1.4. Problématique

Notre ambition principale est d’aider les patients qui présentent une schizophrénie à choisir leur place dans la société. L’analyse de la littérature sur les obstacles à cette réinsertion aboutit aux constats suivants :

  1. La schizophrénie entraîne des troubles du fonctionnement mnésique et exécutif qui perturbent l’organisation des activités quotidiennes des patients, diminuant leur autonomie.
  2. La remédiation cognitive permet d’améliorer le fonctionnement cognitif des patients qui présentent une schizophrénie, mais les exercices existants ne permettent pas un traitement écologique.
  3. Des assistants technologiques existent pour améliorer le fonctionnement quotidien de patients qui présentent des troubles cognitifs comparables à ceux rencontrés dans la schizophrénie, mais dus à d’autres pathologies (retard mental, troubles neurodéveloppementaux et neurodégénératifs).
  4. Les personnes qui présentent une schizophrénie sont capables d’utiliser les nouvelles technologies dans le cadre de l’évaluation de leur fonctionnement quotidien.
  5. Il n’existe pas d’assistants technologiques permettant à la fois d’aider les personnes qui présentent une schizophrénie à organiser leurs activités quotidiennes et améliorer ainsi leur autonomie, mais aussi de recueillir des données écologiques sur le fonctionnement des patients.

Afin de participer à résoudre ces problèmes, nous avons conduit trois expérimentations. L’ensemble concerne le développement de Mobus, une « aide à la MOBilité de l’Université de Sherbrooke », développée dans le but d’assister les personnes ayant des troubles cognitifs à organiser leurs AVQ. La troisième étude s’intéresse, en plus, une activité particulière : la prise de médicaments. Cette dernière étude porte donc sur deux nouveaux problèmes :

  1. La schizophrénie s’accompagne de problèmes d’adhésion au traitement.
  2. Des outils d’évaluation et d’aide à l’adhésion existent, mais ils sont soit peu objectifs, soit trop chers

Ce projet vise donc à relever un double défi, technologique et clinique. Les outils proposés sont-ils accessibles aux patients qui présentent une schizophrénie, d’une part ? D’autre part, permettent-ils d’améliorer l’autonomie et l’adhésion médicamenteuse de ces patients ?