Entretien 3 Projet danse et arts visuels (sur la façon de vivre en ville) « Des arts visuels à la danse, une démarche de création » (Post-observation)

Le jeudi 24 mai 2007

Ecole primaire J-J, ville de B., classe de CM1, 16 élèves.

Virginie RUPPIN : 1) Voilà ce que j’ai vu : les enfants ont bien mémorisé les enchaînements, ils font bien les recherches demandées au niveau des gestes du quotidien, on voit également un investissement des élèves allant de moyen à très investi concentré. J’ai remarqué à la fois : une démarche de recherche de création mais aussi une démarche directive en guidant bien les élèves.

Et un deuxième point de remarque : vos mises au point et échanges entre vous et la chorégraphe pendant que les enfants répètent ou recherchent.

Qu’est-ce que vous pensez de cette séance ?

Madame P. : Je trouve que cette séance où on voit vraiment l’avancement du travail et c’est aussi parce que c’était la huitième séance donc les choses comment vraiment à se mettre en place et comme je le disais à Véronique (la chorégraphe) tout à l’heure, maintenant quand elle leur demande quelque chose, une consigne, c’est assez rapide dans leur esprit et ça se met bien bien en place. L a scène du bus par exemple, ça a été assez rapide. Avant, pour cette scène du bus, il aurait fallu revenir plein plein de fois, pour que là, sur leur geste, en gros, on ait pas trop revenu parce que c’était assez grand, c’était dans la consigne.

V.R. : 2) Est-ce que cela satisfait vos attentes ?

P. : Aujourd’hui oui, mais bon, il y a beaucoup de travail jusqu’à ce qu’elle revienne. Surtout que mon souci là, elle revient, le spectacle est le 19 (juin), elle vient juste la veille, et trois jours avant. Ce qui fait que moi, entre les deux dernières séances je pourrai reprendre très très peu. Donc il faut vraiment que j’ai travaillé beaucoup beaucoup avant qu’elle ne revienne pour que ça porte ses fruits.

V.R. 3) Si l’on fait référence à vos attentes que vous m’aviez dites, vos attentes sont-elles satisfaites ?

P. : Tout ce qui cours par rapport au projet, oui, et bien bien dans le projet parce que, ils ont su… il y a eu très peu d’altercation, il y a eu beaucoup d’échange, peu de discussions qui n’ont rien à voir et puis oui c’était dans la danse, dans le mouvement, je les trouvai mieux dans leur corps, tout le monde a travaillé alors que il y a eu des séances où il y avait des électrons libres.

V.R. 4) Qu’est-ce que cette séance va apporter pour la suite ?

P. : Cette séance là, on est à plus de la moitié du spectacle, du morceau, donc on a mis vraiment les cadres pour terminer le morceau, ceci dit reste à tout revoir parce que même dans le début il y a des choses qui ne vont pas. Et il faut tout fixer, ce qui est difficile là aussi c’est que, il va falloir fixer par rapport au minutage en fait, comme on ne garde pas la même musique c’est une difficulté de plus parce que il va falloir gérer tout ça, mais donc oui, les cadres sont mis en place pour la semaine prochaine, pour euh la prochaine séance. Et puis je pense qu’ils ont pris un peu confiance en eux aussi. Ca va nous aider.

V.R. : 5) Quand vous dire « le cadre fixé à la l’avance », c’est-à-dire les directives que Véronique vous a donné ?

P. : Voilà, voilà, et puis en gros on s’est mis d’accord sur l’ossature du morceau parce que jusqu’à présent, là jusqu’à aujourd’hui, c’était encore flou ce qui allait avoir après, on savait qu’on voulait faire une ligne de bus, mais finalement aujourd’hui on a changé, parce que la ligne de bus au début elle devait être fixe, et puis donc là elle est en mouvement, après il y a un autre mouvement pour aller se mettre en deux groupes de huit, donc en fait il y a eu des changements, mais maintenant on voit l’ossature pour la fin de la séance quoi.

V.R. : Qu’est-ce que vous allez faire de cette séance par rapport aux objectifs et aux finalités du projet ?

P. : C’est une grande question ! Euh… Qu’est-ce qu’on va en faire de cette séance… Bin on a repartir sur un… de bon pied, c’est-à-dire que comme on trouve qu’ils ont bien avancé, je pense que ça va les mettre en confiance pour vraiment parfaire le morceau, leur montrer après de toutes façon y’aura un retour sur ce qu’ils ont fait, comment ils ont travaillé, comment ils ont mis les choses en place, comment elles se sont construites avec l’aide de Véronique mais aussi parce qu’ils ont eu des idées. Donc, voilà, comme on est arrivé à un niveau correct aujourd’hui, ça nous permet vraiment d’avoir un… d’exploiter ce retour en disant, regardez tout ce que le travail vous a permis de faire quoi. Le travail, les efforts quoi, parce que au delà de tout ça, au delà de toutes les… je veux dire les objectifs de partage, de civisme, de etc. dont on a parlé l’autre jour et qui ont été développés, c’est aussi le travail et l’effort parce que c’est ce qui manque cruellement ici le travail et l’effort, le sens du travail. Je pense que là, sur la fin de la séance, il y en avait pas mal qui avaient soif, qui n’en pouvaient plus mais enfin, on a recommencé, recommencé, donc là ça leur montre que bon au peu toujours repousser les limites et que c’est ça qui est intéressant.

V.R. : Je vous remercie beaucoup pour votre accueil.

P. : De rien. Euh… On en a pas parlé, mais je trouve que ça fait partie du tout, c’est la… la réalisation des costumes, parce que c’est important dans la… voilà.

V.R. : Oui.

P. : Et en fait donc les costumes, je vous ai dit que j’ai eu le souci, voilà, j’ai dû acheter du décembre alors que finalement on finalise ici, maintenant. Donc on s’est arrêté sur des bas noirs et des hauts, des petits hauts simples pour les filles et des t-shirts pour les garçons. Des petits hauts où l’on va mettre des rubans, pour que ça soit un petit peu joli, gracieux. Mais je voulais dire aussi, que ce qui est difficile dans cette mise en place c’est que, ici c’est pas les parents qui vont aider ou faire… et que là, si je n’avais pas eu la directrice qui va me faire les costumes parce qu’elle coud, je serai très très embêtée, j’aurai dû acheter des choses toutes faites et des choses toutes faites déjà c’est moins à notre goût, c’est moins créatif, et c’est plus cher. Et donc, voilà, c’est juste pour dire que dans la mise en place d’un projet en fait, il faut aussi penser à ça, et c’est pas forcément des choses auxquelles on pense tout de suite, mais elles ont toutes leur importance.

V. : Et donc pour ce qui est de l’investissement des parents, même pour tout ce qui est travaux manuels : coudre… ça n’est pas…

P. : Non, c’est spécial ici…

V. : Je vous remercie.

(fin de l’entretien)