2.1. Emprise disciplinaire de l’enseignant (Projet musique Auditorium)

2.1.1. Présentation du projet

Le projet prend vie dans le cadre de l’opération « Les Chantiers de la création musicale » en partenariat avec l’Auditorium de Lyon. Cette opération de grande envergure, renouvelée pour la neuvième année consécutive, regroupe au total : trois compositeurs, six classes de la ville de Lyon, des musiciens intervenants de l’association Clavichords et du conservatoire national de région de Lyon, quinze musiciens de l’Orchestre National de Lyon (ONL).

Ce projet musique a pour partenaire culturel l’Auditorium de Lyon qui accueille chaque classe durant une semaine en immersion (journée continue du lundi au vendredi), afin que les élèves puissent vivre au rythme des musiciens, leur poser des questions, assister aux répétitions, etc.

La classe observée se compose de 26 élèves de CM2. Les intervenants sont nombreux dans ce projet : un animateur-musicien de l’association Clavichords, une compositrice, cinq musiciens de l’ONL, et un intervenant coordinateur lors de la semaine à l’Auditorium.

Le professeur est à l’origine du projet, c’est lui qui a pris l’initiative de compléter un dossier et de se faire aider par le conseiller en musique de l’Inspection académique, afin que cela puisse faciliter favorablement son dossier « c’est un produit très bien rôdé, j’ai demandé conseil au conseiller musical à l’Inspection Académique, comme ça pour qu’il appuie la demande. Il faut connaître le circuit, autrement on ne le fait pas 228». L’enseignante est très investie dans les projets musicaux car depuis une dizaine d’année, tous les deux ans, elle obtient une classe à PAC musique « Chantier de la création » (projet lourd à mettre en place de par la semaine en immersion), et depuis quatre ans, chaque année elle obtient une classe à PAC musique mais sans les musiciens de l’orchestre (simplement avec un compositeur, ou un musicien intervenant).

Le répertoire musical se base sur des textes de Jules Renard, mais l’enseignante n’a pas eu son mot à dire « Il n’y a pas eu de concertation sur le choix des textes des chansons. La compositrice a choisi des textes de Jules Renard ». L’enseignante est satisfaite de ce choix ainsi que de la musique qui a été composée. Le projet a été soumis à de nombreuses séances reportées ce qui a beaucoup agacé les élèves. « Il y a eu pas mal de séances annulées, reportées, il faut accepter de changer les dates pour que ça rentre dans la vie de la classe ». Douze séances d’une heure trente étaient prévues pour les répétitions d’orchestre et lectures, quinze séances au final ont été menées, ainsi qu’une semaine et une journée pour rencontrer les musiciens et visiter l’Auditorium des combles à la cave en passant par la chaufferie et par l’exposition 100 ans de l’ONL.

L’enseignante s’investit beaucoup dans le projet, elle a mené une répétition tous les jours de trente minutes, sur les trois textes, dirigé des petits morceaux, des passages délicats, effectué des mises au point orales ou écrites après une séance de musique en présence d’un intervenant, encadre et amène des apports méthodologiques techniques et théoriques (que nous développerons dans la partie suivante consacrée à la distribution des rôles des acteurs du projet). Les objectifs de prise de risque, d’attention, de concentration, de mémorisation ont été atteints, ainsi que « le fait d’être en groupe, respect du travail de l’autre, s’accepter soi, reconnaître ses défauts et les erreurs des autres, refaire… ».

L’évaluation se situe dans les répétitions, c’est-à-dire dans les progrès des enfants, leur attitude sur scène. Ce projet est le dernier pour l’enseignante, qui prend sa retraite en fin d’année scolaire.

Notes
228.

Recueil entretien 1, page 1.