent, il peut arriver que le traitement nécessite de sortir de la confidentialité. De plus, les membres du GAC peuvent se trouver en difficulté d’assurer ce rôle d’écoute des différentes parties. Il est noté que le rôle de celui qui écoute la personne « accusée » par l’agent par exemple, n’est pas défini a priori. La décision se prend spontanément pendant la réunion du GAC. Par conséquent, le traitement de situations complexes, concernant notamment des collectifs, peuvent mettre en difficulté les acteurs du dispositif. Il semble qu’il n’y ait pas de procédures clairement définies sur le suivi de la situation de l’agent. On note que très vite, après que la situation ait été exposée au niveau 2, « plus personne ne sait ce qui se passe ». Le suivi de la situation échappe au collectif. Dès lors, le retour à l’agent s’avère difficile. On envoie bien un courrier de confirmation de prise en compte de sa situation au niveau 2 mais après, « tout est dispersé ». On ressent cette impression d’inachevé. Enfin, la solution qui est en général amenée par le groupe est celle du déplacement de la personne se plaignant de la relation conflictuelle. Cette réponse peut être à la source d’autres conflits.