1.1.2.2. Les modèles de l’adhésion au traitement

Depuis une cinquantaine d’années, des modèles ont été créés pour décrire et comprendre ces difficultés d’adhésion ; le modèle lié au « rôle du malade » a laissé sa place au modèle plus largement reconnu aujourd’hui des « croyances du patient sur la santé » (Kampman & Lehtinen, 1999; Perkins, 2002). Le premier modèle implique une attitude paternaliste du médecin, l’expert qui détermine le passage du statut de « sain, normal » du patient, au rôle de « malade », et prescrit le comportement à adopter pour retourner au rôle social normal (Kampman & Lehtinen, 1999; Perkins, 2002). Le modèle de croyances sur la santé, quant à lui, privilégie l’implication active du patient et prend en compte ses croyances sur la maladie. Le patient évalue, souvent implicitement, les avantages et les inconvénients de la prise de traitement par rapport aux désagréments provoqués par les symptômes ressentis. Son choix de suivre les conseils du médecin sera influencé par le résultat de cette balance (Horne & Weinman, 1999; O'Brien, Petrie, & Raeburn, 1992; Perkins, 2002). Comme le schématise la Figure 3, d’autres facteurs, liés au patient, au médecin, à la maladie, au médicament et à l’environnement, pèsent dans cette balance. Si certains paramètres sont communs à toutes les maladies chroniques, des facteurs de risques de non-adhésion spécifiquement liés à la schizophrénie ont été largement étudiés (Ascher-Svanum et al., 2006; Cuffel, et al., 1996; Jeste, et al., 2003; Perkins, 2002; Perkins, et al., 2008; Robinson, et al., 2002).

Figure 3. Schématisation des facteurs pouvant influencer l'adhésion aux antipsychotiques et solutions proposées. Inspiré de Jeste et al. (Ascher-Svanum, et al., 2006; Jeste, et al., 2003; Kampman & Lehtinen, 1999)