22 Les limites du dispositif institutionnel

Dans le cadre des transports routiers, le dispositif institutionnel est très complexe avec l’intervention de plusieurs acteurs, et cette multiplicité d’interventions entraîne un enchevêtrement des prérogatives de nature à rendre la gestion plus difficile. Cependant, le rôle prépondérant de l’Etat laisse aux autres acteurs une place marginale dans la gestion du système avec des compétences limitées le plus souvent à la consultation, la suggestion ou carrément l’exécution d’un programme. Au niveau même de l’Etat, les compétences ne sont pas centralisées au niveau d’un seul Ministère ce qui peut rendre les décisions contraignantes et non harmonisées.

Par ailleurs, le transfert de compétences s’il est effectué n’est pas accompagné dans la plupart des cas d’un transfert de ressources nécessaires. C’est ainsi que dans les structures locales, la gestion du système de transports devient plus complexe par manque de ressources endogènes dans certaines régions. Certaines structures comme les directions de transports routiers ont plusieurs tâches à accomplir accentuant ainsi la lenteur dans les procédures administratives. En outre, la lenteur dans les actions de l’ARM est aussi une entrave à la régulation du secteur. Cette lenteur peut être liée au partage de compétences en matière d’organisation de transports et surtout à son rôle qui se limite à la consultation et à la suggestion des projets sectoriels. Par ailleurs, certaines fonctions manquent aux prérogatives de l’ARM ce qui complique la collecte des informations nécessaires et in fine, la construction de tout modèle de régulation de l’activité de transports routiers.

Au Niger, le transport routier dans son ensemble est victime non seulement des difficultés propres aux contextes socio-économique et géographique du pays mais aussi aux prérogatives très ambigües du dispositif institutionnel. Certes, certaines avancées ont été notoires surtout concernant la libéralisation du secteur, mais des contraintes résident dans l’application des normes législatives et réglementaires. Dans un tel contexte, quels sont alors les apports de l’intégration sous-régionale ?