Section 1 Objet de la recherche et hypothèses de travail

L’objectif principal de cette thèse peut se résumer comme suit : « La compétitivité du sous-secteur transport routier interurbain des voyageurs au Niger à travers la mobilisation des entreprises ». Le cheminement se base sur une analyse approfondie des transports routiers interurbains de voyageurs au Niger afin, dans un premier temps, de mettre en évidence les dysfonctionnements de l’offre, ses inadaptations à la demande, puis dans un deuxième temps d’élaborer des propositions visant à améliorer la compétitivité des transports nigériens dans le contexte régional, de suggérer une organisation des lignes et de renforcer la complémentarité entre les catégories d’exploitants de ces lignes. Ce cheminement conjugue alors analyse théorique et traitement des données issues des enquêtes réalisées pour l’étude.

Contrairement aux transports urbains pour lesquels plusieurs enquêtes et études ont été réalisées dans différentes villes depuis longtemps, le transport routier interurbain (et international) de voyageurs en Afrique Subsaharienne n’a pas fait, à notre connaissance, l’objet de recherches approfondies. Une exception notable est la thèse de Valérie YOUTA sur l’avenir des transports interurbains de voyageurs au Cameroun2.

Hypothèses de travail

Au Niger où le transport routier est le principal mode de déplacement interurbain, on fait l’hypothèse qu’un environnement concurrentiel plus transparent pourrait avoir un impact positif sur la viabilité et l’efficacité des entreprises dudit secteur avec pour corollaire une amélioration des conditions de déplacements. Cette hypothèse devrait se vérifier si trois conditions sont remplies :

  • L’amélioration du réseau routier ;
  • La mise en place d’un cadre politique plus incitatif établi sur des bases socio-économiques et environnementales plus cohérentes ;
  • La réorganisation du système et le fonctionnement des entreprises centrée sur la dualité unités artisanales de transport et sociétés de transport en termes de complémentarité et de concurrence.

Notre seconde hypothèse est que, dans un souci de modernisation du système de transport, la recherche d’une offre plus développée doit s’allier à une gestion plus efficace des activités des entreprises des TRIV (artisanales ou modernes) pour accroître la rentabilité du secteur. Ce qui suppose que la modernisation de l’offre entraine une augmentation de la demande. De même, la mise en place d’un programme d’actions pertinent pour l’amélioration de l’image des entreprises artisanales peut être une voie vers la modernisation et le développement desdites entreprises.

Enfin, dernière hypothèse, l’efficacité du système des TRIV passe par la complémentarité de l’offre des entreprises modernes et artisanales. En effet, les entreprises artisanales pourraient assurer l’exploitation de lignes non desservies par les grandes entreprises des TRIV dans la mesure où les sociétés de transport modernes n’ont pas la même souplesse d’adaptation. En fait, selon ces dernières, la desserte de telles liaisons ne leur permet pas de couvrir leur coûts compte tenu non seulement de la demande qu’elles jugent assez faible comparée à d’autres zones mais aussi que certaines distances sont très courtes ce qui fait que la fourchette tarifaire appliquée reste très faible. Ces sociétés de transport estiment aussi que l’état très dégradé de l’infrastructure routière dans certaines zones, risque d’endommager leur bus.

Notes
2.

Valérie YOUTA épouse ONGOLO ZOGO (1997). Déréglementation et contestabilité : l’avenir des transports interurbains de voyageurs au Cameroun